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Dans mon grenier, j’ai aussi une trilogie de foufou !

Ding dong ! Encore des idées pour bestofiser votre bibliothèque ? Welcome, on continue avec la trilogie “Ézoah”, co-écrite avec ce dingo de Maxime Fontaine.

Oui, ici, on vous a mis la version russe pour crâner. Mais, en gros, c’est la meilleure trilogie d’imaginaire de tous les temps intemporels (au moins). L’histoire d’une magibricoleuse, petite soeur in a way d’Arthur et les minimoys, qui bascule dans mille deux cents pages de drôlisme, fantaisisme et autres fofollismes scénaristiquement chiadés. Bien sûr, je serais fier que cette histoire vous happe et vous déstructure sur place. En VF, elle est encore dispo ici. Puisse-t-elle séduire les curieux.

Dans mon grenier, pour les vieux

Aujourd’hui, focussss sur les livres pour vieux que je vous propose d’acquisitionner pour des prix très folichons, en remplissant le questionnaire de sondage disponible ici (tarifs aux petits oignons valables pour la France métropolitaine, of course). Voir nos CGV ici.

Revenez-y est mon premier roman (le deuxième roman pour ancêtres est dispo ici). Deux hommes viennent me voir tous les soirs. Ils entrent, ils boivent un gin, ils repartent. Pas un mot n’est échangé. Au début, ça fait bizarre, bien sûr. Puis on s’y accoutume. Puis ça devient vital. Surtout si le reste se défait. Et pourtant, il y a forcément une raison, un drame, un p’tit quelque chose. Sinon, y aurait pas d’histoire, et on n’y reviendrait pas. Et certains y sont venus…

  • « Revenez-y est un premier roman qu’on lit d’un trait entre rire et fascination. » (Michèle Gazier, Télérama)
  • « Revenez-y fait montre d’un humour contagieux et d’une science des effets qui ne sont pas sans rappeler un Echenoz ou un Chevillard. » (Claude Mourthé, Le Magazine littéraire)

De Sarcelles à Compostelle est le récit du pèlerinage que Mathieu Lours fit avec son pote Hidir de Burgos à Compostelle. Dit comme ça, ça s’annonce chiant. C’est pourtant un récit hilarant et profond, mordant et spirituel, auquel je suis très fier d’avoir prêté mon savoir-faire. L’autre autobiographie partielle à laquelle j’ai vendu main forte est dispo ici.

Sex toys forever est un beau livre et un étonnant voyage encyclopédique dans des contrées amusantes, en général méconnues, même aujourd’hui. Appuyés sur une enquête de terrain menée avec Stéphan Lévy-Kuentz, les textes vialattiques proposent des variations humoristiques (si) et précises sur les drôles de bitounious, typologisés et illustrés par d’élégantes photos de Pierre Javelle. Je sais, ça paraît sale et gore. En fait, je crois bien que c’est rigolo et classe. Oui, classe. Mais la maîtresse n’est pas fournie.

Pour commander ultravite, rdv ici !

Sur le seuil du grenier aux merveilles

Bertrand Ferrier à Cluses, dans son déguisement d’auteur-universitaire-conférencier.

Hey ! mais c’est pas bientôt Noël ? Let me tell you about a good news I have, my friends: dans les jours qui viennent, nous allons explorer, et non exploser, les livres exclusifs de Bertrand Ferrier, non disponibles en librairie et pourtant savoureusissimes et acquisitionnables directement sans intermédiaire. Bonne préparation mentale à la fouille du grenier, notre saga de décembre, que vous pouvez un chouïa anticiper ici !

