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– Ha, vous voyez, il va très bien, cet orgue !

– Ben non.
– Pardon ?
– Quand on tire le clairon du grand orgue, ça fait pouët.
– Bon, une fois qu’on le sait…
– Certes, mais le premier do de ce jeu met cinq à dix secondes à fermer son clapet. Et le troisième fa dièse est muet.
– La belle affaire ! Vous préférez quand ça fait pouët ou pas ?
– Les cinquièmes do et fa dièse de trompette sont muets itou.
– Il reste d’autres notes à jouer, je suppose.
– Quand on tire la fourniture et la cymbale, ça pouëtte aussi.
– Choisissez des jeux moins puissants.
– Le troisième do dièse du grand orgue déclenche la flûte de 4 même quand le registre n’est pas tiré.
– Tant pis, les gens s’en moquent.
– Le quatrième si du grand orgue déclenche le quatrième si du bourdon même quand…
– Oui, « même quand le registre n’est pas tiré », on connaît la chanson.
– En revanche, quand on tire certains registres du positif, le deuxième do dièse corne.
– Pourquoi vous les tirez, aussi ?
– Bah, si on ne tire aucun jeu au positif, le bourdon fonctionne quand même.
– Ne jouez pas au positif. Ça vous laisse le grand orgue et le récit… et le pédalier.
– … mais le troisième fa de soubasse est aussi un troisième mi de soubasse. Et, bien sûr, les anches sont fausses – mais ça, c’est normal, en fin d’été.
– En résumé, l’orgue va très bien. Vous voyez, même vous, vous êtes obligé de le reconnaître !
– En fait, il faut que j’arrête de parler aux gros cons. Un de ces jours, je serai moins fatigué et ça va mal se mettre, c’est sûr.