Nous sommes une nouvelle secte
Jadis, j’ai bossé pendant des années sur le rapport entre médecine de médecin et « médecines alternatives », et on a frôlé le succès. Puis le livre a été jugé illégal, puis trop intello, puis méchant, puis sectaire, puis antisectaire, donc rien ne s’est fait et, on va pas se mentir, mâme Chabot, j’en éprouve un méchant regret. Meanwhile, j’ai aussi été jugé antiscientologue puis scientologue à donf car retourné par les diables. Bref, yévécou.
Aujourd’hui, je le reconnais, bien que je sois organiste de l’Association diocésaine de Paris, du diocèse de Pontoise et rémunéré par le diocèse du Val-de-Marne, je sollicite mon appartenance à la secte du Yin-Yang. Notre gourou est le grand Gauthier Fourcade, croisé ici ou là. Oui, il est notre gourou bien que son site soit – c’est fourbe – encore plus moche que le mien. Notre célébration : des retrouvailles autour du jeu de notre KanGourou. Nous ne nous y parlons presque pas. Nous ne devons pas connaître les autres adeptes. Pas communiquer, oh non. Juste les niquer pour gagner la partie et monter sur le pont de la libération cosmique transcendantale. Pour ça, il faut jouer. Chaque partie coûte zéro euro. Chaque partie – avec des excellents ou des nuls comme votre compte-rendiste – est passionnante.
Les règles sont presque simples (j’en témoignai quasi tantôt), les stratégies sont incompréhensibles, la vie est vaste, je suis – dans ce domaine aussi – carrément approximatif : c’est vibrionnant. Rejoins la secte. Dis que tu viens de ma part. Peut-être je monterai d’un cran sur le pont. Ou peut-être, juste, en intégrant ce monde interlope, tu te diras que tu as passé un beau moment.