Pour une histoire du cool
1.
Le concept
S’il est un mot et une idée que nul n’associerait spontanément à l’orgue, c’est bien le cool. Armé de son sax soprano, Pierre-Marie Bonafos a accepté de s’associer à moi pour démontrer que cette prévention est infondée. Ce récital – opportunément programmé en point d’orgue aux vacances… – veut donc raconter une histoire du cool, défini comme un état
- calme,
- détendu et
- doux.
Ennuyeux, en somme ? Au contraire ! Le cool est le comble
- de l’exotisme,
- du jubilatoire et
- du polymorphe
dans une vie où, bien souvent, tout est davantage
- stress,
- bousculade et
- précipitation
que calme, luxe et volupté. Le cool, c’est
- l’art de faire un pas de côté pour se poser dans la nuance de cool qui nous convient,
- la capacité à se laisser saisir par un bien-être inattendu quand nous y invite le cool,
- le moment magique où, lorsque vibre le cool, sans forcément planer sur des cimes mystiques, l’homme s’élève au-dessus du grouillement perpétuel qui anime ses congénères.
À contre-courant
- de l’agitation,
- du clinquant et
- de la hype autoproclamée (le pseudo cool),
Pierre-Marie et moi comptons bien ruer paisiblement contre
- la hâte,
- le brassage d’air compulsif et
- les cavalcades.
Selon les termes à la mode censés être cool, ils proposent une « expérience de concert » où chaque spectateur est invité moins à écouter qu’à vivre le cool. L’objectif ? Partager un instant suspendu où chacun serait libre de goûter
- le bercement hypnotique d’un hymne minimaliste,
- le déploiement progressif d’un thème émergent,
- la ruse bienfaisante qui transforme un bourdon – à la fois note tenue et mélancolie intérieure – en sourire rayonnant,
- la joie d’une mélodie simple surgissant du silence,
- la beauté de variations refaçonnant petit à petit un air connu en transe extatique,
- la capacité d’un motif à nous projeter instantanément dans un état de bien-être,
- la redécouverte du plaisir du son à travers des harmonies saisissantes…
En trois parties enchaînées et articulées autour du balancement entre
- musique écrite, improvisation et (presque) tout ce qui se peut glaner entre les deux pôles,
- golden hits revisités, redécouverte du patrimoine et créations,
- pièces conçues pour orgue et saxophone ou tranquillement investies par ces instruments,
Loin de nous contenter d’enfiler une panoplie lisse de musiques planantes (c’est pas trop notre tempérament !), Pierre-Marie et moi vous invitons à une séance surprenante… et résolument cool.
2.
Le programme environ
I. Neuf nuances de cool
1. « Bourdon en Ut » de Pierre-Marie Bonafos (1967) | 4’
2. Huit pièces pour trompette et orgue de Jean Langlais (1907-1991) | 26’
Cantabile | 3’30
Vivo | 1’30
Modéré | 2’30
Andante | 4’
Adagio | 2’30
[Sans indication de mouvement] | 5’
Allegro | 2’
Allegro vivace | 3’
II. Deux invitations au cool
3. « First song » de Charlie Haden (1937-2014) | 4’
4. « Simbolo di pace » de Robert M. Helmschrott (1938) | 12’
III. Cinq façons de laisser vibrer le cool
5. « Etc. » de Pierre-Marie Bonafos | 4’
6. Un florilège cool | 14’
Un arioso (BWV 156 et 1056) d’après Johann Sebastian Bach (1685-1750) | 3’
Une « Folia » (traditionnel du xve siècle) | 4’
Un quatrième prélude de Frédéric Chopin (1810-1849) | 3’
Un adagio d’Albinoni d’après Remo Giazotto (1910-1998) | 4′
Durées données à titre indicatif. Fin du concert vers 18 h 40.
Après avoir obtenu le diplôme supérieur de concertiste de l’École Normale de Musique de Paris, Pierre-Marie Bonafos s’est consacré à ses passions : la musique (il maîtrise tous les saxophones, les clarinettes et une flopée d’autres instruments), la composition et les arrangements (pendant le confinement, il a écrit et enregistré une version jazz exceptionnelle des Tableaux d’une exposition de Moussorgski) et l’enseignement (il a été professeur de saxophone, de jazz et d’improvisation au Conservatoire à Rayonnement Départemental de Gennevilliers pendant 22 ans…). Amoureux du jazz, passionné de big band, celui qui a été le saxophoniste préféré de l’Orchestre philharmonique de Radio-France a aussi exploré avec sa compagne organiste les merveilles de la musique savante-mais-pas-toujours-si-sage – audaces qui ont eu l’honneur d’être invitées à plusieurs reprises à la tribune de l’église de la Madeleine.
Organiste-conférencier du musée national de la Renaissance d’Écouen pendant douze ans, Bertrand Ferrier est organiste de Saint-André de l’Europe (Paris 8) depuis plus de vingt ans et adjoint aux grandes orgues de la collégiale de Montmorency (Val-d’Oise) depuis plus de dix ans. En tant que concertiste, il s’est notamment produit aux grandes orgues de Saint-Eustache et de Saint-Augustin, de la cathédrale de Gap, des collégiales d’Eu et de Pézenas, de l’abbaye de Royaumont et de l’église Sainte-Julienne de Namur. Voilà de nombreuses années, qu’il « coollabore » régulièrement avec Pierre-Marie Bonafos pour des projets de musique très classique, très jazz, très chanson, et parfois un peu des trois ; et c’est cool.
3.
Les infos concrètes
- Dimanche 3 novembre, 17 h 30 ;
- durée : 1 h 5′ environ ;
- chapelle du Val-de-Grâce | place Alphonse Laveran (Paris 5) | métro : Port Royal ;
- entrée libre, sortie aussi mais possibilité de déposer des billets de 200 € ou environ si l’on en dispose (et que l’on veut les déposer, évidemment).