« Cantique » by Estelle Revaz et Facundo Agudin (Neos) – 5/5

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Première du disque

 

Inspirés par quatre peintures d’Arnold Böcklin, les quatre Poèmes op. 128 de Max Reger encadrent deux œuvres pour violoncelle et orchestre. Le couple final comprend en premier lieu L’Île des morts, un mouvement « molto sostenuto » qui commence triple piano dans les tréfonds des cordes.

  • Le déploiement de l’orchestre,
  • l’intervention de pupitres,
  • le recours au tutti,
  • la relative souplesse du tempo et
  • les jeux chromatiques

construisent une narration fuligineuse où se mêlent ténèbres et tensions. L’orchestre joue avec gourmandise

  • des changements de registres,
  • des itérations de motifs et
  • des variations de couleurs

offertes par la science de Max Reger.

 

 

La direction de Facundo Agudin conduit ses troupes à travers les brumes affriolantes, dessinant un collectif cohérent et éclairé par des solistes convaincants (notamment la clarinette et le cor anglais, chouchous de la partition). La lumineuse modulation en Ré bémol amène à un apaisement en fade out très réussi… avant la Bacchanale vivace servant de finale.

  • Motorisme des cordes,
  • contretemps tonifiants,
  • notes répétées bondissantes,
  • pizzicati et sforzendi puissants,
  • changements d’intensité énergisants

ne manquent pas d’efficacité.

  • La souplesse de la direction,
  • l’engagement des instrumentistes,
  • l’équilibre de l’ensemble et
  • l’évidence qu’un souffle commun court sur ces quatre pièces

rendent raison d’une partition bien plus riche que sa dimension programmatique ne pourrait le laisser supposer.

 

 

D’ailleurs, comme pour laisser résonner cette jubilation orchestrale, Michaela Wiesbeck, chargée de l’édition et du mastering, ménage vingt secondes de blanc à l’issue de cette dernière piste, laissant l’auditeur guilleret se demander si le silence après du Reger, c’est encore du Reger…


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