Le retour de l’autre Bob
Cet homme, qui confond bob et canotier fleuri, nous rappelle que Bob Dylan, avant d’être un marmonneur inaudible et un prix Nobel donc un gars surcoté, était un grand songwriter, protéiforme, tonifiant, engagé, intelligent, malin et, si si, euphorisant. Après deux dates triomphales, Luka, qui vient de sortir son nouveau disque feat. son hit bluesy et sticky à souhait, Now we are one, revient chanter son Bob Dylan. Des tubes du début aux chansons honnies par les folkeux exclusivistes, en passant par les incontournables dont même plus on sait que c’est du Dylan et pourtant, il dessine un portrait singulier, malaxé de l’intérieur, à la fois respectueux et singulier.
Autour de lui, on distingue le lutin Diabolo, la vedette de l’harmonica, connu notamment pour avoir foncé en mob sur la scène de Bercy où il accompagnait Jacques Higelin, mais aussi pour avoir, à l’Olympia, poussé Christophe dans ses derniers retranchements de trituration sonore. La section rythmique associe ce grand fada de Marc, du genre qui croit que la batterie est un instrument, pas juste un truc pour faire démarrer les chansons, et Paul, le bassiste-à-casquette, tellement peu dans le show-off que, quand tu te surprends à headbanguer, tu te rends compte combien il sait pulser sans avoir besoin de se rouler par terre pour qu’on le remarque. Et puis y a moi aux claviers, mais c’est pas pareil.
Rendez-vous ce jeudi 8 février, vers 20 h, au Backstage Montrouge. OK, les Parisiens, c’est un peu loin (à 7′ de la Porte d’Orléans, autant dire à l’autre bout de la galaxie, j’avoue), mais la salle, tenue par un ancien cador de l’industrie musicale, est extraordinaire côté confort cabaret, le son nickel, on peut bien grignoter (préférer les planchas à la pizza, cependant), solide et liquide. Reste que, avec vous dans l’espace serait bien sûr un plus.
Note technique : ça rassure toujours les artistes et la prod quand on réserve au 09 62 61 39 29.