Etsuko Hirose, « Schéhérazade » (Danacord) – 2/3

  La première partie de cet « arrangement de Schéhérazade » était de toute beauté (suivez-moi pour plus de concision). La seconde commence avec « Le jeune prince et la jeune princesse », manière de barcarolle floquée « andantino quasi allegretto », dont la pianiste rend l’ambiguïté très borodinienne. En effet, l’agogique contenue, la fantaisie créative et la liberté précieuse, notamment…

Etsuko Hirose, « Schéhérazade » (Danacord) – 1/3

  Que nul ne soupire en apercevant la première de couverture terriblement kitschissime, même si le résultat fait saigner des orbites. Et encore ! L’image que nous avons reproduite, proposée par RDM sur une page où il se peut acheter le disque, ne rend pas compte du rendu réel, violet et non bleu (c’est peut-être…

Irakly Avaliani joue Johann Sebastian Bach (L’art du toucher) – 4/4

  Dernier volet de la tétralogie Bach proposée par Irakly Avaliani : les prélude et fugue en si mineur BWV 869 qui couronnent le premier – non le « 1et » comme le propose le sommaire intérieur de la réédition de 2011 – livre du Clavier bien tempéré. Il s’agit d’un diptyque somptueux, qui laisse clairement la…

Irakly Avaliani joue Johann Sebastian Bach (L’art du toucher) – 3/4

  Sans doute soucieux de diversité, puisque c’est dans l’unité du multiple qu’apparaît la patte d’un compositeur, Irakly Avaliani choisit, après les fantaisie et fugue BWV 903 puis le concerto dans le goût italien BWV 971, de nous proposer la Deuxième partita en ut mineur BWV 926, composée de six mouvements ici captés en une…

Irakly Avaliani joue Johann Sebastian Bach (L’art du toucher) – 2/4

  Oui, ça fait mal de voir un artiste qui se fourre le doigt dans les œillesses, mais on l’a déjà dit alors on avance. Après la fantaisie chromatique et sa fugue (BWV 903, Irakly Avaliani poursuit son récital Bach avec le célèbre concerto « dans le goût italien » en Fa (BWV 971). Le premier mouvement…

Jean-Nicolas Diatkine, “Live à Gaveau” (Solo musica) – 3/3

  Après deux extraits de son concert 2023 (croqué sur le vif ici, çà et même là), le sieur Jean-Nicolas Diatkine termine son premier disque en concert avec deux extraits de son concert parisien de 2021, captés par sire Étienne Collard en personne. Dans notre souvenance, la pluie et l’orage faisaient trembler la coupole de…

Irakly Avaliani joue Johann Sebastian Bach (L’art du toucher) – 1/4

  Certes, surprennent, sur la première du disque, la photo où l’artiste semble tenter d’énucléer son système oculaire, ainsi que l’appellation de « Jean-Sebastien Bach », francisation à la fois surannée et erronée faute d’accent. Ce nonobstant, cet étonnement n’ôte rien à notre excitation de zozo ayant ouï, oui, au disque Irakly Avaliani dans Tchaïkovsky, Chopin, Schubert…

Jean-Nicolas Diatkine, “Live à Gaveau” (Solo musica) – 2/3

  Sommet – pas unique, évidemment, mais très sommital quand même – du répertoire du dix-neuvième siècle pianistique, l’impressionnante sonate en si mineur de Franz Liszt a récemment connu de nombreuses interprétations prenant, chacune à sa façon, le défi à bras-le-corps. Parmi elles,  quelques-unes, incluant celle de Jean-Nicolas Diatkine, ont été croquées sur ce site….

Jean-Nicolas Diatkine, « Live à Gaveau » (Solo musica) – 1/3

  Plus de vingt ans après son premier disque, Jean-Nicolas Diatkine ose publier un enregistrement en concert, gardant ainsi trace de deux concerts donnés dans une salle qu’il connaît et s’apprête à retrouver le 16 décembre à 20 h 30. Ce n’est pas rien et, pourtant, la proposition s’ouvre sur six « petites choses » parmi les…

Festival Érard, Salle Érard, 11 octobre 2024

  Les mélomanes parisiens l’attendent avec impatience, ce festival Érard ! La jauge, pourtant conséquente, se remplit de plus en plus vite, au fil des saisons, et la plupart des cinq concerts sont complets en dépit de tarifs sérieux et d’un sponsoring assurément utile mais qui inspire méfiance. Crescendix, dont les services sont incontestablement très…

Corinne Kloska joue Brahms et Schumann (Soupir) – 2/2

  Voilà un regret récurrent qu’inspirent les livrets de disque. Souvent, les auteurs y font étalage d’une science – plus ou moins scientifique, et il n’est pas toujours certain que le plus soit le mieux – des œuvres jouées mais oublient l’essentiel : l’articulation entre les différentes pièces, la cohérence du choix, la logique du…

Corinne Kloska joue Brahms et Schumann (Soupir) – 1/2

  Le nouveau disque de Corinne Kloska, en deux parties, s’ouvre sur les sept Fantasien op. 116, composées et éditées en 1892. Elles comprennent trois caprices et quatre intermèdes. Le premier caprice, un presto energico en 3/8 et ré mineur, va à la fois tout droit et de guingois. Contretemps, triolets de doubles croches, sursauts d’intensité…

