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Nora Lakheal, auteur d’Agente d’élite, a souvent été interrogée sur l’islam radical, les problématiques policières et les communautarismes. Cette fois-ci, elle a accordé un long entretien où, au côté d’enjeux d’actualité, elle parle d’elle-même, de son travail d’écriture et du rôle qu’elle souhaite assigner à l’écrivain. Dans ce troisième épisode, elle évoque notamment son refus viscéral d’être cantonnée dans des petites boîtes réductrices dont témoigne – avec une vigueur roborative – son ouvrage publié aux éditions Max Milo, sa réaction face aux violences policières et sa position face au tout-sécuritaire. Bref, la tétralogie choc continue aujourd’hui.
Mesdames, mesdemoiselles, messieurs, bienvenue dans la tête de Nora Lakheal !


Le programme

1. Le livre et son auteur
2. Le livre et ses lecteurs
3. Le livre et son environnement
4. Le livre et son contenu


Agente d’élite est, avant tout, le témoignage à visage découvert d’une ex-agente des Renseignements généraux chargée d’espionner notamment les plus redoutables islamistes. Cela supposait évidemment que vous ne soyez plus l’intrépide femme voilée (que l’on aperçoit sur certaines photos diffusées lors d’un entretien télévisuel) noyautant les mosquées où grouillent des wannabe terroristes. À présent, vous travaillez « dans les bureaux » du ministère de l’Intérieur, selon vos termes pudiques. Malgré cette précaution, comment a réagi votre tutelle quand vous l’avez informée de votre projet d’écrire un livre ?
J’ai fait une demande d’autorisation, comme tous les policiers qui écrivent. Je précise toutefois qu’aucun texte ne nous interdit d’écrire. Cela en surprendra peut-être certains mais, même si nous sommes fonctionnaires de police, nos productions restent des créations artistiques ! À la lecture du livre, ma N+1 m’a félicitée. Elle m’a dit qu’elle avait toujours senti quelque chose en moi de différent par rapport aux autres effectifs… et elle était visiblement heureuse d’avoir eu le nez creux.

Quelle a été votre réaction devant cette critique positive ?
J’ai été évidemment touchée par ces mots. D’autant plus que, six mois auparavant, la même personne m’avait dit qu’il fallait que j’apprenne à rester à ma place. Comme quoi, le conseil que je veux donner aux autres quand je suggère de sortir des cases qui nous sont imparties, je me l’applique d’abord à moi-même, et il s’est une fois de plus révélé excellent ! (Sourires.)

À force de vous lire et de vous entendre en entretien, on a l’impression que votre autre courage a été d’assumer sans ciller (ou presque) les conséquences de votre manie préférée : cocher systématiquement deux cases qui, en apparence, ne vont pas ensemble.
Pas systématiquement, quand même…

Disons souvent, alors. Vous êtes

  • la fan d’NTM qui voulait devenir flic ;
  • la fille de concierge et de manœuvre qui largue sa famille pour devenir philosophe avant de décider de bifurquer vers le gardiennage de la paix (trois cases d’un coup) ;
  • la musulmane qui lutte contre les réseaux islamistes ;
  • la fille d’immigrés qui se bat contre les terroristes alors que, selon Hakim El Karoui, « 76 % des djihadistes appartiennent à la première, deuxième ou deuxième génération issue de l’immigration »[1] (et non vice et versa) ;
  • l’espionne qui s’affiche en couverture de son livre ;
  • la fonctionnaire méritante qui énonce les grandeurs et les vices de son institution…

Mais c’est épouvantablement caricatural, ce que vous énoncez !

C’est un peu caricatural, je le concède aussi, mais peut-être pas une si mauvaise amorce pour vous poser la question suivante : votre caractéristique principale n’est-elle pas de vouloir toujours être, simultanément, comme le chante Alain Souchon, « ici et là »[2], comme quand vous expliquez que, dès que vous êtes bien dans votre boulot, hop, il faut que vous en changiez ?
Pour être honnête, je m’étais rendu compte de ce trait de caractère avant d’écrire le livre. Il est vraiment structurant dans ma personnalité, au sens où il ne relève pas d’un choix conscient de ma part. Je n’ai pas de plan de carrière et ne suis pas plus portée que cela sur l’esprit de contradiction. Pour moi, vivre, c’est être en train d’assembler un puzzle sans avoir l’image définitive. J’assemble les pièces de mon existence, et je découvre avec les autres ce que cet assemblage va donner. J’ai l’impression de suivre mon intuition et mon destin. Je sens bien que j’avance à ma façon, mais j’ignore où je finirai par arriver.