Opéra-Comique, jeudi 13 décembre 2012 : Venus and Adonis

Si j’ai bien compris, il est pertinent de commencer un compte-rendu de Venus and Adonis par un constat : on s’est fait chier. Ce qui est relativement ennuyeux quand on n’a pas trouvé ce spectacle ennuyant. Détaillons.
Venus and Adonis est une manière d’opéra de John Blow, un divertissement royal d’environ une heure dix. Le Théâtre et la maîtrise de Caen, qui s’y connaissent en musique ancienne à peu près autant que les Musiciens du Paradis, donc pas mal du tout, y ajoutent une chanson du même John Blow pour arriver à un compte à peu près rond d’une heure et demie. Le prétexte est simple : Vénus et Adonis se kiffent. Vénus demande à Adonis de se casser pour que leur amour dure. Adonis va chasser. Le sanglier mythique qu’il assaille le tue. Vénus se mord les doigts. Trop tard.
Trop ostentatoirement authentique, sans doute, est la mise en scène. Elle a de quoi agacer, d’autant qu’elle est associée à un décor en kit plutôt ridicule, et à une place prépondérante offerte à Romain Delalande, enfant chanteur à la voix impatientante. On est également surpris qu’une “dresseuse d’animaux”, Muriel Bec, ait été engagée, pour s’occuper de trois jolis chiens de chasse pas vraiment dressés et de quelques tourterelles qui rêvent de s’envoler. Pourtant, on apprécie l’expressivité des solistes du choeur (dirigé par Olivier Opdeebeck, qu’on avait connu menant des amateurs à l’assaut des chefs-d’oeuvre de Legrenzi), les aigus maîtrisés de la Venus de Céline Scheen, et l’art des danseurs (même si la place qui leur est accordée paraît excessive aux yeux d’un amateur d’art lyrique). Surtout, l’ensemble est sous-tendu par une exigence de fidélité à l’époque un peu lourdaude mais qu’on aimerait retrouver, parfois, comme contrepoint aux options Regietheater faisant jouer Mozart en costard-cravate et Wagner en officier nazi.
L’ensemble est digne, joyeusement dépaysant pour un non-baroqueux, et néanmoins accessible à tout honnête homme. Oui, on aurait pu rêver spectacle plus surprenant, plus ambitieux scéniquement (Louise Moaty paraît pour le moins timide, sinon pas du tout inventive) et, quand le texte s’y prête, plus mordant ou ironique. Néanmoins, il est heureux qu’un opéra d’1h25 sans entracte, créé en 1683, puisse paraître ennuyeux, au sens de fâcheusement décalé avec les us de l’époque. Il est aussi heureux que nous puissions jouir d’une musique rare, précieuse et aspirante, où l’auditeur doit se laisser happer par une atmosphère qui lui est, pour peu qu’il ne soit pas spécialiste, élégamment étrangère. Les beaux passages de choeur, les ruptures rythmiques de l’orchestre, les trouvailles harmoniques de John Blow font que, à aucun moment, je n’ai regretté d’avoir longtemps à l’avance réservé ma soirée pour ce spectacle que je laisse aux experts, fats comme des experts, le soin de trouver chiant.

Julien Bret en concert et en chocolat

Ce soir, à 20 h 30, dans le cadre du Festival d’orgue que j’organise, grrrrande première !
J’ai invité Julien Bret pour un récital d’orgue d’une heure environ, suivi d’un chocolat chaud, le tout gratuit. Pour l’essentiel de l’humanité, Julien Bret rings autant a bell que Bertrand Ferrier, c’est dire. C’est pourtant un brillant virtuose et un compositeur reconnu, dont les tubes sont La Ronde des lutins et La Valse des anges – c’est dire s’il pratique la musique conceptuelle et imbittable. Ce serait pomme-pet-deup de vous croiser à son récital, qui mêlera Daquin, Mozart, Debussy, Demessieux (c’était une dame) et Julien Bret lui-même, dans une interprétation pétillante de son Oliver Twist !
RDV église Saint-André de l’Europe / 24 bis, rue de Saint-Pétersbourg / Paris 8 / Métro : Place de Clichy.

