Il arrive…
Mr Vincent Rigot himself s’apprête à secouer Saint-André de l’Europe avec sa fougue, sa virtuosité et sa malice. Gageons que son programme, déjà ébouriffant, ouvrira sur un bis à couper le souffle. Mais ça, les documents ci-dessous n’en disent rien. Faudra venir. En plus, on offre les crêpes et le cidre à la fin pour ceux qui auront survécu. Alors, heureux ?
Et quelle chance : vous pouvez vous préparer à cet événement en nous rejoignant sur Facebook. (Si ça vous tente, hein.)
- Concert Vincent Rigot – 1
- Concert Vincent Rigot – 2
- Concert Vincent Rigot – 3
- Concert Vincent Rigot – 4
Duo Ma non troppo, La Madeleine, 26 février 2017
Programme exceptionnel en la Madeleine : un saxophone et un orgue sévissent de concert. En l’espèce, une virtuose classique et un prof de conservatoire qui sait aussi bien jouer qu’improviser. Ce 26 février, le duo Ma non troppo, id est Pierre-Marie Bonafos et Alexandra Bruet, alpaguait la Madeleine et ses nombreux auditeurs, partagés entre fans, curieux et touristes. Annoncé comme très sérieux, le programme s’articule autour d’une Première gymnopédie de Satie, de Ma mère l’Oye et de la Pavane pour une infante défunte de Ravel, de deux valses de Germaine Tailleferre, et de trois compositions du saxophoniste. À une ouverture près, c’est le programme du disque que les zozos viennent d’enregistrer.
La gymnopédie liminaire séduit. C’est à la fois un tube que moult ont dans l’oreille, et l’occasion pour Pierre-Marie Bonafos de dérailler sur la grille attentive de miss Alexandra Bruet. Ainsi s’annonce la tension le plus passionnante du concert : autant arranger pour instrument soliste et grand orgue est techniquement subtil pour dépasser le recopiage freescore de la partition (par les jeux sur les octaves ou les sautes de registration, par exemple), autant prolonger l’œuvre par un écho inouï propulse le duo dans une dimension nouvelle, non pas contradictoire avec la composition liminaire, non pas étrangère (c’est sans doute aussi ça, le savoir-improviser), mais dialoguant avec les tonalités, les modalités et les logiques de l’œuvre précédemment reconstituée.
Dès lors, l’on regrette presque que les musiciens ne se libèrent pas autant que sur leur disque (ainsi de la « Laideronette », ravélienne des pagodes librement introduite sur le disque et un peu plus, pardon pour le jeu de mot qui a ri, cantonnée à un carcan qui nous a paru plus strict pendant le concert). En réalité, le duo fonctionne grâce à cette double appétence pour l’arrangement fidèle et le dérapage jazzy, manié avec une circonspection bienvenue. De la sorte, les deux olibrius arrivent à créer une musique singulière, qui ne se cantonne ni au déjà-là ni à l’insaisissable.
En conclusion du concert, les trois créations de Pierre-Marie Bonafos effectuent manière de synthèse entre les deux tentations : restitution des masters et dérapage contrôlé. Qu’importe si l’œuvre pour orgue seul s’ensuque dans un souci de registration qui rappelle la faillibilité de l’orgue, on goûte ce sens de la narration et de l’énergie libre où l’harmonie rejoint l’investissement sonore de l’espace disponible. Par sa forme ABA, l’arrangement de « Quatre coins », boucle la prestation avec finesse, ouvrant le sérieux de la base harmonique sur la liberté du son saxophonique et clôturant l’œuvre sur des accords répétés, comme s’il s’agissait de mimer l’inéluctable reprise en main de nos vies par la rectitude du cadre contrant la liberté qu’offrent les chemins de traverse de la musique, etc.