Si l’intuition vous guide, quelle est votre motivation ?
Je ne veux aller que là où j’ai quelque chose à apporter ou à apprendre. Mon leitmotiv est double : progresser et être utile. Quand j’ai l’impression d’avoir fait mon temps, d’avoir donné le meilleur de moi-même, de n’avoir plus guère d’occasion de me perfectionner ou d’être réellement utile, j’ai besoin de bouger. J’ai l’intuition du moment où il faut que je m’en aille vers d’autres aventures. Ma mère m’a fait observer que ça fonctionnait souvent par quinquennats. C’est vrai que, tous les cinq ans, je me sens dans l’obligation de changer.

 

Nora Lakheal d’après un cliché de Sandra Pierson capté pour les éditions Max Milo

 

En lisant avant publication le texte que vous avez écrit, votre hiérarchie a-t-elle émis des réserves que vous avez dû prendre en compte – ou, pire, aviez-vous tout précensuré comme il faut avant de le leur soumettre ?
Oh, il ne s’agit pas de censure : il s’agit de responsabilité. Lorsque l’on a quasiment travaillé dix-sept ans pour les renseignements français, il faut être capable de dire l’essentiel sans trop en dire. Ma loyauté envers mes collègues et envers mon pays reste et restera indéfectible en toutes circonstances.

Quelles conséquences ce livre a-t-il eu sur votre vie professionnelle ?
En écrivant ce livre, je ne m’attendais pas à un tel succès. Aujourd’hui, je pense avoir cassé un nouveau plafond de verre ! Moi, la petite Arabe devenue gardienne de la paix, j’ai publié un livre, j’ai été interviewée sur de très multiples plateaux de télévision et de radio, j’ai reçu des dizaines de messages positifs d’anonymes mais aussi de sociologues, de chercheurs, de psychiatres et de personnalités connues qui se sont révélées très bienveillantes. Pour autant, inutile de le nier : à chaque plafond que vous fissurez, il y a des morceaux, de petits éclats et des échardes qui tombent autour de vous. Tant pis, j’ai l’habitude ! J’essaye de les éviter, je les contourne et je poursuis ma route jusqu’au  prochain plafond à exploser. Car c’est aussi cela dont il s’agit : nous devons tous nous dépasser en permanence, aller chercher le défi suivant, persévérer deux fois plus pour arriver là où personne ne nous attend… parfois pas même nous.

Vous tendez la question pour vous faire interroger : quel prochain plafond de verre avez-vous identifié ?
C’est curieux, on m’a posé la question la veille de notre échange, et je ne savais pas non plus que répondre. Rien de plus logique, en un sens : ce n’est pas moi qui vais vers les plafonds de verre, c’est eux qui s’imposent à moi ou qui me tombent dessus.

Comment les repérez-vous ?
Oh, rien de sorcier, ils m’apparaissent quand quelqu’un me dit avec autorité : « Hé, toi ! Reste donc à ta place ! » En général, cela se passe quand j’ai l’impression de monter en compétence et en lucidité. Donc je monte, je monte et, soudain, BAM ! je me cogne le crâne et je grommelle : « Roh, pas possible, y en a encore un là ? Bon, tant pis, je vais être obligé de le casser ! »

Agente d’élite est un livre sur les plafonds de verre mais aussi sur la police, une institution toujours au cœur de nombreuses polémiques, associant, parmi les joyeusetés,

