Alain Chamfort, « L’Impermanence » aux Folies Bergères, 25 mars 2025 – 3/3

  Ce 25 mars 2025, aux Folies Bergères, après demi-heure de concert, pendant que la vedette part en pause, voguent les musiciens sur les eaux d’un extrait de « Démodé » (1979), au texte absolument inintelligible d’où nous nous trouvons car plus de bruit que de musique, pas assez de diction, et sonorisation insatisfaisante. Heureusement, Alain Chamfort…

Pelléas et Mélisande, Bastille, 28 février 2025 – 4/4

  Pour Pelléas, la fin du voyage approche, le début aussi. À l’acte premier, les fils du drame étaient lâchés ; à l’acte deuxième, le drame s’est noué ; à l’acte troisième, il devient imminent. Désormais, afin de lui éviter la mort, Arkel l’incite à l’exil. Peut-être fatigué (il déclarera forfait pour des représentations ultérieures),…

Pelléas et Mélisande, Bastille, 28 février 2025 – 3/4

  C’est presque fait : à l’acte premier, les fils du drame étaient lâchés ; à l’acte deuxième, le drame s’est noué ; voici l’acte troisième, où la question de la vue reste prégnante. Langage précis, gestes précieux, l’instant est, dans le texte et la musique, d’une grande délicatesse. Alors que Mélisande laisse courir ses…

Il Viaggio, Dante, Garnier, 21 mars 2025

  Devant un rideau vert moche, un micro attend. L’opéra national de Paris lance ainsi, modestement, sa nouvelle création à Garnier – cet établissement où les minettes de presque tout âge arrivent plus tôt pour se dénuder et être prises en photo autour de l’escalier monumental avant, hélas, le plus souvent, de se rhabiller –…

Pelléas et Mélisande, Bastille, 28 février 2025 – 2/4

  Après que nous avons découvert le dispositif scénique au long du premier acte, le prélude du deuxième nous fait glisser avec fluidité dans la suite du drame, avec des couleurs orchestrales de toute beauté. Wajdi Mouawad explore la métaphore de la vue en montrant, devant la fontaine des aveugles, Mélisande (Sabine Devieilhe) qui joue…

De l’optimisme selon Jann Halexander

  À l’occasion d’une causerie parlée mais aussi chantée, Jann Halexander est venu glisser une fredonnerie tirée de son disque Affidavit, publié en 2017. L’occasion pour les fans d’entendre une chanson rarement entonnée sur scène par l’artiste, et pour les nouveaux venus de découvrir une facette de l’homme qui n’envisageait pas de séparer l’amertume et…

Pelléas et Mélisande, Bastille, 28 février 2025 – 1/4

  L’étrangeté de Pelléas et Mélisande, « drame lyrique en cinq actes et douze tableaux », qui tient au texte de Maurice Maeterlinck et aux harmonies, aux textures et au traitement des voix fomenté par Claude Debussy en 1902, participe du succès persistant de l’opéra. La nouvelle production présentée à Bastille semble à la fois comprendre cet…

Irakly Avaliani joue Robert Schumann (2009) – 8/8

  Disque total ? En tout cas, disque ambitieux que ce Schumann par Irakly Avaliani que pendant deux semaines, nous avons écouté, lu grâce aux mots de Nancy Huston, regardé grâce aux peintures de Masha Schmidt et, pour cette ultime chronique, visionné, une vidéo proposée sur DVD à tiers-chemin entre le vlog, le publireportage pour…

Irakly Avaliani joue Robert Schumann (2009) – 7/8

  Nombre de la vingtaine d’épisodes composant le Carnaval op. 9 de Robert Schumann, dont l’écoute a commencé ici avant de se poursuivre là, fonctionnent deux par deux. Ils peuvent être enchaînés (« Arlequin » succède à « Pierrot », « Florestan » à « Eusebius ») fusionnés (« ASCH – SCHA ») ou dissociés : l’intermède paganinien ne suit pas l’hommage à Chopin, et Estrella,…

Irakly Avaliani joue Robert Schumann (2009) – 6/8

  Le Carnaval op. 9, commencé ici, poursuit ses secousses sismiques avec « Réplique », dialogue ternaire en sol mineur dont Irakly Avaliani met en lumière les effets d’écho, la légèreté et la tension entre l’évanescence des doubles croches aux allures d’appogiatures et l’espèce de fatalisme qui, malgré des efforts d’élévation, entraîne la mélodie dans une marche descendante….

