Girls run the world (of young readers’ business)
Je vous parle d’un temps que les moins de vingt ans ne peuvent presque pas connaître. J’écrivais des articles universitaires. Le prochain paraîtra aux Presses Universitaires de Bordeaux et conclura le recueil sur les Fictions historiques pour la jeunesse en France et au Québec, dirigé par Brigitte Louichon et Sylvain Brehm. Et ça commence comme ça.
SPA Grammont, 4 avril 2016
Le lundi matin, d’abord, jouer avec Lina, adoptée mais encore à l’infirmerie.
Enchaîner avec Randy, un ouf malade dingo, qui joue, demande de jouer, joue et fait des câlins. Et des bonds partout, tant qu’à être vivant.
Ne pas éviter le tchou-tchou, M. Golan, qui envisageait ce jour de réaliser une « nouvelle cartographie olfactive des espaces verts ». Il a été « extrêmement déçu » de ma réceptivité moyenne à son « projet ambitieux et exigeant d’exploration exhaustive du champ d’investigation envisagé », mais bon.
Enfin, grattouiller Corso, alias Big Nounours, qui aime courir, faire des câlins (tiens donc) et passer pour un lion aux yeux des cons. Ah, et lancer des défis, du genre :
– Hé, Bertrand, tu crois que tu peux me photographier d’un coup avec la langue et les oreilles en intégrale ?
– Ben ouais, pourquoi ?
– Essaye.– Raté !
Dont acte.
Panneau dans le backstage d’une église
Hey ! Si demain dans ta rue, si demain dans ta rue ou si demain dans ta ville, les gens te montrent du doigt parce que t’as les ch’veux comme ça ou parce que tu t’habilles comme ça alors que t’es juste un organisssse… Dis-leur, dis-leur que tu appelles la HALDE, que tu alertes le centre anti-poison ou que tu montres ton troisième sexe – mais, attention, l’un n’empêche pas les autres !
SPA Grammont, 26 mars 2016
Objectif de ce samedi saint : s’occuper des petits chiens tristes. Par exemple Amy, un monstre de puissance et un petit cochon gentil de caractère. Elle fait des groumf, des rrrrh, et, quand elle rencontre un arbre, c’est l’arbre qui lui laisse le passage. Rigolo.
Ensuite, Vegan et Looky, importés de la Guadeloupe où, me souffle une bénévole, ils étaient peut-être destinés à servir d’appâts à requins. Les connards n’ont pas de limites, c’est à ça qu’on les confond avec les imbéciles.
Après, je rupère Mordoc. Un nom qui tue, un pelage bringé qui effraye, et en fait un p’tit bonhomme qui veut jouer, gambader, jouer, faire des câlins, jouer et se faire grattouiller. Aime bien ça, moi.
Et puis le chouchou, Mr Golan, que personne comprend pourquoi c’est qu’est-ce qu’il reste au refuge aussi longtemps. Il est hyperbeau, encore plus que moi, c’est dire, hypergentil – mais bon, j’ai vu que Kitaro avait été lâchement rendu par son propriétaire, alors peut-être c’est mieux qu’il attende de trouver THE guy… Ce serait une belle résurrection pascale. Un dernier commentaire, Mr Chouchou al-Golan ?
Soit, je vais y aller. À la prochaine, et merci aux curieux bienveillants. (Quant à ceux qui jugent que, pour le site d’un auteur-éditeur-musicien, y a trop de chiens sur cette partie blog, qu’ils sachent tranquillement que, en toute franchitude, je n’en ai cure et que je les invite, avec la souplesse bien autochtonale qui structure cet espace, à s’aller faire lanlère.)