Isabel Gehweiler + Fiona Hengartner – Notre amour (Solo musica) – 1/3

  Projet intrigant que ce Notre amour, donc raccord avec l’instigatrice, associant Juilliard School et projets pop ! D’abord, le disque propose un titre en français et explique que les compositeurs joués ici (sauf Paul Juon) sont nés dans un pays francophone… mais inutile de chercher une notice en français dans le livret, il n’y…

Les grands entretiens – Marion Leleu, l’intégrale

  À l’occasion de la sortie de 1919, le disque ébouriffant chroniqué tantôt, Marion Leleu nous a accordé une interviouve tonique et décapante. Nous ne l’avions jamais publiée d’un seul coup d’un seul. Voici donc l’intégrale ! Accrochez vos ceintures, ceignez vos bandanas, gominez votre permanente : l’altiste bretonne presque allemande désormais est sur les…

Heghine Rapyan joue Stéphan Elmas – 2/2

  Suite impatiente de notre découverte après l’écoute des deux premières sonates de Stéphan Elmas ! La troisième sonate, en ré mineur, s’ouvre sur un Allegro risoluto dont les premières mesures font la part belle à la pompe solennelle qu’expriment les octaves et les unissons, la dislocation du rythme (triolet de doubles, appogiatures, points d’orgue)…

Heghine Rapyan joue Stéphan Elmas – 1/2

  Dans une société qui érige la mondialisation en règle économique et le clivage en rouage politique, la musique savante complaît les deux parties en ne cessant d’interroger l’essentialisation ethnique de l’interprétation. On connaissait la version nationaliste de cette exigence : il faudrait être Russe pour jouer Scriabine, Espagnol pour jouer Granados, etc. Sous l’influence…

En allemand dans le texte

  En allemand, un livret de disque que l’on a griffonné est tout de suite plus impressionnant. Surtout quand on ne parle pas allemand, peut-être, mais bon.  

Katharina Ruckgaber, “Love and let die” (Solo Musica) – 3/3

  Après beaucoup d’amour (chronique 1), une noyade et un corps en putréfaction (chronique 2), que nous réservent les deux dernières parties du récital de Katharina Ruckgaber et Jan Philip Schulze ? Le sprint final s’engage avec le « Horatios Monolog” extrait de Hamlet, où Horatio propos aux ambassadeurs d’entendre de sa bouche, des récits d’actes…

Katharina Ruckgaber, “Love and let die” (Solo Musica) – 2/3

  On va pas s’mentir : on progresse. On a commencé en baignant dans l’amour ; l’objectif de ce disque semble être de basculer dans la pulsion de mort ; il est donc temps d’avancer vers une ambiance plus death metal, espère-t-on. « Vorwuf”, qui ouvre la troisième partie, est une bonne occasion. Le « reproche » de…

Katharina Ruckgaber, « Love and let die » (Solo Musica) – 1/3

  On peut bien sûr regretter un titre en anglais qui dissone avec un contenu 100 % germanophone, mais on voudrait d’abord saluer le geste d’une soprano cherchant en musique la réponse à une double question essentielle : comment devient-on un tueur ? et qu’est-ce que j’attends pour en devenir un ? Cette question va…

Lena Belkina, “Passion for Ukraine” (Solo Musica) – 2/2

  Nous avons terminé la première partie de cette notule avec la joie d’avoir entamé l’écoute d’un disque pimpant que nous ne priorisions pas, et hop, d’ouïr. Survient alors ce triple et terrrrrible suspense : le plaisir d’un soir se reproduira-t-il le lendemain ? la joie de la découverte ira-t-elle jusqu’au bout du programme ?…

Lena Belkina, « Passion for Ukraine » (Solo Musica) – 1/2

  C’est un défi un peu snob et très égocentrique que je me lance de temps en temps quand j’ai accumulé du retard sur les disques que l’on m’a proposé de chroniquer : lequel, spontanément, n’aurais-je pas choisi ? Certes, cela met au centre le notuleur qui devrait juste être un passeur bienveillant ; mais…

Les grands entretiens – Marion Leleu 2

  Deuxième épisode La musique comme une liberté   Elle a été soliste dans plusieurs orchestres, elle est résolument soliste tout court : Marion Leleu est de ces instrumentistes qui rêvent sans cesse de transformer leurs vécus musicaux dans de nouvelles expériences artistiques. Ainsi en est-il de la direction d’orchestre, qui structure la musicienne, même…

