Etsuko Hirose, « Schéhérazade » (Danacord) – 2/3

  La première partie de cet « arrangement de Schéhérazade » était de toute beauté (suivez-moi pour plus de concision). La seconde commence avec « Le jeune prince et la jeune princesse », manière de barcarolle floquée « andantino quasi allegretto », dont la pianiste rend l’ambiguïté très borodinienne. En effet, l’agogique contenue, la fantaisie créative et la liberté précieuse, notamment…

Enjott Schneider, « Bridges to infinity » (Solo musica) – 2/3

  Après un concerto pour violon, voici Harmonies fatales de la noire douceur, un concerto pour alto. Enfin, à l’origine, c’était un concerto pour violoncelle et orchestre à cordes, mais il est ici confié à l’archet de l’altiste Alexia Eichhorn. Son inspiration est liée à un madrigal de Carlo Gesulado, d’abord meurtrier en pleine conscience,…

Une trompette cool

  Et si, « à la finale », ainsi que s’expriment les paltoquets voulant avoir l’air cool, le saxophone était une trompette en plus cool ? C’est l’une des questions fondamentales pour l’humanité – au moins – que posait Une histoire du cool, le récital proposé le 3 novembre 2024 en la chapelle du Val-de-Grâce (Paris 5)…

Etsuko Hirose, « Schéhérazade » (Danacord) – 1/3

  Que nul ne soupire en apercevant la première de couverture terriblement kitschissime, même si le résultat fait saigner des orbites. Et encore ! L’image que nous avons reproduite, proposée par RDM sur une page où il se peut acheter le disque, ne rend pas compte du rendu réel, violet et non bleu (c’est peut-être…

Un premier verset à double sens

  La musique dite savante se dissimule derrière quoi ? Des codes, des mathématiques, des usages. Elle semble avoir bien raison de se protéger ainsi tant que ces gnagnagnas n’obèrent pas la part émotionnelle que ces machins permettent. En témoigne la pièce claquée par Mathieu Lours le 27 septembre 2024 en hommage à Yannick Daguerre….

Enjott Schneider, « Bridges to infinity » (Solo musica) – 1/3

  Peut-être reportée au 21 février 2025, selon certains sites, fixée à l’automne 2024 selon la cyberfaçade du compositeur (en allemand uniquement), le nouveau disque d’Enjott Schneider, produit par le compositeur, n’en intrigue pas moins par son ambition : trois œuvres orchestrales (deux concerti et une symphonie de quelque trois-quarts d’heure), dont l’une intègre un…

Irakly Avaliani joue Johann Sebastian Bach (L’art du toucher) – 4/4

  Dernier volet de la tétralogie Bach proposée par Irakly Avaliani : les prélude et fugue en si mineur BWV 869 qui couronnent le premier – non le « 1et » comme le propose le sommaire intérieur de la réédition de 2011 – livre du Clavier bien tempéré. Il s’agit d’un diptyque somptueux, qui laisse clairement la…

Guitarp duo joue de Falla, Debussy et Ravel (Solo musica) – 3/3

  Après Manuel de Falla et Claude Debussy, c’est Maurice Ravel que le Guitarp duo a choisi de revisiter à travers trois numéros extraits des Miroirs et arrangés par eux-mêmes pour leur formation. Alors que le lien ténu entre les Estampes de Debussy et le titre du disque, Miroirs d’Espagne, était établi grâce à la…

Jean Dubois, « Mazurkas vaudeville », PIC (Ivry-sur-Seine), 8 novembre 2024

  Jadis, de lui, nous écrivîmes :   Jean Dubois, c’est la chanson française comme on l’aime : c’est Renaud pas bouffé par l’alcool, Dylan pas grommelant, Brassens shooté aux amphètes, et notre Charlebois à nous, avec son côté « chanson à texte », « chanson rock » et trouvailles musicales.   The times, they are a-changin’, et le…

Irakly Avaliani joue Johann Sebastian Bach (L’art du toucher) – 3/4

  Sans doute soucieux de diversité, puisque c’est dans l’unité du multiple qu’apparaît la patte d’un compositeur, Irakly Avaliani choisit, après les fantaisie et fugue BWV 903 puis le concerto dans le goût italien BWV 971, de nous proposer la Deuxième partita en ut mineur BWV 926, composée de six mouvements ici captés en une…

Guitarp duo joue de Falla, Debussy et Ravel (Solo musica) – 2/3

  Transition entre le premier cycle de de Falla et le suivant de Debussy, Homenaje du premier pour feu le second. C’est la seule pièce du disque jouée telle quelle, id est sans transcription. Habanera libre, la pièce exige que l’interprète, en sus de posséder une technique très pointue, sache aussi s’appesantir, sentir le juste…

Irakly Avaliani joue Johann Sebastian Bach (L’art du toucher) – 2/4

  Oui, ça fait mal de voir un artiste qui se fourre le doigt dans les œillesses, mais on l’a déjà dit alors on avance. Après la fantaisie chromatique et sa fugue (BWV 903, Irakly Avaliani poursuit son récital Bach avec le célèbre concerto « dans le goût italien » en Fa (BWV 971). Le premier mouvement…

