Irakly Avaliani joue Robert Schumann (2009) – 6/8
Le Carnaval op. 9, commencé ici, poursuit ses secousses sismiques avec « Réplique », dialogue ternaire en sol mineur dont Irakly Avaliani met en lumière
- les effets d’écho,
- la légèreté et
- la tension entre l’évanescence des doubles croches aux allures d’appogiatures et l’espèce de fatalisme qui, malgré des efforts d’élévation, entraîne la mélodie dans une marche descendante.
L’énigmatique et inattendu « Sphynx » donne à entendre les notes matricielles (celles
- de SCHumAnn,
- d’AsCH et
- d’ASCH)
selon trois modes complémentaires :
- dans l’ultragrave,
- avec des cordes aiguës étouffées faisant sonner le piano comme un clavecin, et
- auréolées d’une résonance magnétique.
« Papillons » garde deux bémols à l’armature mais passe en binaire et enclenche la surmultipliée « prestissimo ». La musique émerge des profondeurs avec
- tonicité,
- fluidité et même
- explosivité.
Les « Lettres dansantes », enchaînées, poursuivent la cavalcade
- en Mi bémol,
- à trois temps et
- encore presto.
Les notes
- sautillent,
- se bousculent et
- se répètent
dans manière de ronde qui propulse « Chiarina », l’hommage à Clara
- en mineur,
- à trois temps et
- « passionato ».
La valse se pare
- de l’emphase des octaves,
- de l’émotion des notes répétées et
- du ressassement de la reprise qui envenime le propos.
Sans concession, l’interprète capture la vigueur de l’épisode en évitant la gnagnantise – le romantisme, ce n’est pas l’eau de rose, c’est la virulence pimentée des sentiments. Le portrait de « Chopin », un allegro en La bémol à six temps, égrène une mélodie simple sur des arpèges bavards de la main gauche.
- La richesse de l’harmonisation,
- la finesse des nuances piano obtenues par l’interprète, et
- cette grâce schumanienne pour évoquer sans surligner
séduisent l’esprit plus encore qu’elles ne charment l’oreille. À suivre !
Pour retrouver les précédents épisodes, cliquer sur 1, 2, 3, 4 et 5.
Pour écouter gracieusement l’intégralité du disque, c’est ici.