Festival Érard, Salle Érard, 13 octobre 2024

  Le dernier des cinq concerts proposés sur trois jours par le festival Érard s’intitule, sans doute avec ironie, « Chefs-d’œuvre ultimes ». Il s’ouvre sur la sonate pour basson et piano op. 168 de Camille Saint-Saëns. L’allegretto moderato suinte, sous les doigts de Mirai Sumino et le souffle de Victor Dutot, d’un mélange de douceur, d’évidence,…

Festival Érard, Salle Érard, 11 octobre 2024

  Les mélomanes parisiens l’attendent avec impatience, ce festival Érard ! La jauge, pourtant conséquente, se remplit de plus en plus vite, au fil des saisons, et la plupart des cinq concerts sont complets en dépit de tarifs sérieux et d’un sponsoring assurément utile mais qui inspire méfiance. Crescendix, dont les services sont incontestablement très…

Tristan Pfaff et Gaspard Dehaene, Showroom Kawai, 30 avril 2024 – 1/2

  Il flotte un air de fête, cette veille de 1er mai. Il fait à la fois frais et chaud. Aux marges d’un quartier peu réputé pour sa convivialité alla francese, les terrasses des bistros débordent pourtant. Au fond du presque discret magasin de démonstration des pianos Kawai, deux pianos de concert Shigeru Kawai ont…

Tristan Pfaff & friends, Salle Gaveau, 7 février 2024 – 2/4

  Pour remettre le public du choc de « La fontaine d’Aréthuse » de Karol Szymanowski, évoqué ici, il était pertinent de proposer l’une des Sept chansons grises composées par Reynaldo Hahn sur des poèmes de Paul Verlaine. Marie Gautrot s’empare de « L’heure exquise », un tube « infiniment doux et calme » qui se balance dans un ternaire confortable….

“Paris 1850”, Le Palais Royal, Salle Gaveau, 6 février 2024 – 2/3

  Après l’interminable blabla évoqué tantôt (on nous souffle qu’il a été vivement suggéré par les sponsors, la culture étant soumise plus ou moins en catimini aux grandes entreprises et aux gros riches), surprise : l’heure de la musique est enfin venue. La révolution n’a pas dû déplaire aux sponsors s’ils sont incultes, mais le…

“Henry VIII”, Théâtre de la Monnaie, 11 mai 2023 – 2/2

  La première partie de Henry VIII, passionnante et brillamment enlevée, devait être suivie, à l’entracte, par un ballet dansé devant le théâtre. La pluie a annulé le projet – pas l’étonnement suscité par l’optimisme d’une scène non protégée : à la mi-mai, les pluies sur Bruxelles ne sont pas un épiphénomène… Cette déconvenue n’a…

« Henry VIII », Théâtre de la Monnaie, 11 mai 2023 – 1/2

  Dans notre enfance, il existait des jeux de cartes qui déclinaient des séries de voitures et d’avions, par exemple. Autour de quelques critères (le nombre de chevaux ou de tours/minutes, l’autonomie…), il s’agissait de déterminer quel engin était le plus gros, le plus puissant, bref, le plus redoutable. On retrouve quelque chose de ce…

Ludmilla Guilmault et Jean-Noël Dubois, « Exotisme… » (Gallo) – 1/2

  C’est un projet coquet, presque coquin, que celui fomenté par Ludmilla Guilmault, une artiste aussi bien capable d’enregistrer Liszt que de fricoter avec l’inénarrable Jacky pour vendre son duo Cziffra, fomenté avec le sieur Jean-Noël Dubois, et positionné « entre musique savante et musique populaire ». Le présent disque est un nouveau développement dudit duo, mais…

Festival Érard, Musique de chambre, Salle Érard, 15 octobre 2022 (1/2)

  Blindée : la salle Érard est comble, ce samedi soir, pour le deuxième des quatre concerts du festival « autour de Franck » fomenté par Saskia Lethiec et Jérôme Granjon croisés tantôt sous format disque. Il est vrai que le programme de musique de chambre proposé est pour le moins singulier. La première partie du récital…

Cyprien Katsaris, Salle Gaveau, 15 juin 2022 – 2/2

  On peut toujours se gausser des supporters de sports collectifs qui, s’ils sont dignes de leur statut, n’envisagent pas d’assister à une partie de balle au pied ou pas qu’au pied sans inclure une ou plusieurs pauses au bar, notamment au mitan de la facétie. Dans ce cas, du moins ne faut-il pas oublier…

Saskia Lethiec et Jérôme Granjon, « Sonates françaises », Cascavelle

  À l’ère de la mondialisation et du métissage obligatoire, il y a quelque chose de joyeusement dissonant dans le culte que certains mélomanes, musiciens et producteurs entretiennent pour une musique nationale voire nationaliste. La dilection pour la musique française brassant large mais fortement ancrée autour des années 1870-1920 entre, avec une pudeur très consensuelle,…

