Un fabuleux come-back
C’était jadis.
Un premier roman chez un éditeur indépendant.
Le seul que j’avais contacté, parce qu’il avait publié l’extraordinaire Alain Monnier et, surtout, surrrrtout, Le Fredon d’Olivier Gadet, et que je m’étais dit : « C’est ça que je veux être. » Le livre a rencontré un succès digne d’un éditeur vraiment indépendant, en dépit de critiques dithyrambiques – ce qui n’est point si aisé à orthographier – chez les gens bien, genre France Culture, Télérama ou Le Magazine littéraire, et malgré des critiques moins ditriambik mais bon quand même chez des gens encore plus chic, genre Le Matricule des anges.
Puis tout s’est calmé : l’éditeur indépendant s’est vendu à Flammarion, n’embarquant dans son escarcelle romanesque qu’Alain Monnier, et Flammarion s’est à son tour vendu. Mon succès digne et vraiment indépendant s’est beaucoup moins vendu, soit, mais, ça y est, il est de retour sur le marché, sans intermédiaire véreux ou même pas véreux, pour le plaisir de ne pas laisser le marché pilonner tout ce qui nous a constitué un jour.
Pour l’acquérir, rendez-vous ici. Sinon, pas d’inquiétude, il doit bien rester quelques livres de Christine Angot ou des autres gens de la télé chez le libraire, ils doivent être super, jubilatoires, finement ciselés et écrits avec une plume toujours percutante, sans gras, pour moi, ce sont les livres de l’année et je le dis très sincèrement, vraiment.