Promesse, en un mot
Quand on est organiste liturgique, il arrive souvent que, avant une cérémonie d’obsèques, l’on vous envoie le déroulé de la cérémonie. Cela vous permet de vous y préparer et, surtout, de proposer des ajustements en fonction de la liturgie, de la sensibilité religieuse – ou pas – de la famille, de la fluidité de la cérémonie, éventuellement des habitudes du lieu et du célébrant, etc.
Mais ça, c’était avant.
Désormais, c’est décidé : quand je lirai – toujours avec intérêt – un déroulé de célébration, je ne donnerai plus de conseils du type : ce psaume n’est pas un psaume, c’est un chant que l’on pourrait mettre à un autre moment ; l’Ave Maria suivi du « Je vous salue, Marie », c’est un peu redondant à la file, glissons l’Ave Maria pendant la bénédiction du corps ; l’horripilante « prière de saint Augustin » après la le chant de communion et le chant d’action de grâces et avant le chant du dernier adieu et avant le chant pour la bénédiction de l’assemblée et avant le chant de sortie, peut-être, c’est peut-être beaucoup, surtout pour un moment chargé d’émotion comme les obsèques, etc.
Je jouerai le programme tel quel, dans la mesure de ce que j’estime être raisonnable.
En échange, on n’aura plus à me dire, après avoir reçu mes suggestions : c’est très intéressant mais on garde comme ça parce qu’on préfère, c’est pas grave parce qu’on nous connaît bien au niveau de la paroisse, maman voulait que ce soit comme ça, bien sûr que c’est un psaume vu que y a marqué psaume sur la partition de musique, ben pour l’enterrement de Papy on a fait ça et ça a posé de problème à personne alors je vois pas pourquoi ici on ferait pas pareil, etc.
Je perdrai moins de temps et, comme je dois être profondément amoral, je continuerai d’estimer que ma paye de quelque soixante euros brut, quelle que soit la durée de la célébration, est déjà bien méritée par les éventuels coups de fil de la famille et des autres musiciens, les échanges de courriels autour du programme, les déplacements, l’éventuel travail spécifique, accessoirement l’expérience et la disponibilité, etc.
Si nous devons parler, ce n’est pas obligé, Jean-Jacques Goldman – expert notamment ès matin, murailles et musique bonne, soit précisé en passant – l’avait compris avant tout l’monde, nous ne parlerons que de musique.
C’est bien, ça, la musique.
J’aurais dû y penser avant.