Faîtes de la musique – Le programme (3/3)

  Sous le coup d’une menace d’extinction pour ses prochaines saisons, le festival Komm, Bach! a résolu de répondre à sa façon par un (possible) dernier concert YouTube en forme de feu d’artifice. Au programme : un cyberconcert, possiblement le dernier, d’une durée de 24 h, incluant un florilège thématisé des dernières années de concerts ;…

Faîtes de la musique – Le programme (2/3)

  Sous le coup d’une menace d’extinction pour ses prochaines saisons, le festival Komm, Bach! a résolu de répondre à sa façon par un (possible) dernier concert YouTube en forme de feu d’artifice. Au programme : un cyberconcert, possiblement le dernier, d’une durée de 24 h, incluant un florilège thématisé des dernières années de concerts ;…

Il suffira d’un cygne

  Oui, il suffira d’un cygne, un mâtin. Un mâtin tout tranquille, et serein. Qui jouerait ce tube, l’air de rien. Et ça donnerait ça.    

La fin est proche

Tube de la musique classique, somptueusement interprété par Emmanuelle Isenmann assistée de son fidèle destrier, le PLDV (petit lutin discrètement virtuose) Jorris Sauquet, voici la « Danse macabre » qui concluait l’antépénultième concert organisé par Komm, Bach! durant le Grand Confinement sous le titre « Racontez-moi une autre histoire (au moins) ». Réinvestir les frontières de nos fragilités, réenchanter…

Truc pour vieux

Le petit lutin du festival Komm, Bach! (le rôle du lutin étant définitivement dévolu à Julien Bret, le rôle du petit lutin était libre et désormais occupé) a souhaité claquer son tube avec son style particulier : une virtuosité discrète, toujours plus cachée que crachée. C’est fin, c’est joyeux, et ça ouvrait avec gourmandise le…

Denis Comtet, Église de la Madeleine, 10 novembre 2019

Parfois, on n’est pas rationnel. Par exemple, ce dimanche, on va voir Denis Comtet en récital à la Madeleine où l’on vit jadis le duo Ma non troppo parce que ce diable de Denis Comtet a soutenu l’orgue de Saint-André de l’Europe en venant y donner un récital jadis, parce qu’il le soutiendra le 7…

Samson et Dalila, Opéra Bastille, 24 octobre 2016

Trois défis pour cette nouvelle production à Bastille donnée dans un espace comble : faire chanter un opéra français par des non-francophones ; rendre justice à cette superbe musique à la fois wagnérienne (usages orchestraux, rôles des leitmotivs, réinvestissement amoureux des mythes…), française (rôle des airs et de la mélodie) et accessible (trois parties entre 35…

Inauguration des orgues, Philharmonie de Paris, 6 février 2016

Y en aura pour tout l’monde : c’est la promesse de l’inauguration de « l’orgue symphonique » Rieger de la Philharmonie de Paris, ce samedi 6 février 2016 après-midi, que l’on peut entendre en entier, attente et entracte inclus, en cliquant ici. La première partie s’articule autour de deux interprètes. D’abord, Bernard Foccroulle ouvre le bal. Sous ses…

Salle Pleyel, 8 novembre 2013

L’orchestre dans son ensemble est à l’honneur ce 8 novembre à Pleyel, pour le programme du Philharmonique de Radio France. C’est même, heureuse initiative, à sa première clarinette solo qu’est confiée la Rhapsodie pour clarinette et orchestre de Claude Debussy. Habillé par un ensemble soyeux, Nicolas Baldeyrou semble s’amuser des difficultés discrètes qui émaillent ce…

Théâtre des Champs-Élysées, 7 novembre 2013

Aux programmes cousus de corde blanche, l’Orchestre national de France oppose ce 7 novembre un enchaînement curieux. Le concert s’ouvre sur la création française de Circle Map de Kaija Saariaho, une pièce d’une demi-heure pour orchestre et électronique, signée par une vedette de la musique contemporaine, Parisienne d’adoption et présente ce soir-là. La composition s’articule…

Salle Pleyel, 16 octobre 2013

Devant une Salle Pleyel complète, l’Orchestre de Paris s’attaque à un joli programme, ce 16 octobre : Sibelius, Ravel et Saint-Saëns. En ouverture, la Suite Karelia de Jean Sibelius,composée en 1893. Cuivres, percussions, cordes en réponse, mélodies entêtantes, hymnes solennels : tout pour faire de la musique pompier. Pourtant, sous la houlette d’un Paavo Järvi…