Irakly Avaliani joue Robert Schumann (2009) – 5/8

  Puisque, selon le narratif convenu, Schumann est Florestan et Eusebius, il ne faut pas s’étonner qu’écrire sur ses œuvres amène à dire blanc puis, avec la même fatuité, noir. Ainsi de ce Carnaval op. 9, sous-titré « Scènes mignonnes sur quatre notes » : il se fonde sur l’équivalent, selon l’échelle musicale, d’A-S-C-H, ville de naissance d’Ernestine,…

Irakly Avaliani joue Robert Schumann (2009) – 4/8

  L’interlude proposé par Irakly Avaliani entre les Pièces de fantaisie op. 12 et le Carnaval ? L’Arabeske op. 18, composée à Vienne en 1839, après que Robert Schumann a été fermement prié de laisser Clara tranquille. L’affaire commence dans un esprit « léger et tendre ». Nuances pianissimo, anacrouse, appogiatures, deux-en-deux et arpèges à la main gauche sont…

Irakly Avaliani joue Robert Schumann (2009) – 3/8

  Avec ses Pièces de fantaisie op. 12, Robert Schumann semble explorer non pas l’opposition entre ses deux facettes (l’exubérance et l’inclination à la rêverie) mais leurs interactions. Sous les doigts d’Irakly Avaliani, nous avons constaté que la caractérisation des états d’âme permettait rapidement le brouillage des frontières les plus solides en apparence, la contamination sporadique…

Irakly Avaliani joue Robert Schumann (2009) – 2/8

  Le balancier ambigu qui va de Florestan à Eusebius dans cet opus 12 de Robert Schumann  pointe Eusebius après avoir désigné Florestan. Toutefois, « Grillen » (Chimères), à jouer « avec humour », suggère l’unité de ces deux opposés en prolongeant le Ré bémol de la pièce précédente. Nous voici en ternaire et en joie puisque des accents…

Irakly Avaliani joue Robert Schumann (2009) – 1/8

  1837. Robert Schumann compose sa première série de Pièces de fantaisie, l’opus 12, où il met en musique son côté rêveur aka Eusebius, et son côté passionné, aka Florestan. C’est par ce cycle qu’Irakly Avaliani ouvre son disque Schumann, sponsorisé par le groupe Balas et pouvant passer, seize ans plus tard, comme un habile…

Yvon Bourrel, « In memoriam » (forgotten records) – 4/4

  Dernier volet des mélanges offerts à la mémoire d’Yvon Bourrel, la Suite pour deux clavecins op. 122. Elle fait écho, pour les intimes, aux relations du compositeur avec la famille Poinsignon. Pour eux et pour les autres (nous, donc), elle s’articule en un prélude et deux mouvements. Le prélude joue sur la tension entre…

Incroyables racines du Ciel

  Hormis la critique de la version très personnelle de la trente-troisième sonate de Ludwig van Beethoven signée par Vladimir Horowitz un 1er avril, c’est un genre que je n’ai pas beaucoup pratiqué dans ces pages : la recension d’un récital que je n’ai pas vu (celui dont il sera question n’a pas eu lieu…

Yvon Bourrel, « In memoriam » (forgotten records) – 3/4

  La compilation de musique de chambre saluant la mémoire d’Yvon Bourrel passe, après un quatuor pour piano et cordes et une sonate pour violoncelle et piano, par la sonate pour flûte et piano en Fa, op. 78, composée et créée par le compositeur en 1989. En 2017, dans les studios rennais du label, Olivier Lusinchi…

Yvon Bourrel, « In memoriam » (forgotten records) – 2/4

  Forme importante de la musique de chambre, la sonate pour violoncelle n’a pas échappé à l’intérêt d’Yvon Bourrel pour les standards clairement identifiés de la musique classique quoique récente. L’opus 44, composé en 1976 pour le fils du compositeur, était, le 27 mars 2023, confié à Johann Causse aux quatre cordes, Catherine Chaufard aux…