En dépit de la présentation lénifiante dont nous gratifie une impatientante voix off, et qui atteint peut-être son comble de gnangnanterie dans l’inintéressant éloge de Tailleferre par Ciccolini, voilà un concert brillant qui ne couronne pas seulement l’enregistrement du nouveau disque du duo Ma non troppo : même si l’on aurait goûté plus d’improvisation (y compris organistique), le récital du jour prouve qu’orgue et saxophone (en l’espèce soprano, mon préféré – mon côté ex-clarinettiste, peut-être) peuvent se créer un répertoire malin, dès lors qu’ils osent recréation et création, sans doute… et à condition d’être manipulés par des musiciens de talent. Ce 26 février, alléluia, c’était méchamment le cas.
Le Soum-Soum 11, 24 février 2017
Tantôt, je chantai ici avec Claudio Zaretti, Barthélémy Saurel, Terrebrune et Jean-Paul, dit Lermite. Enfin, à quelques blocs d’ici, mais avec de bonnes intentions puisque, pour commencer, je proposai de Tuer mon voisin – et encore, j’ignorais qu’il rentrerait se tripoter le plus bruyamment possible à six heures du matin.
Après un départ aussi positif et friendly, il était temps de sentir le beat et les vibes. Je suggérai donc d’approcher Le nez de ton cul, mais avec courtoisie.
Bien entendu, cette essspérience me fit souffrir de Glotte sèche.
Une hydratation plus tard, ma contribution à la soirée des « Chanteurs à guitare » invités par le Soum-Soum s’achevait sur une déclaration d’amour (toujours improvisée) au bonheur, à la kif, au feeling. C’est si bon le bonheur que, pour le reste, on verra plus tard.
L’orgue à la portée des fouteux
– Un prêtre m’a spliké combien c’était merveilleux de travailler avec un rganissse virtuose, intelligent, proche des gens, ouvert et réactif.
– Et il parlait de toi ?
– Non, juste de mon remplaçant de luxe.
– La honte pour toi !
– Tu rigoles ? Si le remplaçant est un musicien merveilleux, virtuose, intelligent, proche, ouvert et réactif, t’imagines le mec qui, normalement, joue ?
Série de Carême, ça se précise : épisode 4
Envie d’un concert exceptionnel ? Pour une fois, pas de grrrantorganissse en vedette (juste le titulaire du lieu, wououh) ; mais une parenthèse celtique dans ce Carême, à l’occasion de la Saint-Patrick, featuring Jean-Jacques Saint-Jalmes à la bombarde et Pierre Douerin à la cornemuse pour un programme brut d’authenticité. Avec ces musiciens bretons pur beurre, qui sévissent aux six coins de l’Hexagone et au-delà, l’heure de musique en vue transforme l’écoute en expérience, et l’expérience en émotion.
Grand écran, église chauffée, gros son et belle musique : what else for a musical Saint-Patrick, ladies and gentlemen?
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Série de Carême, ça se précise : épisode 3
L’un est un ténor puissant et subtil, capable de chanter du Wagner en solo à l’Opéra Bastille ou de murmurer une prière de Fauré dans l’intimité d’une église. L’autre est un premier de la classe qui a l’outrecuidance d’être, en sus, un musicien fin et brillant – un de ces phénomènes comme le CNSMDP en produit de temps en temps, avec son lot de premiers prix (piano, orgue, musique de chambre, accompagnement…), sa carrière exceptionnelle et ses fans ébaubis. Le soliste lyrique et le titulaire des grandes orgues de Notre-Dame de Versailles ont choisi Saint-André de l’Europe pour explorer leurs répertoires sacrés de prédilection, avec notamment des pièces de Bach, figure imposée par le Festival, de Puccini et d’Alain.
Le programme, aussi diversifié que brillant, permettra de plonger en musique dans ce que, peut-être, le Carême a inspiré de plus harmonieux. Entrée libre, église chauffée, écran géant, programme offert et possibilité de soutenir les musiciens en laissant à la sortie quelques billets de cinq cents euros – par exemple : alors, heureux ?
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