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Photo : Bertrand Ferrier

La recette de Nora Lakheal disait : « À glaner chez Franprix,

  • du houmous,
  • du saucisson hallal,
  • un bocal d’olives,
  • du pain de mie et
  • un petit-châblis. »

Après avoir lu ce passage, une nuit d’urgence éditoriale, j’ai décidé que, moi aussi, quand le temps serait venu, je tenterai de réaliser cette recette franco-tunisienne. C’est là que c’est parti en queue d’cochon alors que, à la base, j’suis quelqu’un pas de gentil, mais de pas méchant, tous ceux que j’ai pas insultés – y en a – vous le diront, sérieux.
Alors, oui, certes, on va pas se mentir, madame l’agent : j’ai

  • un peu varié les provenances,
  • abandonné le hallal et
  • fait le finaud sur le pain.

Nan mais, oui, OK.
J’peux pas vous dire non, hein, bien sûr, total respect, vous êtes de la police gastronomique, vous faites votre travail et vous avez raison de le faire. Du coup, j’vais vous avouer un truc pire. J’veux dire, y a pas d’raison, j’dois être cash avec vous : j’ai commis une faute, il n’est que trop juste si je me fais gourmander, c’est clair de par le fait même.
Donc, après c’que vous voyez là, j’suis allé encore plus loin dans le dévoiement, l’horreur et la dépravation. T’as vu, madame ? J’connais des mots ! Nan, j’sais pas c’est quoi ça veut dire, mais ça rythmait bien, alors tu vois, quoi. Tout à fait, vouvoyer.
Donc, bref, j’préfère être un bonhomme, j’assume même si j’en suis pas fier. Et bien sûr, j’préviens d’emblée, c’est pas mon guacamole qui m’a dit de m’exprimer de la sorte : je me s’excuse auprès de la famille. Sincèrement. Vraiment. Euh, j’ai plus de synonyme en « ment » mais c’est ce que je ressens profondément. Ha, si, j’en avais un, trop tard.
Donc, en tout cas, à l’époque, ça me s’excuse pas mais j’étais malade au sens : j’avais de la maladie. La maladie de la dépravation, de l’horreur et l’autre, là, j’ai oublié, voilà, la maladie de le dévoiement. Mais paniquez pas ! Depuis, j’ai entrepris des démarches auprès de Pôle emploi pour me soigner jusqu’à la guérison, et j’ai une allocution pour que je m’y emploie. C’est ça, une allocation en pic à dés. Voilà, handicapé. Hé, t’as vu, madame ? Vous me comprenez de mieux en mieux. De plus en plus vite, au moins.
Mais ce qu’il faut se dire pour bien comprendre tout le contexte de l’histoire, et encore, je vous la fais courte parce que je pourrais vous parler nan vous avez raison, j’en parle pas. En revanche, je dois préciser que, à l’époque, j’avais pas d’allocation. Ou d’allocution, pour ceux c’est qu’ils préfèrent l’une ou l’autre. C’est pas une s’excuse, c’est un fait objectivement démontrable, et toc. Donc, contrairement à aujourd’hui où je suis très stabilisé, très posé, très sobre, j’étais trop dans un délire mangerbouger.com et tout – si, vous savez, ce site que jamais personne a cliqué dessus alors qu’il est sur tous les paquets de tout.
Tout à fait, j’en viens directement à ce qui m’amène devant vous, Votre Honneur.
Donc, voilà, après que j’ai mangé des olives et le toutim, j’ai… Nan, j’avais pas faim, c’est pas ça. Si vous savez mieux que moi, je me tais. Sinon – bon, alors j’en finis. Ben oui, c’est long, mais c’est pas facile à dévoiler, attorney general. Tant pis, j’préfère l’avouer, comme ça peut-être j’serai à moitié pardonné… J’ai encore plus trahi l’esprit du repas. Si. Je l’ai conclu en y ajoutant une prune.
Tout en sachant que ce n’était pas dans la recette.
Une prune.
Si ça c’est pas une preuve que j’estois ci-devant malade de l’os de la tête gastronomique, chéposskivoufo.
Pourquoi j’ai fait ça ? Ben, un peu pour manger un fruit qui fait maigrir, mais ça, ça n’a pas marché ; et surtout pour faire thématique puisque c’était la recette d’une policière et que j’avais pas d’amande.
J’vous l’ai dit, j’étais un pur malade de l’os de la tête orthographique, madame la jugeotte. La juge, pardon. Je pense qu’on en a la démo grave, non ?
Je sais, j’ai un peu déconné. Beaucoup, même. Et je se me se re-s’excuse. Mais c’est l’autre, là, elle m’a mis l’eau à la bouche avec la sortie d’Agente d’élite, nanani, nanana, comme quoi que dans le livre de chez Max Milo, à partir du 24 septembre, on pourra retrouver les détails de la recette non polluée p. 294, même si on a le droit de lire les 293 pages précédentes.
Alors, c’est bon, j’ai un bisou, un bonbon et je peux sortir de cellule, préposée ?

Plus d’infos sur le livre : https://www.bertrandferrier.fr/hate/ (sans haine).