Mathieu Lours joue Girolamo Frescobaldi
Avec
- son teint modérément buriné,
- sa gestuelle mesurée et
- son absence d’accent,
Mathieu Lours passera aisément pour un organiste bien franco-français à l’ancienne, ce qui, par ma foi, peut être fort sémillant. Avec
- une douzaine de bouquins à son actif,
- moult années à aspirer lycéens et étudiants de prépa vers
- le savoir,
- la culture et
- la réflexion,
- environ un milliard d’apparitions dans les médias d’État ou pas vraiment orientés vers la partie senestre des possibles politiques, ne serait-ce que par ces derniers s’intéressant assez peu à son cœur de compétence,
l’enseignant spécialisé dans
- le patrimoine religieux en général,
- l’art sacré en particulier et, singulièrement,
- l’histoire des cathédrales
passera également pour un dilettante du clavier qui s’amuserait sporadiquement à taquiner les instruments aux multiples claviers manuels et pédestres. Pourtant, le Franco-français putatif revendique fièrement ses doubles racines plongeant à la fois dans San Leo (son bled à lui) et dans le Val-d’Oise où, depuis plusieurs décennies, il a intégré la gang des organistes liturgiques locaux.
C’est donc à double titre qu’il était invité au concert-hommage à feu Yannick Daguerre. En tant que musicien voisin de la collégiale de Montmorency, il a partagé de nombreux moments avec Yannick, autour du grand orgue et, pour la pause clope du maître, dans les hauteurs du clocher ; en tant que Français ancré dans une double culture, il vient de quelques parts, et Yannick Daguerre aimait ce genre de zozos. L’interprète a réuni ces deux caractéristiques dans une proposition 100 % italienne sur un orgue 100 % pas italien. Le pluriel commence aujourd’hui.
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Vincent Rigot joue Eugène Gigout
Vincent Crosnier joue Pierre Cochereau