Marion Leleu et Bertrand Giraud, « 1919 », Solo Musica

  Trois sonates pour alto et piano composées entre 1909 et 1919, dont deux écrites par des compositeurs fort peu connus : tel est le fil directeur du disque de la Bretonne Marion Leleu et Bertrand Giraud qui sort chez Solo Musica et fait l’objet d’un concert, ce 13 novembre, à Paris. En dépit d’un livret…

Jean-Nicolas Diatkine joue Franz Liszt – 1 : le projet

  Il est là et il arrive à la fois ! Déjà disponible en tant qu’objet physique, bientôt disponible sur les plateformes de streaming, dans les starting-blocks pour exister en version de concert à la salle Gaveau, le nouveau disque de Jean-Nicolas Diatkine affiche un programme copieux comme les aime l’interprète : 75’ de Liszt,…

Anna Petrova, “Slavic Heart”, Solo Musica (2/2)

  Aujourd’hui, suite et fin de notre parcours dans le cœur slave. Après Alexandre Scriabine et Sergueï Rachmaninoff, une illustration et un bis sont au programme : Sergueï Prokofiev et Pancho Vladigerov complètent le récital d’Anna Petrova, fraîchement paru quoique enregistré trois ans et demi plus tôt. La grande Sixième sonate en La op. 82…

Anna Petrova, « Slavic Heart », Solo Musica (1/2)

  Au moment où j’écris ces lignes, il y a quelque chose de pourri, dans l’ex-royaume de France. Quelque chose qui coïncide bien avec l’esprit délétère distillé par Pharaon Ier de la Pensée complexe et ses sbires. Quelque chose qui claque comme le drapeau des décérébrés, derrière lequel de nombreux béni-oui-oui s’empressent de défiler, de…

Estelle Revaz et Anaïs Crestin, “Inspiration populaire”, Solo Musica (2/2)

  Qu’est-ce qu’une inspiration populaire vue par le prisme de la musique autoproclamée savante ? Après avoir interrogé les connexions entre Bach et la musique contemporaine, après avoir rendu hommage à la grandeur de la musique suisse pour violoncelle et orchestre, Estelle Revaz entraîne Anaïs Crestin dans une nouvelle auscultation des entrailles du répertoire, dont…

Estelle Revaz et Anaïs Crestin, « Inspiration populaire », Solo Musica (1/2)

  C’est sans doute l’une des violoncellistes européennes les plus 2.0. Rayonnante mais pas marmoréenne, volontaire non sans fragilité, elle s’expose avec une savante maîtrise sur les réseaux sociaux en jeune musicienne partagée entre jolies joies, accomplissements, inquiétudes, solidarité, plaisir du partage musical et pétillance, un mot qui n’existe pas mais qu’on dirait inventé pour…

Dreamlover : musique pour saxophone, Albena Petrovic, Solo Musica

  La création saxophonique est un domaine que la musique contemporaine n’a pas négligé. En France, le plus radical des pratiquants n’est autre que Daniel Kientzy, qui a érigé dans son château un musée-salle-de-concert-studio récapitulant sa carrière en général et son travail de création autour des sept saxophones en particulier. Ambition, exigence et radicalité habitent…

Stephanie Bühlmann, Zauberluft, Solo Musica

  La Suisse est une passion suisse, et c’est heureux – le titre énigmatique de ce disque en témoigne. De nombreux musiciens helvètes de haut niveau prennent le temps de plonger dans leur répertoire, d’en déceler des angles morts, de le travailler et de l’enregistrer – quitte, pour ce faire, à se transformer en productrice,…

Olga Reiser, « Flute Tales », Solo Musica

  Étrange est ce monde où de plus en plus de musiciens indépendants – pas toujours des moindres – sont contraints de produire leurs propres disques soit pour exister, ce qui n’est pas une si piètre ambition, soit pour proposer des programmes qui ne cadrent pas avec les desiderata des grosses machines, ce qui n’est…

Franziska Heinzen et Benjamin Mead, « Compositrices », Solo Musica

  C’est la tarte à la crème des disques, une sorte de cerise aqueuse sur un gros gâteau chimique devant lequel chacun est censé s’extasier : le disque « 100 % compositrices », versant du « on lutte pour l’égalité hommes-femmes en ne mettant que des musiciennes sur le plateau / – Du coup, c’est…

Seung-Yeun Huh joue Robert Schumann (Solo musica)

  Comme elle aime le faire, Seung-Yeun Huh vient de publier un disque centré sur un seul compositeur. Sa nouvelle monographie se concentre sur trois pièces de Robert Schumann. Reconnaissons que ce qui l’a guidé dans le catalogue de Robert n’est pas très éclairé par le livret (en allemand – langue dans laquelle s’exprime la…