Guitarp duo joue de Falla, Debussy et Ravel (Solo musica) – 1/3

  Contrairement à ce que laisse entendre le titre du disque, il ne s’adresse pas au marché français (le livret cible les mélomanes germanophones et anglophones uniquement). Dommage, car il recense trois arrangements d’œuvres marquées par notre pays. L’un célèbre les débuts pianistiques parisiens de Manuel de Falla ; les deux autres hommagent, et hop,…

Jean-Nicolas Diatkine, “Live à Gaveau” (Solo musica) – 3/3

  Après deux extraits de son concert 2023 (croqué sur le vif ici, çà et même là), le sieur Jean-Nicolas Diatkine termine son premier disque en concert avec deux extraits de son concert parisien de 2021, captés par sire Étienne Collard en personne. Dans notre souvenance, la pluie et l’orage faisaient trembler la coupole de…

Irakly Avaliani joue Johann Sebastian Bach (L’art du toucher) – 1/4

  Certes, surprennent, sur la première du disque, la photo où l’artiste semble tenter d’énucléer son système oculaire, ainsi que l’appellation de « Jean-Sebastien Bach », francisation à la fois surannée et erronée faute d’accent. Ce nonobstant, cet étonnement n’ôte rien à notre excitation de zozo ayant ouï, oui, au disque Irakly Avaliani dans Tchaïkovsky, Chopin, Schubert…

Peter et Zoltan Katona, “Alhambra Inspirations” (Solo musica) – 3/3

  Du disque des jumeaux Katona sourdent trois problématiques : guitaristiquement, et hop, les gars semblent formidables mais ne s’en satisfont pas, they want more and that’s fuckin’ cool ; stylistiquement, pour ce disque, ils ont décidé de mélanger des morceaux réinvestis ou inventés ; ontologiquement, il est compliqué de comprendre ce qui est originel et…

Jean-Nicolas Diatkine, “Live à Gaveau” (Solo musica) – 2/3

  Sommet – pas unique, évidemment, mais très sommital quand même – du répertoire du dix-neuvième siècle pianistique, l’impressionnante sonate en si mineur de Franz Liszt a récemment connu de nombreuses interprétations prenant, chacune à sa façon, le défi à bras-le-corps. Parmi elles,  quelques-unes, incluant celle de Jean-Nicolas Diatkine, ont été croquées sur ce site….

Peter et Zoltan Katona, “Alhambra Inspirations” (Solo musica) – 2/3

  Comme la première partie du disque des frères Katona, la deuxième comprend un duo de guitares puis un concerto écrit par Peter Katona. L’arrangement qui ouvre ce tiers-temps investit « Oriental », la deuxième des Douze danses espagnoles pour piano op. 37 d’Enrique Granados, ici transposée pour deux guitares. On y apprécie les nuances d’intensité, de couleur…

Jean-Nicolas Diatkine, « Live à Gaveau » (Solo musica) – 1/3

  Plus de vingt ans après son premier disque, Jean-Nicolas Diatkine ose publier un enregistrement en concert, gardant ainsi trace de deux concerts donnés dans une salle qu’il connaît et s’apprête à retrouver le 16 décembre à 20 h 30. Ce n’est pas rien et, pourtant, la proposition s’ouvre sur six « petites choses » parmi les…

… et à l’heure de notre mort

  Alors qu’il pratiquait peu l’athlétisme, Yannick Daguerre pratiquait beaucoup l’éclectisme. Lors du concert saluant sa mémoire, le 27 septembre, en la collégiale Saint-Martin de Montmorency, impossible de passer sous silence, au sens propre, son travail de musicien populaire. Pour l’illustrer, outre l’improvisation inspirée par un thème funk du maître, choix fut fait de se…

Peter et Zoltan Katona, « Alhambra Inspirations » (Solo musica) – 1/3

  Pas vraiment destiné au public hexagonal puisque, en dépit de son ancrage belge, le disque physique propose un livret exclusivement anglophone, le projet exige un triple pari de l’auditeur pour accepter la réécriture de standards, l’adaptation de partitions sacrées à force d’être des golden hits de la musique savante, la création de chimères suscitée…

Festival Érard, Salle Érard, 13 octobre 2024

  Le dernier des cinq concerts proposés sur trois jours par le festival Érard s’intitule, sans doute avec ironie, « Chefs-d’œuvre ultimes ». Il s’ouvre sur la sonate pour basson et piano op. 168 de Camille Saint-Saëns. L’allegretto moderato suinte, sous les doigts de Mirai Sumino et le souffle de Victor Dutot, d’un mélange de douceur, d’évidence,…

Jann Halexander, “Ornithorynque” (Purple Shadow) – 2/2

  L’art de la chanson qui s’adresse à ceux qui ne logent pas leur cerveau que dans leurs chaussettes consiste à croquer en quelques minutes une situation, une émotion, une silhouette, et parfois les trois d’un seul coup d’un seul. L’art de la chanson cabaret, genre spécifique que revendique d’exercer Jann Halexander, épice ce projet…

Alex Jellici et Matías Lanz jouent Giovanni Benedetto Platti (Solo musica) – 2/2

  Trois disques : c’est ce qu’il faudra, si tout se passe bien, pour épuiser les sonates pour violoncelle et basse continue ainsi que les sonates pour clavecin du signor Giovanni Benedetto Platti, passé sur Terre aux environs de 1700 jusqu’en 1763. Nous avons commencé d’explorer le premier disque, le seul actuellement disponible, et n’avons…