Paolo Oreni improvise
Dotés de moyens superlatifs, Paolo Oreni pourrait n’être qu’un virtuose italien au pedigree clinquant et au savoir-faire néanmoins très sûr. Las, le musicien sait être
- brillant sans être m’as-tu-vu,
- puissant sans rouler des mécaniques,
- sensible sans être niaiseux.
De passage à Paris, il a gratifié l’église Saint-André de l’Europe d’un concert décapant et décoiffant (sauf lui). Après
- Bach (version Guillou),
- Liszt (version Guillou) et
- Widor,
le moment Oreni est venu. Crûtes-vous qu’il se contraignit à le célébrer par un crescendo benoîtement attendu par les « connaisseurs » (en anglais dans le texte) ? Que nenni !
- Les ruptures d’intensité subsument la forme en arche ;
- les choix de couleur perturbent l’ennui de la linéarité ; et
- les secousses harmoniques démentent la fatalité d’une binarité opposant le tonal sensible au rugueux inaccessible.
Voilà, en vidéo, de quoi ça s’agit(e).