La Camerata du Léman joue Ludwig van Beethoven (Cascavelle) – 1/2

  Tel un Nicolas Horvath cherchant des versions inouïes des nocturnes de Frédéric Chopin, nombre de musiciens furètent dans les archives, balayent sous les meubles et explorent les moindres recoins pour dénicher qui une nouvelle œuvre d’un cador de la musique savante, qui une révélation people sur tel compositeur, qui une annotation d’un élève d’un…

Irakly Avaliani joue Piotr Ilitch Tchaïkovsky (Intégral) – 3/3

  En février 1886, Piotr Ilitch Tchaïkovsky honore une commande qui prend la forme d’une rêverie sous-titrée « Scène rustique russe ». C’est sa célèbre Dumka en ut mineur que choisit Irakly Avaliani afin de compléter le programme ouvert par Les Saisons. L’andantino cantabile s’ouvre sur un prélude paisible. Arpèges tranquilles, économie de notes et de décibels,…

Herbert du Plessis joue Frédéric Chopin (Anima) – 7/7

  Comme la plupart des objets culturels intrigants, le double disque de Herbert du Plessis fait dans la nuance voire dans l’oxymoron. Certes, il rassemble d’impressionnantes intégrales (celles des deux opus d’études et celle des vingt-quatre préludes, évoquées ici), mais il se mâtine d’un côté récital par le truchement des bonus et des bis. Le…

Irakly Avaliani joue Piotr Ilitch Tchaïkovsky (Intégral) – 2/3

  En juin, Piotr Ilitch Tchaïkovsky devait être occupé. Ceci expliquerait que le septième mois des Saisons soit aussi court. Juillet est illustré par le chant du faucheur, qui, dans le texte d’Alexeï Koltsov encourage et son corps et le vent du midi à bosser. De cette chanson de labeur, Irakly Avaliani traduit la rigueur…

Herbert du Plessis joue Frédéric Chopin (Anima) – 6/7

  Au mitan du cycle de préludes, Frédéric Chopin glisse un treizième prélude lent, ternaire et en Fa#. Herbert du Plessis en traduit le balancement qui, sous des apparences posées, sait aussi rebondir rythmiquement en frottant un quintolet de noires à six croches, ou deux triolets de croches à quatre consœurs. De même, derrière une…

Herbert du Plessis joue Frédéric Chopin (Anima) – 5/7

  Pour le second disque de Créer un monde nouveau, Herbert du Plessis a choisi de troquer son Bechstein pour un Rönisch de 1920 restauré par l’atelier Baudry. À peine quatre mois après avoir gravé les deux cahiers d’études, il revenait en studio pour une seconde session d’enregistrement dont on découvre en premier lieu les…

Herbert du Plessis joue Frédéric Chopin (Anima) – 4/7

  Se demander si les études de Frédéric Chopin sont des œuvres artistiques ou des compositions didactiques, si elles visent à faire frissonner l’auditeur ou serrer les fesses de l’interprète, voire si elles ont pour objet d’éblouir l’âme ou de sidérer le spectateur est évidemment par trop dichotomique. Évacuer la question serait néanmoins inopportun tant…

Herbert du Plessis joue Frédéric Chopin (Anima) – 3/7

  Le deuxième cahier d’études de Frédéric Chopin a fait collection de surnoms pour caractériser chaque numéro de l’opus 25. « Harpe éolienne » et « Petit berger » ont ainsi voulu caractériser la première, à quatre temps (24/16) et en La bémol. Le charme harmonique de ces arpèges est ici serti dans un toucher d’une légèreté non contradictoire…

Herbert du Plessis joue Frédéric Chopin (Anima) – 2/7

  Oxymoron ou mot réversible, l’étude version opus 10 de Frédéric Chopin peut être aussi bien considérée comme un exercice de haute voltige proposé aux pianistes cherchant à perfectionner leur technique que comme les tentatives de « créer un monde nouveau encapsulé dans le piano » d’un jeune compositeur inspiré par la virtuosité des études de Niccolò…

Nicolas Horvath joue les premiers « nocturnes secrets » de Frédéric Chopin (1001 notes) – 1/4

  C’est sous la forme d’un polar que Nicolas Horvath présente sa chasse aux « nocturnes secrets » de Frédéric Chopin. Très riche, son livret piquera néanmoins sévèrement les yeux des lecteurs pointilleux , tant l’orthographe (« au grès de », « mises à nue », « Déborah Hayes » pour « Deborah », « à ce moment là » sans trait d’union…), la conjugaison (« Robert Orledge…

Irakly Avaliani joue Frédéric Chopin – 6/6

  Bonne nouvelle pour ceux qui ont survécu difficilement à la cérémonie LGBTQIAZERTY+ inclusiviste donc excluante d’ouverture olympique, plus consternante que choquante, plus affligeante que blasphématoire, et encore plus grotesque que daubée du fondement (et pourtant) : impossible de conclure un récital Chopin digne de ce nom sans une pièce brillante et clairement identifiée –…