Le retour de la nuit

  Plusieurs centaines de traductions ont suivi, mais celle-ci, c’était la première – et c’était donc une joie, un quart de siècle plus tard environ, d’en discuter en live YouTube avec Adrien, fan et fin connaisseur de « Chair de poule ». Des extraterrestres, des citrouilles, de l’obscurité, des enfants perdus : autant d’ingrédients pour éprouver le…

« L’Atelier du tripalium », Mariette Darrigrand (Équateurs, 2024) – 5/6

  Le précédent épisode s’achevait sur un suspense fouyouyou : travailler, on a une idée de ce que ça veut dire, même si notre propre définition diffère visiblement des convictions de Mariette Darrigrand ; mais à quoi s’occuperait un groupe de salariés amenés, lors d’un workshop, à « travailler sur son purpose » (103) ? Le jargon…

« L’Atelier du tripalium », Mariette Darrigrand (Équateurs, 2024) – 3/6

  Poursuivie par sa marotte qui semble être de complaire au grand patronat, ainsi que subodoré ici et là, Mariette Darrigrand dénonce d’emblée les implications de la fausse étymologie. Associer travail et tripalium, c’est « mettre le travail sous le signe de la torture » (19), ce qui est typique de « la gauche », première sur « le droit…

« L’Atelier du tripalium », Mariette Darrigrand (Équateurs, 2024) – 2/6

  La thèse de Mariette Darrigrand, évoquée ici : « travail » ne vient pas de tripalium, cet instrument de torture – prémices validées, comme les délires – au sens étymologique, tu penses – qu’elles inspireront, par le groupe éditorial Humensis, propriété de la Scor, entreprise affichant près de vingt milliards d’euros de CA et dirigée depuis…

« L’Atelier du tripalium », Mariette Darrigrand (Équateurs, 2024) – 1/6

  On la sent un peu gênée aux entournures, Mariette Darrigrand, dans L’Atelier du tripalium. Non, travail ne vient pas de torture ! (Équateurs, « Mots contre maux », 2024, 222 p., 19 €). C’est vrai qu’écrire un livre pour rappeler que, étymologiquement, le travail n’est pas une torture, quand on est « consultante auprès de différentes entreprises…

« Travailleur mais pauvre », Gilbert Cette (De Boeck Supérieur, 2024) – 2/2

  Le projet est superbe et généreux. La seconde partie du livre de Gilbert Cette ne propose-t-elle pas de « lutter contre la pauvreté des travailleurs » ? De la part d’un enseignant business friendly fervent contempteur des aides sociales au nom de l’orthodoxie budgétaire, de l’efficience étatique et de l’opposition à « l’amélioration du sort d’une fraction…

« Le Con de minuit », Thibault Raisse (Denoël, 2024)

  Voilà un livre passionnant où tous les personnages, narrateur inclus, sont profondément antipathiques. Le Con de minuit (270 p., 20 €) est une ode à la transformation des modulations de fréquence en business, une madeleine de Proust amère pour les Anciens qui ont connu Doc et Romano, Difool et même Michèle Riond, Catherine Pelletier,…

« Patron », Michel Offerlé (Anamosa, 2024)

  De quoi « patron » est-il le nom ? Vénéré ou honni, le « patron » est le fonds de commerce éditorial de Michel Offerlé, « sociologue du politique » émérite de son état. Autant dire que les postures anti, pro, péri, qu’inspire ce concept, l’ex-prof les connaît. C’est l’intérêt essentiel du mini mémo qu’il signe chez Anamosa (112 p.,…

Fantaisie académique

  C’est une œuvre pour la jeunesse bien sous tous rapports : le personnage principal est une fille au tempérament de garçonne ; elle a deux mamans ; ses aventures sont un hymne à l’acceptation de la différence. Un tournoi d’enfer est le deuxième tome d’une série qui s’inscrit dans l’effort de poly-exploitation de la…

Eragon en direct !

  Eragon, c’est le livre qui a écrit beaucoup de ma vie. Parce que j’en ai traduit le premier tome, parce qu’il m’a ouvert mille portes et, finalement, fermé davantage. Dois-je le stipuler ? Sa nouvelle édition, illustrée par Sidharth Chaturvedi, me réjouit – et c’est pas si pire, je pense, de partager ici quelques…

Gérard Reach, “Pour une médecine humaine”, Hermann – 4/4

  Il me souvient d’un dessin de Gérard Mathieu où, devant une machine loufoque d’où pendouillait un godillot, quelqu’un demande au savant à tête de Clotaire Legnidû à quoi diable sert ce schmillblick, et s’entend répondre : « On se calme, c’est de la recherche. » Pour éviter ce travers et aller au bout du défi qu’a…

