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Je honnis, ha, l’idée

FeuVis ma vie d’organiste, et allume le feu. (À celui qui lui demandait s’il avait le feu sacré, un personnage de Dan Gutman répondait : « Seulement quand j’ai mangé un chili con carne bien épicé. » Voilà, ce sera tout pour l’instant, vous pouvez disposer.)

Claudio Zaretti, Le Clin’s 20, 12 juillet 2015

20150712_190415Le contexte : après dix-sept étés à jouer des covers dans les campings de France, après avoir blindé l’Espace Jemmapes pour une soirée exceptionnelle organisée à l’occasion de son nouveau disque, Claudio Zaretti a choisi, en ce mois de juillet 2015, de renoncer à sa coutumière tournée estivale de reprises rémunératrices pour profiter des derniers jours de concert offerts aux chanteurs dans les bars parisiens. Il était ce dimanche 12 juillet au Clin’s 20. Nous aussi. Sans nous vanter, ben voyons, nous eûmes raison, et pas que parce que la pinte est à 4 € ce dimanche, oh non, même si ça joue, bien sûr.
Le concept : avec quelques disques autoproduits, toujours réjouissants mais témoignant d’un souci croissant de qualité technique, avec aussi plusieurs centaines de concerts à son actif, Claudio Z a du métier. Dans l’art d’écrire la chanson qui fait mouche. Dans la construction du set qui captive l’auditeur, qu’il soit fan ou néophyte. Dans l’exercice de l’interchanson parlée, faussement (mais peut-être pas si faussement que ça) improvisée. Dans la présence scénique, humaine, jamais extravertie mais toujours précise, celle d’un musicien qui se donne, sans excès, à son public. Le résultat, dans ce bar du vingtième arrondissement, qui sait accueillir les artistes (scène spécifique + sono sur place + annonce d’une saine « surtaxe » des consos pour reverser deux euros, en l’espèce, au chanteur), est saisissant.

(Non, « Grattez, travaillez » n’était pas au programme de ce dimanche, mais j’l’aime bien, alors bon.)
Le concert : parlons pour ceux qui ne connaissent, avec un « i », pas encore, Claudio Zaretti : Claudio Z fait de la feel good song qui sait d’où elle vient (pour entendre quelques chansons, cliquer ici). Les paroles, souvent simples et récurrentes, accrochent. Les mélodies, entêtantes, efficaces et bien construites, retiennent l’attention. L’interprétation, sensible et appuyée sur une solide maîtrise de la guitare et de la voix (bien que le zozo soit aussi un contrebassiste recherché), est sensible et sincère, avec une retenue bienvenue qui donne leur prix aux titres sélectionnés parmi une quarantaine d’autres.
Au programme, ce dimanche, une set-list diverse mais associant « tubes » d’antan et best of dernier album. Rayon « obligé sinon les habitués vont me frapper », le séduisant « Lacrymal » mériterait que l’on allumât son Zippo ; la « Chanson des îles » swingue à souhait ; « Nunca más », la chanson argentine, s’ouvre sur un prélude quasi explicatif (rare chez l’olibrius) ; « Partir » rappelle avec syncope et énergie le plaisir du rosé fraîchi dans le ruisseau, joli fantasme ; une reprise que nous ne connaissons pas (wououououh – oh, ça va) chante la longue vie commune, avec sens du refrain ; et une guirlande d’hymnes joliment accrocheurs ouvrent la voie aux chansons du nouvel album (où est aussi enregistrée « Nunca más ») : « J’aurais pu », « Louison Louisette », l’excellent « Quelque part dans le douzième », « Le marché », l’émouvant « Deux diamants », l’efficace « Toi qui écoutes », l’euphorisant « On a vingt ans »… En prime, pour les retardataires restés boire un coup avec un artiste très accessible (bizarrement, y avait moi dans le lot), une version de travail mais déjà très excitante de « Est-ce ainsi que les hommes vivent ? ».

La conclusion : entendre Claudio Zaretti en concert, pour la première ou la énième fois, c’est avoir la certitude d’être happé par un chanteur de talent, de métier et d’évidence. Un mec qui, par-delà sa modestie et son vécu artistique, armé de chansons percutantes et d’une séduisante connaissance de la scène, fait du bien à ceux qui l’entendent. Que les chougneurs qui passent sur des grandes scènes et se plaignent que Télérama n’est pas gentil avec eux aillent se faire bien enculer, et que les connards qui ont des heures d’antenne sur les grandes radios pour inviter les vedettes du rien francophone s’intéressent plutôt aux artistes talentueux dont on s’étonnerait presque, n’eût été le niveau général si consternant de la chanson française et des pseudo-journalistes s’intéressant plus aux communiqués de presse qu’au travail des propulseurs singuliers de couplets-refrains, qu’ils soient si peu connus. Pour nous autres, petites gens, il reste toujours le plaisir d’applaudir le gars Zaretti, de le faire découvrir et d’écouter son dernier CD, enregistré dans des conditions professionnelles – disque disponible ici pour une somme quasi amusante.
PS : à la fin, Gérard, fin lettré qui a plusieurs fois poussé Claudio à collaborer avec ses protégés, nous glisse cette réclame. Nous nous en faisons volontiers l’écho (cliquer dessus pour agrandir l’image).
ALC

Être ou non-être rich

La version originale, c’était ça.

Et la version non-originale, toute fresh, c’est ça.

Je sais, certains diront « bouh, c’est pas ton style ». Certes, mais, justement, parfois, c’est rigolo de ne pas chanter exactement ce qui est censé te correspondre. Et puis, j’aime bien cette chanson, alors je veux pas la laisser dans les limbes du souvenir, na. Non mais.