Pourquoi ils veulent tous devenir profs à la fac

J’ai infiltré la mafia rennaise. Après quatre ans d’enquête, voici un zod qui résume bien ce monde où sexe, cocaïne, belles voitures et argent facile font florès. (Nan, je sais que “faire florès” n’a aucun sens, ici, mais bon, je trouve ça classe, alors je laisse.) Voici un extrait de mon journal de bord…

Cher journal,
Aujourd’hui, dernier jour d’enseignement à Rennes-2. Faisons donc le calcul.
Départ à 6 h, TGV à 7 h.
Cours de 9 h 30 à 13 h 30.
Retour à 17 h.
Gain : 4 X 40 € brut = env. 160 € (bruts, bien sûr). Seront payés “ultérieurement”. Sans précision.
Coût : 142 € env., TGV et métro compris. Billets à avancer car “depuis le 3 décembre, l’antenne financière ne peut plus émettre de bons de commande”.
Bilan : – 142 € pendant plusieurs semaines, 18 € pendant plusieurs autres (sauf si incident de remboursement), + 142 € un jour (sauf si incident dans traitement du dossier de chargé de cours, non enregistré officiellement à mi-décembre alors que rendu complet dès début septembre) pour 11 h d’immobilisation, mais la gloire d’enseigner à la fac. Parfois, j’ai l’impression de sentir une manière de palium entrer entre mes deux globes fessologiques. Est-ce normal, cher journal ?

Salle Pleyel, 11 décembre 2012 : Nina Stemme

Nina Stemme backstage à Pleyel, le 11 décembre 2012. (Photo : lui-même-je. Et toc.)