  • violences – certaines CSI, organe dont vous parlez, se sont illustrées en la matière,
  • viols comme dans les geôles du tribunal de Toulon où un coup de fil ou une clope valait une fellation[3],
  • corruptions comme le pratiquaient certains baqueux au Nord de Marseille ou, plus récemment, certains fonctionnaires sévissant dans le quartier de la Goutte d’Or pour y vendre une assurance d’impunité, mépris des victimes,
  • abus de pouvoir et dérives pouvant mettre en danger la vie des citoyens innocents – ainsi de la récente « affaire de Vanves » où, sans le repentir d’une policière victime de ses collègues et coupable de fausses déclarations, un innocent aurait pu être condamné à cinq ans d’emprisonnement et 75 000 € d’amende, surtout que « ses dénégations n’[auraient] guère pesé face à la parole d’agents assermentés »[4], car des agents au-dessus de tout soupçon l’accusaient d’avoir fracassé la collègue dont ils avaient eux-mêmes brisé le poignet avant de la jeter en geôle pour la bizuter… et encore, ce ne sont que quelques affaires qui ont eu la chance de surnager dans ce que l’on imagine être un océan de méfaits impunis.

Même quand on a votre track-record, il ne doit pas être aisé

  • d’être policière,
  • de réfléchir sur son employeur et
  • de publier le résultat partiel de ses réflexions alors que vous êtes toujours dans cette étrange maison…

Je suis un peu comme Horace ! Pour moi, il faut de la mesure en toute chose. Au-delà de la mesure, il y a de l’émotion, de l’affect et donc de la subjectivité. Ce ne sont pas de mauvaises choses en soi, à condition d’en user avec mesure.

Comprenez-vous que cette « mesure » puisse sembler inappropriée quand on voit l’impunité dont bénéficient les malfaisants ? L’on pense avec Claire Hédon, défenseur des droits, à ce « jeune homme à terre, lors d’une manifestation, où l’on voit un policier continuer de le frapper » et à la chute de l’histoire : « Les policiers autour disent ne pas le connaître, et la hiérarchie n’a pas été capable de dire qui c’était. »[5] Parmi tant d’autres, on pense aussi à l’histoire de cette jeune Marseillaise lynchée par des policiers en décembre 2018, dont la plainte avait été classée dix jours plus tard par une ordonnance de non-lieu sous prétexte qu’aucun des policiers n’a pu être identifié, alors que « les individus qui ont violenté la partie civile avaient tous la qualité de fonctionnaires de police », ces violences étant « d’autant plus inacceptables qu’elles ont été commises de façon purement gratuite », comme le reconnaissait le juge Karim Badène[6] ?
Qu’il y ait des violences, des exactions, des comportements inacceptables au sein de la police, je le déplore et le dénonce. Toutefois, en tant qu’auteur, mon rôle est de me situer dans la réflexion. Nous sommes dans une société où beaucoup de gens malintentionnés jouent sur les émotions et en abusent. Quoi de plus simple que de solliciter le cerveau reptilien ? Autant que faire se peut, j’essaye de privilégier la raison et la tempérance, et je lutte contre l’essentialisation qui consiste à mettre des gens dans des catégories.

Il est vrai que, vous, en termes d’« intersectionnalité », vous cumulez !
Oui, je suis censée être le gardien de la paix OU la Beurette OU « elle » ou « la fille » – surtout dans ma famille… Tant de gens ont tendance à assigner les autres à une case et une seule, soit parce que cela encage les individus, soit parce qu’eux-mêmes ont accepté d’être encagés ! Inversement, je veux que l’on considère les gens comme je veux que l’on me considère : pas à travers une seule caractéristique à laquelle il conviendrait de se cantonner, quelque factice, réductrice ou subjective soit-elle. Je défends une démarche holistique, qui tâche de considérer la personne dans sa totalité et non pas selon l’étiquette qui semble la résumer. J’en ai marre des étiquettes. C’est fatigant. Nous ne sommes pas que ce que nous semblons être. La vie le prouve ; les philosophes nous le rappellent.

C’est l’un des leitmotivs qui parcourent votre livre, même quand vous êtes au cœur des violences urbaines : la réflexion philosophique n’est pas réservée aux professeurs de la Sorbonne et aux supposés privilégiés des classes prépa, elle devrait irriguer nos vies…
Certes, cela surprend parfois, mais encore faut-il s’entendre sur les mots. Pour moi, penser ne se résume pas à claquer une bonne punchline ou forger un slogan qui va être liké et retweeté. Penser, c’est fournir un effort, un travail sur soi. On aime caricaturer les policiers en songeant à Marcel Patulacci, le brigadier-chef (et gardien de la paix avant tout) inventé par Didier Bourdon
[7] ; mais beaucoup de ceux qui critiquent la police volent plus bas que lui !

