Jean-Nicolas Diatkine, “Live à Gaveau” (Solo musica) – 2/3

  Sommet – pas unique, évidemment, mais très sommital quand même – du répertoire du dix-neuvième siècle pianistique, l’impressionnante sonate en si mineur de Franz Liszt a récemment connu de nombreuses interprétations prenant, chacune à sa façon, le défi à bras-le-corps. Parmi elles,  quelques-unes, incluant celle de Jean-Nicolas Diatkine, ont été croquées sur ce site….

Peter et Zoltan Katona, “Alhambra Inspirations” (Solo musica) – 2/3

  Comme la première partie du disque des frères Katona, la deuxième comprend un duo de guitares puis un concerto écrit par Peter Katona. L’arrangement qui ouvre ce tiers-temps investit « Oriental », la deuxième des Douze danses espagnoles pour piano op. 37 d’Enrique Granados, ici transposée pour deux guitares. On y apprécie les nuances d’intensité, de couleur…

Jean-Nicolas Diatkine, « Live à Gaveau » (Solo musica) – 1/3

  Plus de vingt ans après son premier disque, Jean-Nicolas Diatkine ose publier un enregistrement en concert, gardant ainsi trace de deux concerts donnés dans une salle qu’il connaît et s’apprête à retrouver le 16 décembre à 20 h 30. Ce n’est pas rien et, pourtant, la proposition s’ouvre sur six « petites choses » parmi les…

… et à l’heure de notre mort

  Alors qu’il pratiquait peu l’athlétisme, Yannick Daguerre pratiquait beaucoup l’éclectisme. Lors du concert saluant sa mémoire, le 27 septembre, en la collégiale Saint-Martin de Montmorency, impossible de passer sous silence, au sens propre, son travail de musicien populaire. Pour l’illustrer, outre l’improvisation inspirée par un thème funk du maître, choix fut fait de se…

Peter et Zoltan Katona, « Alhambra Inspirations » (Solo musica) – 1/3

  Pas vraiment destiné au public hexagonal puisque, en dépit de son ancrage belge, le disque physique propose un livret exclusivement anglophone, le projet exige un triple pari de l’auditeur pour accepter la réécriture de standards, l’adaptation de partitions sacrées à force d’être des golden hits de la musique savante, la création de chimères suscitée…

Festival Érard, Salle Érard, 13 octobre 2024

  Le dernier des cinq concerts proposés sur trois jours par le festival Érard s’intitule, sans doute avec ironie, « Chefs-d’œuvre ultimes ». Il s’ouvre sur la sonate pour basson et piano op. 168 de Camille Saint-Saëns. L’allegretto moderato suinte, sous les doigts de Mirai Sumino et le souffle de Victor Dutot, d’un mélange de douceur, d’évidence,…

Jann Halexander, “Ornithorynque” (Purple Shadow) – 2/2

  L’art de la chanson qui s’adresse à ceux qui ne logent pas leur cerveau que dans leurs chaussettes consiste à croquer en quelques minutes une situation, une émotion, une silhouette, et parfois les trois d’un seul coup d’un seul. L’art de la chanson cabaret, genre spécifique que revendique d’exercer Jann Halexander, épice ce projet…

Mathieu Lours joue Girolamo Frescobaldi

  Avec son teint modérément buriné, sa gestuelle mesurée et son absence d’accent, Mathieu Lours passera aisément pour un organiste bien franco-français à l’ancienne, ce qui, par ma foi, peut être fort sémillant. Avec une douzaine de bouquins à son actif, moult années à aspirer lycéens et étudiants de prépa vers le savoir, la culture…

Festival Érard, Salle Érard, 11 octobre 2024

  Les mélomanes parisiens l’attendent avec impatience, ce festival Érard ! La jauge, pourtant conséquente, se remplit de plus en plus vite, au fil des saisons, et la plupart des cinq concerts sont complets en dépit de tarifs sérieux et d’un sponsoring assurément utile mais qui inspire méfiance. Crescendix, dont les services sont incontestablement très…

Jann Halexander, « Ornithorynque » (Purple Shadow) – 1/2

  Il a beau passer une grande partie de sa vie entre scène et répétitions, Jann Halexander n’est pas un stakhanoviste du micro. Tout au plus, depuis quelques années, s’efforce-t-il de battre le fer quand il s’est refroidi en enregistrant un disque tous les quatre ans. Le rythme ne lui messied pas car, le reste…

