Écouen, Festival du Connétable, 24 mai 2015
Pour accéder à l’orgue d’Écouen, il faut d’abord jouer d’un vrai, d’un beau trousseau.
Ensuite seulement, on peut profiter d’un instrument jadis historique, désormais en voie de décomposition avancé, qui attend sa résurrection dans un environnement professionnel. Pour preuve, Mathieu Lours, le titulaire, a bien rangé son bordel pour notre venue. Ah non, pardon excuse, je devais écrire : Mathieu Lours, le titulaire, a choisi de laisser les musiciens prendre leurs marques dans une ambiance cosy et décontractée, où le cool est le néo-bordel.
Suite à la chute et à la disparition dans le meuble d’un bitouniou permettant, sans aucune justification technique, d’éviter les cornements, nous avons sollicité l’assistance de saint Joseph, sans lequel ce concert aurait ressemblé à un long et lancinant couac d’une heure environ. À l’ex-Cité de la musique, ce serait un mélisme ductile très stable qui assure une assise formelle séduisante lors d’une prestation de l’Ensemble InterContemporain – pour le Festival du Connétable, ç’aurait juste été sa mère pas possible.
Et c’eût été dommage, car le public était venu battre les records d’affluence dans l’église, au point que le monument a dû être fermé dix minutes avant le concert car la jauge maximale était déjà largement dépassée. Yes, sir – comme dirait (as might say, du verbe to say, said, said, saiden, saidenned et je me souviens plus de l’ablatif irrégulier) peut-être (maybe, perhaps, who knows, as far as she’s concerned, where is my umbrella) Françoise Dauchel, l’organisatrice ex-prof d’anglais, et son époux-présentateur.
Bref, merci, mon public. Mon public à moi. À moi tout seul. (Et surtout au trompettiste Rémy Richard, mais bon.) Grâce à vous, à Mathieu Le Cosy, aux organisateurs et au pouët-pouëtman professionnel qui m’accompagne, ce dimanche de Pentecôte, j’ai donné un joyeux concert orgue et trompette à l’église Saint-Acceul d’Écouen.