En quel sens ?
Affirmer que la police est raciste (ou ne l’est pas), par exemple, c’est réducteur. En revanche, admettre que, la police étant le reflet de notre société, certains fonctionnaires sont racistes, cela ouvre la porte à la réflexion. En effet, se posent alors trois questions : qu’est-ce qui fait que certains agents sont racistes et d’autres, non ? comment faire pour lutter contre ce racisme ? et comment tendre la main à ceux qui ne sont pas racistes pour lutter, ensemble, contre ce fléau ? Côté punchline, cette interrogation est moisie ; côté réflexion possiblement utile, elle ne me paraît pas démériter.

 

Nora Lakheal d’après un cliché de Sandra Pierson capté pour les éditions Max Milo

 

En mettant en avant votre engagement positif, en acceptant tous ces entretiens, vous risquez aussi une autre critique : votre livre est-il pas un plaidoyer pour – attention, les mots suivants risquent de piquer les yeux de certains lecteurs – la grandeur et la beauté de la police, depuis la police de proximité jusqu’aux RG, en passant par Police Secours et par les si contestées CSI ? En d’autres termes, Agente d’élite, n’est-il pas un éloge de la police ?
Si. Bien sûr. Mon livre est un éloge de la police. Je ne vois pas pourquoi j’en rougirais, car c’est un éloge à deux cases contradictoires : je dis du bien de l’institution et de sa mission et de ce qui s’y vit, MAIS mes louanges passent par le prisme de la mesure.

En effet, vous ne passez pas sous silence le racisme, la bureaucratisation, l’injustice, la misogynie, l’injustice, les silences coupables, l’impuissance, les frustrations, ce qui vous permet de poser les deux grandes questions que le procès de Derek Chauvin remet en lumière ces jours-ci, aux États-Unis : d’une part, comment distinguer « les méthodes policières » des « pratiques d’un homme » ; et, d’autre part, comment expliquer à la population un verdict, quel qu’il soit, quand « il est rare que les policiers soient condamnés »[8] ?
Il faut raison garder. Les États-Unis et la France ressortissent de deux organisations policières et judiciaires très différentes. Pour ma part, je ne crois pas être dans le déni. Je montre le côté lumineux ainsi que le côté sombre de ma profession. Si je montre moins le côté sombre, c’est que je suis fière et heureuse d’exercer mon boulot, excusez-moi ! Contrairement à ce que vous semblez insinuer, le métier de policier est un beau métier. Quand on y entre, on y entre pour sauver des gens. C’est génial, non ?

… même si vous vous êtes retrouvée à ouvrir la porte d’un préfet, à indiquer la Sainte-Chapelle aux touristes chinois, à faire traverser des bambins devant une école ou à attendre l’arrivée du plombier pour suivre une fuite d’eau…
Et alors ? La police, ce n’est pas que du saute-dessus et de la traque de terroristes, même si cela me fait davantage rêver. Si louer ce projet d’être au service de la population sous des formes très diverses, ça consiste à rédiger un plaidoyer pro domo, j’en accepte l’augure car tout ce que je dis « de bien » sur notre mission, je le pense vraiment. En revanche, je souligne aussi que certains agents salissent notre métier et déshonorent notre corporation. Montrer, comme vous dites avec une pointe d’ironie, « la grandeur et la beauté de ce métier », ce n’est certainement pas une preuve de complaisance. Au contraire, c’est une manière de lutter contre ceux qui, par leurs comportements vénéneux mais limités, souillent une institution destinée à rendre service à la population. Il faut arrêter avec ces infos qui rabaissent la police au niveau de nos pires éléments, les idiots, les racistes, les violents, les cupides, les homophobes, etc.

