SPA Grammont, 14 juillet 2017

admin


Pendant que l’on dépense des millions d’euros pour des trucs inutiles dont tout le monde se fout (inviter les présidents français voire américain et leurs greluches dans les plus beaux restaurants de la capitale, faire défiler des gens qui sont censés avoir autre chose à glander ou leur faire jouer les « Daft Punk » pour célébrer la nation, au s’cours, etc.), il m’a paru pertinent de ne rien payer mais d’aller saluer les zozos du refuge de Grammont. À commencer par Elixir qui, malgré son nom masculin, est une chienne rigolote quoique un peu speed (ce qui, à mon sens, est plutôt une qualité sauf si on est mou comme une chiffe, bref). Elle aime fouiner avec sa truffe, voire l’inverse, sait boire au robinet toute seule et n’hésite point à facétier lorsque s’en présente quelque occasion. Une bonne base, n’est-il point ?


Edji est un magnifique chien de chasse, qui rêve de courir et de courser du gibier de tout poil ou toute plume. Sa passion n’est donc pas de faire des câlins, et cependant il ne refuse ni la grattouille, ni la chicane. Avec un maître correctement barré, il apprendrait vite à maîtriser galéjades, triple axel sur son lit de mouvements smurf, et dissertation de philosophie. En attendant, comme ses pairs du moment, il se fait bien suer dans un box en béton. On devine la marge de progression menant vers la joie absolue et la rigolade décomplexée.


De nombreux bénévoles étant présents, les balades purent être un brin plus longues que de coutume. Malgré cela, je choisis de terminer les festivités avec Jodie. En entrant dans sa cage pour lui passer le harnais, je fus assailli par un grizzly cherchant à me nettoyer le visage à coups de langue. Cette entrée en matière avec le gros nounours nous permit de passer directement aux choses sérieuses. Par exemple, une fois seuls, je lui demandai si elle savait ce qu’est un triangle – ben, parce que je demande ce que je veux, pis j’ai pas trop à me justifier, je crois. Voici sa réponse.


Encouragé, je lui demandais ce que, si l’on suivait son postulat définitionnel liminaire, ne serait pas un triangle. Sa proposition ne se fit point attendre.


Comme, en plus, cette chienne est à la fois un grizzly et un âne (à tout moment, elle peut refuser d’avancer – ben, parce que, pis elle a pas trop à se justifier), l’adopter, c’est adopter un zoo, une ménagerie et une prof poilue de géométrie triangulaire. Aime bien ce nounours, moi.