Trailer concert du 8 décembre
Ce samedi. 20 h 30. Église Saint-André de l’Europe. 75008. Place de Clichy. 24 bis, rue de Saint-Pétersbourg. Orgue et trompette. Toutes précisions sur la bande-annonce. Au plaisir de vous y croiser !
Bouts de truc, 004
Henri Laborit : « Imaginez qu’au lieu de parler, deux candidats politiques montrent leur sexe et disent : “Prenez le mien, c’est le plus beau.” » Vous avez deux heures.
Salle Pleyel, 2 décembre 2012 : récital Renée Fleming
« La Fleming » donnait (façon de parler) un récital à Paris le 2 décembre, et j’y étais. Pas seul : malgré un prix à la hauteur de la célébrité de la cantatrice, donc quand même assez éloigné des prix madonnologiques, ouf, la salle Pleyel était quasi pleine (env. 2400 spectateurs) pour ce récital de 2 h, entracte inclus, inscrit dans une tournée mondiale et affichant un programme alléchant.
La première partie (40′), enchaîne cinq extraits des Gedichte von Goethe de Hugo Wold, et les cinq Rückert-Lieder de Gustav Mahler. Même si Renée Fleming, toute d’or vêtue, tient à exprimer par le geste quelques émotions, ces dix mélodies n’ont rien de spectaculaire, au sens France 2 du terme : la musicalité, l’interprétation, la sensibilité ont ici le beau rôle, au détriment des aigus illustres de la star. Certains avanceront que ce début, chanté souvent mezza voce dans le registre medium, laisse percer quelques faiblesses : volume parfois trop retenu, allemand ponctuellement hésitant (un prompteur sécurise pourtant l’artiste), et fatigue sporadiquement perceptible (on jurerait que la star n’est pas mécontente d’arriver au bout de l’exigeant « Um Mitternacht », qui précède le vif « Blicke mir nicht in die Lieder »). Ces critiques, objectivement défendables, sont tout aussi méprisables quantitativement : la voix est belle ; exceptionnelles sont les couleurs trouvées dans son Steinway par le pianiste Maciej Pikulski, beau gosse qui trouve le temps de se recoiffer entre deux arpèges ; et l’ensemble, austère mais relevé par un engagement non négligeable, séduit, justement par cette volonté de ne pas exposer la magie du gosier – si cela s’explique par une peur de « ne pas tenir » jusqu’au bout, franchement, on s’en fout, c’est très beau.
La seconde partie commence, tradition oblige, dans une nouvelle robe qui semble coupée dans un rideau (donc paraît-il très chic), par deux lieder d’Arnold Schönberg, « Erwartung » et « Jane Grey », embraye sur les cinq Lieder auf Texte von Richard Dehmel d’Alexander von Zemlinsky, s’emballe sur quatre mélodies d’Erich Wolfgang Korngold et finit sur le Frag mich oft de Johan Strauss II remixé par Korngold, avant d’asséner une série de bis allant de Ravel à Dutilleux (présent dans la salle, et même à l’after), en passant par le Korngold préféré de la dame. Veut-on critiquer ? On pourra juger çà que les sautes d’un registre à l’autre (aigu vers médium) entraînent parfois des notes graves un peu vendangées ; là que l’abus de savonnages ou que des tenues excessivement longues sur des aigus certes flatteurs gâchent la musicalité retenue que l’on appréciait dans la première partie. Quant aux bis francophones, ce serait mensonger de dire que le texte en est compréhensible ! Mais l’ensemble, malgré quelques imprécisions de prononciation voire de texte, est maîtrisé et de haute volée ; et il paraît difficile de reprocher à une diva américaine de faire le show, d’autant qu’elle attend longtemps avant de donner aux fans des sucreries aiguës pour la route. Notons aussi le beau geste : américaine jusqu’au bout, une heure après les derniers brava, la star prendra le temps de signer des autographes à la quarantaine de fans en folie qui l’attendaient, les larmes aux yeux.
En conclusion, remercions vivement les productions Albert Sarfati et la Salle Pleyel, capables de vendre un programme d’ordinaire fourni avec le billet d’entrée, sous prétexte qu’une vedette a fait le déplacement – y a pas d’petits profits chez les gougnafiers. Pour le reste, donc l’essentiel, le récital était, sinon totalement abouti, du moins digne et joliment contrôlé, qui plus est tenu avec maestria – plus dans la sobriété liminaire que dans l’ébriété du brio final – par une vedette qui transforme ses craintes de fin de carrière (peur de sa voix ?) en atout (mesure, subtilité, précision). Bien ouéj, Renée, surtout quand tu n’en fais pas des caisses !
Bouts de truc, 003
À quoi tient le bonheur ? Si je n’avais point lu Le Figaro et vous du 23 novembre 2012, p. 28, j’aurais pas eu l’idée d’aller « golfer en Afrique du Sud : profitez du printemps austral pour jouer sur les plus beaux parcours de la région du Cap. » Trop hâte.
Le dico du français actuel en correction
En corrigeant Grodico, prochain projet à par. en janvier 2013 inch’Allah, se semi-suicider pour un oubli d’itals. Constater avec désespérance que les insécables n’ont pas été mises. Suggérer à en trouer la page de forcer un passage à la ligne. Vérifier, blanc de frousse, que la graphie est correcte. Unifier les références et oublier l’unif de référence. Louper d’un vaisseau l’AVC (ou les W-C, ou l’évêché, who gives a fuck?) en remarquant que l’index n’a pas été intégré. Et se préparer à kicker le Kinder surprise king size qui viendra faire chier sur le thème : « Page 532, une regrettable faute d’orthographe dans le lexique… » CHTONC [voir ce mot]. Alors, et alors seulement, sans nul doute, ça ira mieux.
Un bon chocolat show
Aujourd’hui, choquons les âmes pures et emmerdons les connards.
Mes idées débiles, 011
Cette idée débile n’est pas de moi, mais d’Éric Chevillard qui, dans La Nébuleuse du crabe, écrit : « En refermant derrière lui la porte de l’agence, il leva les yeux vers la girouette plantée au sommet du clocher. Je rêve, dit-il, ou ce coq a pondu une église ? »
L’heure du super moite-moite
A y est, novembre est fini. C’est moitié bien, moitié un mois de moins à vivre. Bref, c’est presque bien.
C’est enfin l’été parisien !
Parfois, les blogueurs littéraires de la Ville de Paris ont du goût, surtout en haut à gauche. Gloire à eux, et inch’Allah.
Mes quatre saisons, c’est pas de la pizza
Tiens, on dirait Bertrand Ferrier…