Jean-Nicolas Diatkine, salle Gaveau, 19 décembre 2024 – 1/3

admin

Jean-Nicolas Diatkine, le 16 décembre 2024 à la salle Gaveau (Paris 8). Photo : Rozenn Douerin.

 

Que deviendra la salle Gaveau, où le programme musical est déjà gangréné par des « causeries » de personnes souvent plus recommandées par leur notoriété que recommandables par

  • leur moralité,
  • leur profondeur de pensée ou
  • leur talent,

à présent qu’elle est passée sous la houlette du sinistre producteur officiel du tout aussi sinistre régime macroniste ? Pour l’instant, les affaires suivent leur cours, ce qui nous permet de venir écouter le presque rituel concert de fin d’année que Jean-Nicolas Diatkine a coutume de livrer dans une salle feutrée ornée d’un cadavre d’orgue aussi choupinou qu’attristant. Oui, profitons du soir présent pour saluer le beau succès de ce concert où se mêlent

  • aficionados de grand répertoire,
  • diatkinomaniaques (il y en a de plus en plus !) et
  • curieux par le programme alléché.

Ce soir sont annoncés trois compositeurs et demi :

  • une première partie associant
    • Bach et
    • Schubert,
  • une seconde couplant
    • Schubert-Liszt et
    • Beethoven.

D’ailleurs, bien que sa personnalité publique soit volontiers encline à la retenue et à la modestie, l’artiste tient à s’expliquer moins de la cohérence que de l’importance de ses choix. Alléluia, il fait partie de ces musiciens classiques qui ne conçoivent pas un programme pour eux-mêmes ou pour les Grands Critiques. Il les conçoit en associant sa propre inclination (voire admiration) pour les œuvres et son désir de les partager, au point de présenter systématiquement à l’oral une partie de la pièce ou du cycle. Point question d’assommer le mélomane avec des

  • dates,
  • faits et
  • poncifs musicologiques

écrasant le son sous son pré-décryptage ou sous un accumoncellement de science encyclopédique qui confond marteau et chausse-pied, autrement dit lourdingue leçon de choses et léger apéritif permettant d’entrer dans une meilleure intelligence de la musique. Bien plus, Jean-Nicolas Diatkine préfère parler du biais

  • interprétatif,
  • mental ou
  • fantasmatique
    • (synesthésie intellectuelle,
    • transversalité culturelle ou
    • intuition intime)

qu’il a développé au contact de tel morceau ou mouvement qu’il vient nous apporter. À titre personnel, je l’avoue, je préfèrerais que ces remarques fussent réservées au programme de salle (on en trouve des bribes dans le programme du soir, qui n’est pas distribué à tous les étages) un peu comme un livret de disque peut parfois enrichir la compréhension

  • d’un programme,
  • d’une œuvre,
  • d’une interprétation

sans que l’artiste

  • ne commence chaque piste par un minipitch,
  • ne gâche éventuellement la surprise ou
  • ne limite les divagations de l’auditeur qui font aussi partie du plaisir d’aller écouter de la musique et un musicien avec l’appréhension joyeuse de se retrouver devant des masterpieces avec plus
    • d’envie,
    • de bonne volonté et
    • de curiosité

que de notices wikipediaques en tête. Cependant, par bonheur, cette pratique, hélas très développée, prend ici une dimension

  • personnelle,
  • presque autobiographique,
  • disons même charnelle,

dans la mesure où le virtuose, qui a souvent vécu avec ce dont il parle pendant des années – et pas que pendant la préparation spécifique du récital – parle moins de ce qu’il va jouer que de pourquoi il est lui-même ébaubi par sa sélection du soir. Bref, voici encore une chronique qui ne rend pas du tout compte de la musique tout en expliquant qu’il est vain de blablater, music must always come first. Espérons que cette contradiction crée du suspense, et retrouvons-nous très bientôt ou presque pour découvrir Bach, Schubert, et ce que Jean-Nicolas Diatkine en a

  • dit,
  • joué et
  • vibré.

À suivre !


Pour retrouver nos chroniques sur Jean-Nicolas Diatkine, cliquer sur l’hyperlien choisi.