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Un extrait de Jean-Luc Thellin. Photo : Bertrand Ferrier.

Voilà, on est re-fier de proposer un récital Komm, Bach! que l’on imagine aussi « grand public » que magnifique.
Grand public, ça n’a rien de méprisant. Grand public, ça veut dire pas trop long (1 h), avec des morceaux variés, un programme qui permet de suivre, et un écran géant avec une cadreuse live pour vivre le concert comme si l’on jouxtait l’artiste sans pour autant le déranger. Grand public, ça veut dire que la set-list abrite de nombreux « tubes » en plus des tuyaux de l’orgue. Grand public, ça veut dire une entrée libre et une sortie tout aussi libre, ce qui signifie que si l’on n’a pas de sous, si on les a oubliés ou si on boude, on peut venir et repartir sans être agressé ou rabaissé – c’est pas souvent le cas dans les concerts « gratuits » de Paris.
Attention, y aura des corbeilles pour l’artiste (80 % de la quête, le reste pour la paroisse qui paye les programmes, l’entretien de l’orgue, le bout de chauffage, l’électricité, tout ça tout ça). En prime, le musicien proposera à la vente ses disques à la sortie du concert. Mais on peut venir gratuitement et sortir gratuitement, tout en assistant à un concert de ouf. Si ça, c’est du mépris, ben là, oui, je veux bien être considéré comme méprisant.

 
Quid de magnifique ? Magnifique, ça veut dire que l’on accueille, parce qu’il le veut bien, l’un des grands virtuoses belgo-français, bardé de diplômes et de titres prestigieux même s’il n’est pas encore titulaire d’une grande tribune (on parie ça va pas durer ?). Magnifique, ça veut dire que le mec a commencé une intégrale de Bach pour orgue chez le label spécialisé le plus intéressant du moment, avec un premier résultat époustouflant. Magnifique, ça veut dire que le zozo ne joue pas que superbien des trucs acheman durs, mais ça veut dire que, de surcroît, il les joue avec musicalité, exigence et personnalité.
Magnifique, enfin, ça veut dire que l’hurluberlu joue sur les plus belles orgues de France, dont Notre-Dame de Paris, et que, s’il vient, selon l’expression de Jean Dubois, « régaler Saint-André d’un récital exceptionnel », c’est parce qu’il a aussi souci de diffuser la belle musique là où ça fait sens de glisser de belles émotions. Pas que sur des grands machins, aussi à l’occasion de petits festivals, sans subvention ni moyen, mais qui ont souci, à leur niveau minuscule, d’inviter tant les mélomanes que les curieux, à vivre cette expérience vibrante qu’est un concert d’orgue pas snob quoique de qualité hautement supérieure.



C’est pour ça, on a l’air de faire de la réclame – et on en fait. Le concert de ce samedi vise à accueillir les connaisseurs gorgés d’exigence, mais aussi les curieux, les je-vais-voir, les pourquoi-pas, les je-suis-fatigué-mais-sait-on-jamais que nous sommes, je le crois, souvent. Avec de la musique pyrotechnique qui fait BRAOUM et de la musique qui sait toucher le cœur, parfois malgré soi, des siècles après qu’elle a été composée. Voilà, c’est ça l’idée : on va partager de bonnes vibrations, de belles émotions, de grands mo(nu)ments qui peuvent, encore, plaire voire bouleverser.



Vous trouverez ci-dessous le programme. Un programme tout simple dans sa présentation – la richesse est à l’intérieur. Si vous souhaitez savoir ce qu’il cèle, bienvenue ce samedi soir à Paris, juste à côté de la Place de Clichy, à 20 h tintinnabulantes. (Et pour ceux qui s’inquiètent du standing, oui, pour le grand soir, sauf catastrophe nucléaire ou assimilée, j’aurai enfilé un costume avant de tourner les pages du maestro. Faut rester digne, parfois.)