Komm, Bach!, épisode 73 (2/2)
Par chance, il n’y a pas que les instrumentistes, dans la vie : il y a aussi des chanteuses. Des artistes lyriques. C’est ça, des cantatrices. Pour le dernier concert Komm, Bach! de l’année 2019, ce 24 décembre, deux d’entre ces bêtes mystérieuses étaient réquisitionnées. La benjamine de la bande s’appelle Tanaquil Ollivier et, à la base, comme beaucoup de chanteuses, elle avait une vraie vie, un vrai projet professionnel, un truc sérieux et solide : en d’autres termes, elle était clarinettiste. Et puis, une erreur en entraînant une autre, la jeune enfant est tombée dans la drogue du chant.
Désormais, voici la petite pépite, déjà ouïe lors de la saison 3 du festival, sur l’autoroute du succès, chantant les grands airs du répertoire sopranistologique, direction les troisièmes cycles castafioriques les plus huppés de la capitale. On est peu de chose, ma brave dame.
Du coup, au côté de cette étoile montante, on avait convié une diva, une vraie, une qui traque les photomontages où on la voit avec des lunettes, donc une qui a déjà chanté – l’intégrale, forcément l’intégrale de – Traviata tout en pratiquant la musique contemporaine.
Laure Striolo était de retour à Saint-André de l’Europe, où elle s’est produite à de nombreuses reprises. Voix puissante, sens du texte, goût pour les nuances, plaisir de partager avec le public ont irrigué ses interventions, bien qu’elle eût réservé à sa jeune consœur l’honneur de pousser quelques sacrés tubes sacrés, feat. Bach et Mozart. Les deux intouchables ont fini le concert au milieu du public pour partager des chants traditionnels de circonstance avec mélomanes, future cantatrice importée des États-Unis, avocat mystérieux venant chaque année incognito, flûtiste quasi descendu du ciel et bienveillants curieux soucieux de vivre Noël en musique. Pristi, c’était rien chouette – merci aux publics et aux artistes invités !
Prochain concert : 18 janvier 2019, avec le supervirtuose Philippe Brandeis, titulaire de Saint-Louis-des-Invalides, grand manitou du Conservatoire de Paris, hénaurme musicien et zozo néanmoins, accompagné de madame Élise Battais en personne que l’on annonce derrière, à côté et autour de sa flûte traversière.
Prévoyez de l’émotion et du wow, et venez nous rejoindre : écran géant, cadreuse vidéo incluse dans le projet, musiques variées et spectaculaires, et inch’Allalalalah pas mal de sensations fortes. En revanche, même si le concert sera reboostant, même si on peut laisser moult billets de deux cents euros (ou même de cinq, c’est cool) pour remercier les artistes et aider le festival à survivre, on peut aussi entrer et sortir sans bourse délier, sans même se faire foudroyer d’un regard de Zeus. Hyperconnaisseurs ou curieux titillés, si votre jauge d’énergie vous le permet, venez : vous serez les très bienvenus.