Jann Halexander, « Revivre », Théâtre Michel, 5 octobre 2020
Il l’a fait ! Après avoir reporté une première fois ce concert suite aux décisions fascistes de Dictateur Inavoué dit le Honni, Jann Halexander a enfin pu acter qu’il avait dix-sept ans. Dix-sept ans de grandes et petites scènes, fêtées dans les « conditions sanitaires » requises mais dans un cadre enchanteur et avec un public venu nombreux. Prise de risque gagnante pour l’artiste et, espère-t-on, pour le public… d’autant que j’étais au piano et à la guitare pour accompagner le sémillant Franco-gabonais.
Lors d’un récital maîtrisé, ponctué de surprises, tel ce florilège issu de « Du Gabon à la Russie » cofrappé avec Veronika Bulycheva ou cet extrait d’Anne Sylvestre en ouverture de rideau, Jann Halexander a donné sa pleine mesure devant un public nombreux associant fans, curieux et spectateurs par les fans attirés. Chansons drôles (« Le sexe triste »), grinçantes (« Un poisson dans mon assiette »), poétiques (« Un dimanche à Vieil-Baugé »), géographiques (« C’était à Port-Gentil »), étonnantes (« J’ai pas la foi »), mystérieuses (« Apprendre à mourir ») et même chansons d’autrui (« Je vous appelle » de Michèle Bernard) ont perlé jusqu’à former un collier séant et idéalement adapté, dans sa diversité, à l’artiste aux multiples costumes.
Porté par une superbe régie de l’ingénieux ingé son Pierre Hidalgo, Jann a porté haut l’étendard d’une chanson intelligente-mais-pas-que qui, par son truchement, se faufilait pour la première fois sur la scène de ce sympathique théâtre à l’italienne sis à deux pas de la gare Saint-Lazare. Une trouvaille inattendue à l’aune de ce chanteur partagé entre les pôles de la chanson à texte, de la chanson cabaret et de la variété se revendiquant de… Mylène Farmer. Pour les gens sur scène, un récital roboratif, et l’espoir que ce le fut aussi pour les audacieux qui étaient dans la salle. Que, à ces derniers, grâces soient rendues !