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La fée Sana 3Mon voisin n’est pas milliardaire, enfin, je crois pas. En revanche, il écrit des livres pour les jeunes et leurs parents conscious. Convaincu que notre environnement pollué est une donnée contre laquelle nul ne peut lutter mais chacun peut s’adapter, il propose un manuel de survie pour parents soucieux de participer à la préservation de la santé de leurs enfants. Son engagement, volontiers bio et sain, se décline en quatre points :

  • profession (après un mastère environnement à l’École des mines, ce jeune ingénieur et déjà double papa multiculturel est devenu chef de projet à l’INERIS, l’Institut national de l’environnement industriel et des risques) ;
  • exemplarité (il s’attache à vivre selon les principes qu’il développe) ;
  • cyberdiffusion (il tient un blog associant articles et podcasts centré sur le lien entre la santé des enfants et son lien avec les environnements) ; et
  • édition.

Dans ce cadre, il a lancé une série avec l’illustrateur iamo’i’s, intitulée « Les bons conseils de la fée Sana ». Deux perspectives : lutter contre la pollution et s’ouvrir aux bénéfices de la nature. Un avertissement : « Je ne suis pas médecin. En revanche, je veux 1) compiler des études, 2) partager des retours d’expérience, et 3) témoigner de ce que je vis avec ma famille. » Rien, donc, de sectaire ou d’illuminé, mais un engagement sincère et permanent que le nommé Guillaume tâche de pédagogiser à destination de tous les parents curieux et de leur progéniture.
Aussi ses albums s’articulent-ils autour de deux axes, après une mini-préface d’une autorité (Denis Zmirou-Navier, caïd des risques environnementaux en France ouvre le troisième tome) :

  • d’abord, une histoire simple, qui met en scène des problématiques très concrètes (quels poissons choisir ? faut-il ouvrir les fenêtres même quand on habite dans une ville très polluée ? est-il bon d’avoir toujours les mains propres ? etc.), avec l’intervention de la « fée Sana » qui, n’en déplaise aux mauvais esprits, est là uniquement pour élargir le débat en apportant des données savantes mais intelligibles par l’enfant ;
  • ensuite des annexes, joliment intitulées « Antisèche pour parents », incluant bibliographie, éléments de langage explicitant, bibliographie et renseignements divers. Un petit espace interactif permettant à l’enfant de dessiner utile fait le lien entre les deux pôles.

L’initiative est évolutive : l’auteur et l’illustrateur ont fait le choix, après les deux premiers tomes, de mener une consultation ambitieuse associant lecteurs primaires (parents), lecteurs secondaires (enfants), prescripteurs (libraires, médiathécaires) et techniciens (éditeurs). L’objectif n’est pas de repositionner le produit, mais de l’optimiser afin qu’il porte encore mieux le message néo-hygiéniste ici appelé « bonnes pratiques »… lesquelles sont parfois très éloignées de ce que l’on pourrait imaginer être de bonnes pratiques.
Le projet reste ouvert à beaucoup d’évolutions (publication sur un papier recyclé dès que le succès le permettra ? relecture professionnelle pour éviter que les « tâches » de boue ne fassent sursauter le psychorigide traquant la fote d’orthographe ? composition justifiée plutôt qu’en drapeau afin de fluidifier la lecture ? etc.). En l’état, on ne peut que saluer une initiative singulière, personnelle, engagée et joyeuse, une sorte de « Il était une fois la vie » conjuguée au futur sain. Chaque tome réserve son lot de révélations au curieux. Le troisième, sans doute le plus abouti et le plus provocateur (pourquoi c’est bien de se salir dans la nature ? pourquoi – sinon les insectes – du moins certains microbes sont-ils nos amis ?), vient de sortir. Découvrez-le avant que le quatrième, annoncé sur le thème de l’alimentation, ne vous happe !