Le 11 décembre, Nina Stemme était à la salle Pleyel pour affronter son paradoxe. Vedette montante des soprani wagnériennes, elle justifie le concert de ce jour et sa diffusion en direct sur France Musique. Mais, faute de combattants sans doute, les spectateurs placés en arrière-scène sont repositionnés à l’arrière du parterre. Peu de monde, proportionnellement, donc ? Certes, d’autant que les tarifs habituels n’ont pas été augmentés pour la venue de la Suédoise. Et pourtant, après la mi-temps, quand la soprano a fini sa prestation, la salle, connement, se vide – c’est le paradoxe Stemme : à la fois pas si connue que ça en France, et cependant enveloppée de fans.
Le concert, financement par le bar oblige, était donc constitué de deux parties. La première partie associe la cantatrice à l’Orchestre de chambre suédois, dirigé par Thomas Dausgaard. Le programme est séduisant : il fait alterner intermèdes orchestraux et mélodies ; et, à l’intérieur des mélodies, airs nordiques (Grieg, Sibelius), lieder germanophones (Wagner – un extrait des Wesedonck-Lieder que la semi-vedette a enregistré avec ce même orchestre pour un disque à paraître en 2013, Strauss, Schubert), tube francophone (“Le spectre de la rose” de Berlioz) et air de musical (“The Saga of Jenny” de Kurt Weill, dans une orchestration idoine d’Olov Helge). L’idée de la diversité unie autour d’un thème pour le moins large (Love, hope & destiny) est joyeusement soutenue par des efforts cheap mais bon enfant de costume et même, chose rare dans un presque-récital, de scénographie (y compris le jeu jeannemassien en rouge et noir pendant la Pavane pour une infante défunte).
Ces facéties allègres, malgré les textes chantés où la trahison amoureuse et la mort sont obsédantes, n’excluent pas des moments d’excellence musicale : ainsi, l’ouverture de Coriolan de Beethoven montre d’emblée un orchestre soudé, précis, engagé ; pas grand-chose à reprocher au semi-sosie de Waltraud Meier dans le Morgen de Strauss ; belle interprétation “dans l’esprit” du texte d’Ira Gershwin mis en musique par Weill, etc. Parmi les musiciens, le regard circule, et le sourire – chose rare dans les formations de très haut niveau – trahit une complicité musicale dont l’auditeur profite. Le chef, qui dirige par cœur, veille au grain. Surtout, Nina Stemme assure vaillamment sa partie, osant des nuances piano séduisantes et montrant une aisance convaincante tant dans le registre grave digne d’une mezzo que dans les quelques aigus qu’elle distille çà et là. On pourra soupçonner quelques faiblesses, peut-être liées à l’aspect bâtard du concert (une sorte de récital avec orchestre, néanmoins doté d’un programme un peu léger pour justifier une préparation assez importante) : le lied dialogué avec le violoncelliste semble passer ric-rac, le souffle et la prononciation du “Spectre” sont assurément perfectibles… Mais, même si cette petite heure de musique et chant enchaînés paraît courte, ce qui est plutôt un compliment, l’originalité du propos, la variété de la voix, l’incarnation rigolarde de cette Jenny qui nous conseille de ne pas “make up our mind” emportent l’adhésion. D’autant que la soprano a la grâce de coincer de façon très vilaine sur une dernière prise de risque, lors de la reprise du Jeg elsker deg de Grieg en bis, prouvant ainsi que, même à haut niveau, même sur des airs connus et a priori sans danger, un concert reste un rique permanent que la déconcentration ou l’inattendu peut pimenter à tout moment. C’est l’intérêt de la musique vivante : la fausse note dans un océan de musique vraie est, ici, plus touchante que choquante !
D’autant que, lors de l’entracte, la vedette accepte que les fans et autres directeurs artistiques de microfestivals viennent la rencontrer backstage. Elle sourit, prend le temps de faire des photos et de les refaire (“hope you have a red eye device”, lance-t-elle quand un flash arrive), glisse qu’en février 2014, elle sera à Bastille pour La Fianciulla del West… alors qu’elle n’a toujours pas ôté sa curieuse perruque à la Mireille Mathieu en encore plus moche, ce qui est une performance notable. Sympa et pro.
La seconde partie s’ouvre devant une salle Pleyel franchement clairsemée. Autour de nous, seuls les invités suédois semblent avoir “fait l’effort” de rester ; et l’on exagère à peine ! Pourtant, l’Orchestre de chambre suédois propose une appétissante Cinquième symphonie de Beethoven. L’interprétation de ce classique (il s’ouvre, doit-on le rappeler, sur le célèbre “pom pom pom pooom”) met en valeur les qualités de l’ensemble : énergie, souplesse (les tempi ne crachent pas sur les accélérations et les effets de rubato, quitte à frôler de brefs instants un concept qui serait à mi-chemin entre la vision personnelle du chef et une forme de facilité abusive), sonorités chambristes (on reconnaît distinctement certains musiciens, notamment les violon et violoncelle solistes)… C’est entraînant, séduisant, et cependant on n’est pas sûr que tout soit archi calé – la justesse paraît, sur de petites phases, limite ; et la préposée aux timbales nous semble avoir régulièrement un p’tit retard à l’allumage. Est-ce une illusion ? Possible. Car, en fin de compte, on retient surtout la variété des nuances, l’engagement audacieux à mille lieues d’une lecture plan-plan, bref, une véritable interprétation, ce qui n’est pas toujours garanti quand un ensemble s’attaque à un tube aussi massif.
Pour finir joyeusement, la bande à Dausgaard offre, en bon orchestre invité, trois bis, dont la Danse hongroise exécutée pied au plancher, pour le plaisir. Effet garanti : moins époustouflé par la célérité dégingandée (je sais, c’est pas clair, mais je voulais dire à la fois que ça allait vite et que, bon, le but n’était pas non plus de prendre la tête à Papineau avec des questions musicologiques) que par la vitalité souriante de ces petits cadeaux d’adieu, le public encore sur zone fait un triomphe à l’Orchestre de chambre suédois. Ce programme, bizarre mais original donc séduisant, le valait bien.

Mes idées débiles, 012

Pour concourir à Miss France, les nanas doivent passer un test de culture générale. Moi, je milite pour que les profs passent un test éliminatoire d’esthétique générale. Déjà parce que, bon. Et puis rapport à certaines salopes qui m’auraient moins fait chier au collège, ou avec plus d’élégance en tout cas.