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Staatskapelle Berlin, Philharmonie de Paris, 7 janvier 2017

Trop petite, la Philharmonie, pour accueillir les admirateurs de Daniel Barenboim et de « son » orchestre, la Staatskapelle Berlin ! Pourtant, en attendant septembre, le cycle Mozart + Bruckner en est à sa troisième livraison, incluant deux épisodes début septembre 2016 et attendant d’autres en septembre. Quant à nous, nous nous (ça fait beaucoup de « nous », mais c’est pas que ma faute, quand même) faufilâmes au troisième concert de janvier, qui proposait le Concerto pour piano n°22 de Wolfgang et la Symphonie n°3 d’Anton.

Daniel Barenboim après Mozart et avant le bandage du pouce gauche. Photo : BF.

Sympathique concerto que ce vingt-deuxième (35’), qui permet de passer en revue maints solistes – et pas que la vedette au clavier. Alors que la direction du pianissse semble peu utile en live et peu regardée par ses ouailles, les automatismes ou le professionnalisme suffisent aux différents pupitres pour assurer des départs millimétrés. Les traits sont exécutés avec la précision et l’élégance requis ; clarinette, basson et flûte solo notamment se mettent en valeur par leur exactitude. L’attention et le hiératisme de Dominic Oelze, timbalier pourtant in fine peu sollicité, participent de la cohérence rigoureuse de l’ensemble. Sur l’ivoire, Daniel Barenboim se défend. Rares sont les accrochages de doigt ; et, quand la pédale ne noie pas un chouïa des cascades parallèles de notes, on est saisi par la qualité du toucher : les piano du piano (ha, ha) perlent et brillent, qu’ils soient ou non sertis dans l’écrin orchestral. Idéal pour faire oublier le caractère plus mignon que bouleversant de cette musique, intéressante mais qui peine à captiver au-delà du plaisir qu’elle offre à l’auditeur de se plonger dans le labyrinthe d’un petit orchestre, en coulissant sur le moelleux d’une harmonie agréable (oui, la phrase est longue et nombreuses sont les épithètes mais, bon, on voit l’idée, peut-être).

Daniel Barenboim et la Staatskapelle de Berlin le 8 janvier 2017. Photo : BF.

La troisième symphonie de Bruckner (60’) est un autre saucisson. Exit le piano, mais persiste le choix de Daniel Barenboim qui consiste à diriger par cœur. Rapidement, quelques incidents émailleront cette œuvre grandiose, d’ailleurs dite « Wagner » : les premiers pupitres de cordes n’ont pas les bonnes partitions ; le chef sort après le premier mouvement et revient avec le pouce gauche pourvu d’un HÉNAURME bandage lâche ; et l’un des contrebassistes sort en titubant au début du troisième mouvement, avant de s’écrouler à peine les portes des coulisses passées. Pas de quoi perturber visiblement des musiciens très concentrés – même s’ils feignent peu de s’intéresser aux indications d’humeur d’un chef qui semble épuisé. Dans cette œuvre aux quatre mouvements très variés, l’orchestre oscille du murmure émouvant (Adagio) aux rugissements des cuivres martelant le finale, en passant par des disruptions et des récurrences séduisantes (Scherzo), des crescendo, des variations… C’est passionnant, d’autant que le dialogue entre les pupitres fonctionne fort bien, et que les solistes ont du métier, qu’ils soient en évidence (extraordinaire Mathias Müller, trompette solo aux faux airs de Philippe Jordan Junior) ou dissimulés dans la fosse (remarquable clarinettiste). Encouragés par le mythe « Bruckner, c’est chiant, surtout sur la fin », quelques énergumènes s’éclipsent avant le dernier mouvement ; ils ont tort, la partition et l’orchestre nous happent jusqu’à la dernière note, malgré une direction d’orchestre un brin lâche et une écriture un peu pompeuse pour bien marquer l’approche de l’écurie.
La salle fait un triomphe prolongé à Daniel Barenboim et à sa phalange (pouce bandé compris – oh, ça va). Les absents, qui n’ont pas toujours tort mais parfois si, ça dépend, pourront retrouver Bruckner en vidéo ici.

Ça approche

Alerte : formidable récital en vue ! Dans le cadre du Festival Komm, Bach! Vincent Crosnier, titulaire de Saint-Joseph d’Enghien-les-Bains, prof en conservatoire et suppléant de Jean Guillou à Saint-Eustache quand le grand Jean y sévissait, Vincent Crosnier, donc, a concocté un programme pyrotechnique ! Entre une sonate en trio de Bach (+ la BWV 537, les passionnés apprécieront !), une fugue de Schumann, un extrait symphonique de Vierne et des pièces du maître viré de sa tribune, il célèbrera la fin du temps de Noël avec des compositions signées Messiaen et, originalité, Eugène Reuchsel. Entrée libre, église chauffée, retransmission sur grand écran, programme offert et durée « à taille humaine » de 1 h 10 environ : on n’attend plus que vous.
En plus, l’organiste est sympa. Non, ça change rien, mais ça colore quand même.

Proud, avec un « d »

Plus d’essscuse pour ne pas commencer la traduction de l’essstraordinaire trilogie de Louis Sachar : les VO sont arrivées. De l’humour britannique écrit par un Américain : c’est à tomber d’admiration. Premier tome à paraître le 16 mars chez Label Libertad. Y a plus qu’à, mais, quand le loufoque rejoint le talent narratif, quel zizir (ci-dessous, début provisoire de la retraduction du quatrième chapitre du premier tome – pour l’intégrale du tome 1, première version, filez ici, direction Histoires bizarres de l’école Zarbi) !

SPA Grammont, 30 décembre 2016

Ça faisait un moment, et ça rendait triste. Alors, à l’époque où moult font tchin, il était temps de rencontrer Tchina, petite bergère de Beauce, qui aime jouer, faire des câlins et courir après les lapins (pour jouer avec eux et leur faire des câlins, visiblement).Après, y avait un drôle de bonhomme qui, pour quelqu’un qui n’y connaît rien, est un pur croisement basset vues les grandes noreilles + porcelaine vu la robe et le goût de la reniflade. Le sieur Xeres aime discuter avec tout le monde, se s’balader, s’ébaubir et traquer la corneille. On a connu pire compagnon de gambade.Présentée comme une mamie type dogue de Majorque mais censée être une dogue de Bordeaux née en 2014 d’après le site officiel, miss Mya est spécialissse de la négo. Elle veut bien se translater mais contre un picotin régulier ; elle veut bien des grattouillis mais en profite pour réclamer de quoi survivre ; elle accepte les bisous mais exige de ne pas périr d’inanition. Quiconque a jamais songé à la fin de mois dès le 2 jugera que ça est finement troussé.Des cane corso ou assimilés, on en a connu des plus retors que M. Flamme. Ce beau bringé (rien à voir avec Richard) aime rien tant que courir, jouer et faire ou des câlins ou le con ou les deux. C’est triste de le savoir en cage, comme ses collègues, mais on peut toujours espérer ne plus les y voir (et Carré) tantôt. Ça est un beau souhait pour 2017, n’est-il peuwin ?