Gérard Reach, “Pour une médecine humaine”, Hermann – 3/4

  Pour le docteur Jean-David Zeitoun, « au niveau global, la médecine progresse mais la santé recule”, ainsi qu’il l’a exposé dans Le Suicide de l’espèce (Denoël) et Le Monde (27 juillet 2024, p. 18). Lui y voit des causes anthropiques (pollution, alimentation, agriculture empoisonnée alla FNSEA, réchauffement climatique…). Dans une optique nullement contradictoire, le diabétologue…

Gérard Reach, “Pour une médecine humaine”, Hermann – 2/4

  Le livre de Gérard Reach [par référence à Pierre Réach, nous avions écrit le patronyme du ponte avec un accent : faute désormais corrigée], que nous avons commencé de feuilleter ici, s’interroge sur les possibilités d’une rencontre réciproque entre un médecin et un patient. Quand on vient de sortir d’une consultation de médecine générale…

Gérard Reach, « Pour une médecine humaine », Hermann – 1/4

  Il y a quelques années, peut-être un siècle, donc, j’avais écrit en savante compagnie un livre sur la médecine, sa pratique actuelle, ses critères d’évaluation, son appréhension par les patients, ses débordements et ses mèmes parfois suscités par le désarroi d’usagers peinant à se retrouver devant un médecin rare, pressé, obnubilé par l’écran de…

Théo Boulakia et Nicolas Mariot, “L’Attestation”, Anamosa – 2/2

  Impressionnant ouvrage sur l’attestation inventée lors du premier confinement, le livre de Théo Boulakia et Nicolas Mariot captive, secoue, interroge. Après un premier épisode disponible ici, here comes la fin de notre compte-rendu sur ce travail solide, tonique et sans fard.   3. Contrôler le confinement français   Voilà en quoi le confinement est…

Un roman français

  Après avoir bien lu le numéro « spécial rentrée littéraire » de Livres Hebdo, je suis en mesure de vous proposer un résumé-synopsis-critique en vingt-six points valable pour l’ensemble des romans français à découvrir entre début août et octobre, le tout réalisé sans artifice mais pas forcément bêtement, au contraire : de quoi économiser quelques précieux…

Retour en transmédiaticité

  Enfin un post avec un titre qui claque, non ? En voici la traduction. Pendant dix ans, au Mans, à Rennes, à Bordeaux et à Toulouse, j’ai enseigné à l’université, notamment en littérature, édition et traduction pour la jeunesse. J’ai soutenu une thèse de littérature très comparée sur le sujet. J’ai publié un essai…

Fiction pour la jeunesse, un florilège des pitchs – Janvier 2024

  Qu’est-ce qu’une fiction pour la jeunesse ? Au lu des pitchs de la production de janvier 2024 (un vieux supplément de Livres Hebdo qui traînait…), voici quelques pistes selon vos goûts, nouveautés et nouvelles éditions mêlées. Si pour vous, une fiction pour la jeunesse… … c’est un truc avec un plot pourri mais signé…

Kate Brown, « Plutopia », Actes Sud

  Voilà un livre passionnant, peut-être pas tant par son sujet, pourtant captivant, que par l’art qu’a son auteur de le traiter – écho à une questions structurelle : un livre est-il puissant en soi ou en ce qu’il suscite de réflexions collatérales chez son lecteur ? Publié en anglais il y a plus de…

« Irakly Avaliani », Hervé Gicquiau, Affinités piano

  D’Irakly Avaliani, ouï à Cortot, il existe une biographie autorisée écrite et autoéditée par Hervé Gicquiau. D’emblée, évacuons le terrible défaut du livre : une écriture péniblement maladroite, associée à une orthotypographie et à une ponctuation souvent déplorables. Bien qu’il soit difficile de passer outre ce qui constitue a priori l’essentiel d’un livre, il…

Jann Halexander, « La Question des ovnis en Afrique centrale »

  Et si les Africains avaient, eux aussi, leurs ovnis et leurs extraterrestres, et pas seulement des esprits et autres fantômes ? C’est la thèse que défend Jann Halexander, connu à la fois pour son activité de chanteur (en solo ou dans un duo russo-gabonais qui continue de tournoyer de ci de là) et pour…

La revanche d’une femme

  Sophie Grimbert n’est pas rancunière, au contraire. Quand elle fait le bilan, calmement, elle est même capable d’être reconnaissante envers ceux qui ont détruit des pans entiers de sa vie et de ce qu’elle aurait pu être. Tout n’a pas été horrible – cela a contribué à empirer le drame, en donnant à la…