Dernier concert avant la fin du monde : florilège (3)
Dans ce monde de mollesse et de soumission, de compromis moches et de trucs pas nets, Aurélien Fillion stands his ground. Il savait. Savait que Paris serait vide, hanté par the invisible menace, hanté par la promesse d’une mort imminente et longue, hanté par les conséquences d’un gouvernement qui a contribué à la destruction du service de santé publique et a contraint à la démission, devant le maxistress, sa ministresse de la Santé.
Français exporté depuis onze ans en Belgique néerlandophone, le jeune virtuose a osé tenir sa parole. Il est donc venu à Paris propulser de la musique à la gueule du virus, fomenter un concert de Carême con fantasia, rencontrer un public curieux quoique pas forcément frotté de musique savante récente.
Le résultat est forcément joyeux. Intérieur. Profond. Et la photographie de Rozenn Douerin rend bien cette intensité sans concession, sans rage, sans mépris. Cette concentration qui fait l’artiste et qui renvoie dans les cordes les souffrances qui nous attendent demain. Le 14 mars, Aurélien Fillion nous a envolés. A bousculé les oreilles habituées à la musique classique de bon ton. A proposé son concert, sa vision, son art. Et c’était chouette, bis inclus. Démo en vidéo.