Ne vous réjouissez-vous pas que les brebis galeuses qui oppressent la population et contreviennent à votre haute idée de la mission policière soient dénoncés ?
Je ne me réjouis pas que cette petite frange de nos collègues fasse la une aguicheuse des médias. Cette vision réductrice ne correspond pas à la réalité et ne peut pas faire envie aux futurs candidats de qualité, ni rapprocher nos agents de la population. Pourquoi ne pas parler, aussi et surtout, des agents qui font leur travail avec exigence, cœur et bravoure, c’est-à-dire plus que l’essentiel des policiers ?

Il me semble que cela arrive souvent, par exemple lors de reportages télévisuels sur les exploits de vos collègues, enquêteurs ou membres d’unités dites d’élite… Cependant, plus spécifiquement et moins polémiquement, en louant le beau et en dénonçant le laid, vous donnez l’impression d’appeler à une remise à plat des pratiques policières pour

  • analyser ce qui se passe,
  • évaluer les problématiques saillantes et
  • élaborer des perspectives d’optimisation – une sorte de Beauvau policier façon Nora Lakheal ?

C’est exact. Certains ont pointé que les exemples que je cite dans le livre commencent à dater. Soit ! Mais force est de constater, si l’on écoute les actualités de ces derniers mois, que les problèmes ont, au mieux, peu évolué, au pis, empiré.

 

Nora Lakheal d’après un cliché de Sandra Pierson capté pour les éditions Max Milo

 

Quelle est l’urgence, selon vous ?
Elle est double et réside dans le recrutement et la formation. Il faut donner plus de temps et de moyens aux formateurs afin qu’ils soient en capacité de détecter des idéologies qui, disons, ne seraient pas compatibles avec les valeurs de la République. On cherche les collègues radicalisés islamistes, et on a bien raison ; mais on doit mener une traque similaire à l’encontre des collègues racistes, antisémites ou homophobes. La triade doit être la même pour ces deux ennemis de la République : détecter, signaler, sanctionner.

Allons plus loin, si vous le voulez bien. Par ces temps de « lois d’exception » sans cesse prorogées, qui portent atteinte aux libertés individuelles, affirmer que la police, en général, est gentille, n’est-ce pas une façon de militer en faveur d’une société plus surveillée, fût-ce sous prétexte de brider le terrorisme ?
Qui surveille qui ? Vous avez vu le nombre de vidéos qui sortent pour dénoncer de supposées bavures policières – parfois à tort, parfois à raison ? Donc prenons l’exemple des caméras, car j’ai deux choses à dire sur le sujet. D’une part, je pense qu’il faut systématiser le port d’une caméra par chaque membre d’un équipage, afin de protéger les citoyens des policiers fautifs… et les policiers des fausses allégations. Pour moi, ça, c’est une belle idée qui doit être mise en place instamment. D’autre part, contrairement à ce que vous paraissez insinuer, je ne suis pas pour le tout-sécuritaire ni pour les caméras à chaque coin de rue. Au contraire !

Pourquoi ?
D’abord au nom des libertés individuelles, bien sûr, mais pas uniquement. La justice et l’équité sociales devraient nous l’interdire. Installer des caméras partout, cela signifierait que les municipalités riches seraient virtuellement plus en sécurité que les municipalités pauvres ; et ça, c’est inacceptable.


[1] « La France sera peut-être le théâtre de la nouvelle génération djihadiste », entretien avec Hakim El Karoui mené par Christophe Ayad, in : Le Monde, 21-22 mars 2021, p. 12.
[2] https://youtu.be/gy5VjkpdxtY
[3] https://www.lefigaro.fr/flash-actu/sept-ans-de-prison-requis-contre-un-policier-accuse-de-viols-dans-les-geoles-d-un-tribunal-20210317
[4] Antoine Albertini et Jean-Baptiste Jacquin, « À Vanves, quand deux collègues brutalisent une collège », in : Le Monde, 12 mars 2021, p. 13
[5] Entretien avec Jean-Baptiste Jacquin, in : Le Monde, 19 mars 2021, p. 13.
[6] Luc Leroux, « Réouverture de l’enquête sur le lynchage de Maria par des policiers », in : Le Monde, 14-15 mars 2021, p. 12.
[7] https://youtu.be/mo2O1desNHA?t=28
[8] Stéphanie Le Bars, « Procès d’un bad cop » in : Le Monde, 6 mars 2021, p. 23.


À suivre : « Le livre et son contenu »