« Cantique » by Estelle Revaz et Facundo Agudin (Neos) – 1/5

admin

Première du disque (détail)

 

A posteriori, le disque de 2015 que nous offre Laurent Worms est devenu « le premier disque d’Estelle Revaz », violoncelliste internationale et désormais députée nationale de la Confédération helvétique (on traduit approximatif). À l’origine, c’est une audace relative du formidable label Neos. Au cœur du projet, Facundo Agudin, chef de l’orchestre Musique des Lumières, qui fonde ce projet sur une commande de concerto pour violoncelle à Andreas Pflüger. À la lecture du livret ésotérico-spécialistique, le titre du disque reste énigmatique, et pourquoi pas ? Reste le disque, sandwichant Ernest Bloch et Andreas Pflüger entre quatre tranches de Max Reger.
Tout se fomente autour de la picturalité puisque les quatre mouvements des Vier Tondichtungen op. 128, composées en 1913, s’inspirent de toiles d’Arnold Böcklin. « Der geigende Eremit » (« L’ermite au violon ») déploie la générosité des cordes en ternaire que rejoignent les bois et le violon soliste. L’orchestre sait accompagner ces fluctuations associant

  • sobriété,
  • mutations de caractère,
  • suspension et
  • contrastes.

Entre

  • tensions,
  • irisations thématiques et
  • possibles étouffés,

le mouvement excite paisiblement la curiosité. Le deuxième mouvement, « Im Spel der Wellen » (« Dans le jeu des vagues », selon les traducteurs automatiques), reste un mouvement ternaire, cette fois vivace. Les cordes, dominantes, construisent un swing

  • fluant,
  • énergique,
  • volontiers suspendu et donc
  • surprenant.

L’intérêt de l’écoute se fonde sur

  • le rendu de la souplesse de la mesure,
  • la fragmentation et la cohérence du propos, ainsi que sur
  • l’ondulation narrative renforcée par la finesse de l’ensemble, entre collectif et soli (clarinette).

Après cet introit réussi, comment ne point vouloir hâter l’arrivée de la future vedette au violoncelle ?


Pour acheter le disque, c’est par exemple ici.