Corinne Kloska joue Brahms et Schumann (Soupir) – 2/2

  Voilà un regret récurrent qu’inspirent les livrets de disque. Souvent, les auteurs y font étalage d’une science – plus ou moins scientifique, et il n’est pas toujours certain que le plus soit le mieux – des œuvres jouées mais oublient l’essentiel : l’articulation entre les différentes pièces, la cohérence du choix, la logique du…

Estelle Revaz joue les caprices de Dall’Abaco (Solo musica)

  Depuis le Covid et la bataille pour l’indemnisation des musiciens, la musique en général et le violoncelle en particulier la partagent avec la politique. Estelle Revaz, étoile montante du violoncelle helvétique, a été élue au Conseil national suisse, l’équivalent suisse de notre Assemblée nationale. Comme pour rappeler qu’il n’y a point contradiction entre mission…

La Camerata du Léman joue Ludwig van Beethoven (Cascavelle) – 2/2

  Après un concerto de jeunesse de Ludwig van Beethoven, le disque provocateur de la Camerata du Léman propose le premier mouvement d’une hypothétique Dixième symphonie. Cet extrait, articulé en trois séquences (andante, allegro, andante) a été élaboré par Barry Cooper. Son degré d’authenticité est faible mais varie selon la foi et l’appétit des auditeurs….

Vincent Crosnier joue Pierre Cochereau

  C’est l’un des doubles poncifs les plus courus dans le petit monde organistique : Pierre Cochereau était nul en interprétation et il ne savait pas composer. La fête organisée en mémoire de Yannick Daguerre, organiste et compositeur, était l’occasion de fracasser un peu cette ritournelle fatigante en interrogeant la limite entre improvisation et composition…

Corinne Kloska joue Brahms et Schumann (Soupir) – 1/2

  Le nouveau disque de Corinne Kloska, en deux parties, s’ouvre sur les sept Fantasien op. 116, composées et éditées en 1892. Elles comprennent trois caprices et quatre intermèdes. Le premier caprice, un presto energico en 3/8 et ré mineur, va à la fois tout droit et de guingois. Contretemps, triolets de doubles croches, sursauts d’intensité…

Jann Halexander, l’art des nouveaux départs

  Il le promet plus ou moins à chaque fois : c’est la dernière date, le dernier concert de proximité, le dernier whatever. Puis il replonge, drogué jusqu’à la moelle. Accro aux concerts, Jann Halexander ne cesse de promener sa grande carcasse jamais contente de théâtres en appartements et de scènes partagées en projets inattendus….

La Camerata du Léman joue Ludwig van Beethoven (Cascavelle) – 1/2

  Tel un Nicolas Horvath cherchant des versions inouïes des nocturnes de Frédéric Chopin, nombre de musiciens furètent dans les archives, balayent sous les meubles et explorent les moindres recoins pour dénicher qui une nouvelle œuvre d’un cador de la musique savante, qui une révélation people sur tel compositeur, qui une annotation d’un élève d’un…

Vincent Rigot, l’homme au grand chœur

  Ce n’était ni un anniversaire, sinon celui de mes dix ans comme organiste des offices de semaine à la collégiale, ni une cérémonie mémorielle avec les reniflements qui vont bien. C’était une envie commune d’adresser un coup de chapeau à Yannick Daguerre, compositeur et organiste fracassé en 2011 au début de sa quarantaine par…

“Les Brigands”, Opéra Garnier, 24 septembre 2024 – 2/2

  L’histoire qui suit paraîtra vaguement inspirée par le livret d’Henri Meilhac et de Ludovic Halévy pour Jacques Offenbach. Toute coïncidence n’est pas fortuite puisque c’est lui qui a suscité ce remix réécrit par Antonio Cuenca Ruiz pour les dialogues parlés, Sandrine Sarroche pour un hors sujet et Barrie Kosky pour la mise en scène….

Irakly Avaliani joue Piotr Ilitch Tchaïkovsky (Intégral) – 3/3

  En février 1886, Piotr Ilitch Tchaïkovsky honore une commande qui prend la forme d’une rêverie sous-titrée « Scène rustique russe ». C’est sa célèbre Dumka en ut mineur que choisit Irakly Avaliani afin de compléter le programme ouvert par Les Saisons. L’andantino cantabile s’ouvre sur un prélude paisible. Arpèges tranquilles, économie de notes et de décibels,…

« Les Brigands », Opéra Garnier, 24 septembre 2024 – 1/2

  Ce devait être une belle soirée, bien qu’elle soit mécénée, et hop, par Eiffage. Du Offenbach, déjà, avec du tube dedans – du Offenbach, donc, et à Garnier en plus ! Une présentation convaincante de Barrie Kosky. Un récit plus loufoque que drôle, avec une trentaine de solistes, un grand orchestre et le chœur…