Fruits de la vigne, Château Cos Labory 2016

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Photo : Bertrand Ferrier

 

Le domaine Cos Labory fut longtemps un domaine familial avant que, en mars 2023, la famille en question cède au chant des sesterces de Michel Reybier, l’une des hénaurmes fortunes de France forcément expatrié en Suisse. Un homme bien, selon sa wikibiographie : le milliardaire issu

  • d’Aoste,
  • de Justin Bridou et
  • de Bâton de Berger

« se soucie d’écologie et d’intérêt général », ce qui est vachement beaucoup super, d’autant que c’est prouvé. Si, si. Sa fortune fête ou faite, le gusse n’a-t-il pas

  • investi « dans une affaire de pétrole à Cuba aux côtés de Gérard Depardieu »,
  • eu la chouma de sa golden life en trouvant la pire excuse pour s’être retrouvé dans les Panama Papers (« j’ai investi dans une société qui devait intervenir à titre de conseil dans un projet de création d’une laverie-pressing à Saint-Domingue mais finalement, sur la vie d’ma mère, on a rien aif »), franchement, comme diraient les Belges, ces gens un peu comme les Suisses mais moins montagneux, c’est déconné, et
  • été salué par le fisc genevois qui lui a offert un redressement de 25 millions de francs suisses – drame qui, apparemment, lui a fait une belle cuisse ?

Hein, n’a-t-il pas ? Bon, alors ça va, hein l’optimisation-fiscale-et-le-prenage-des-clampins-pour-des-débiles bashing, c’est pas très génial, d’après BFM Business. C’est même dingue que, en France, on ait autant de mal à s’incliner devant

  • l’entreprenariat,
  • la liberté d’entreprenariat et
  • l’entreprenariat tout-puissant,

sérieux, alors que, contrairement aux vers de terre que sont

  • les employés,
  • les externalisés,
  • les travailleurs précaires,

ben, on en parle un max et parfois pas qu’en mal ! Je ne comprends pas pourquoi, vu qu’ils ne créent pas un seul emploi, ces parasites étant juste bons à générer

  • des charges patronales,
  • des coûts directs comme indirect et
  • des impacts négatifs sur la marge.

Allô, quoi ! Mieux nous en prendrait de saluer, en nous inclinant devant elle, la grande âme des milliardaires

  • honnêtes,
  • altruistes et
  • fiables,

des milliardaires, en somme. C’est pas si fréquent, que diable, qu’un bon bougre récupère un domaine contigu à celui que cet associé du belgo-hollandais-américain Tony Parker possède déjà ! Je suis sûr que ce qui chafouine l’auteur petit bras de ces lignes, c’est qu’il a, à travers cet exemplum, confirmation de sa banalité. Ben ouais, y a pas que pour les musiciens que, le pognon, ça compte, y a les vrais gens aussi.
Heureusement, en 2016, donc jadis, le vin était encore aux mains de riches héritiers de vignerons qui n’avaient pas besoin d’un sacré Picsou pour produire un Saint-Estèphe renommé, cinquième grand cru classé du Médoc, mélange de cabernet-sauvignon, de merlot et, pour la route, d’une once de petit verdot.
La robe est sombre mais heureusement pas assez dense pour opacifier la lumière.
Le nez, intense, se concentre sur des pistes plutôt végétales sans négliger la chaleur de la cannelle.
La bouche est d’une belle densité en attaque mais s’éclipse rapidement. L’élégance d’une groseille comme torréfiée, si si, se prolonge plutôt en longueur qu’en rondeur.
Le mariage avec un combo saucisses de Toulouse +asperges est séant à défaut de stimuler des interactions papillaires.
Le prix indicatif sur Internet dépasse légèrement les 40 €. Des offres par 6 peuvent être dénichées, permettant de faire baisser le prix unitaire. (Et contrairement à l’habitude, il n’y aura pas de poésie pour finir. On a commencé par le blé, on termine par la thune, ça boucle bien, je pense.)