Ariane Dubillard chante Anne Sylvestre, 7 juin 2022

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Ariane Dubillard au théâtre de l’île Saint-Louis, le 7 juin 2022. Photo : Bertrand Ferrier.

 

Mardi, je suis entré dans un blindé. Quelle expérience ! À force d’entendre parler de Conseil de défense et de 100 milliards allemands pour acheter de la mort métallique, j’avais presque oublié que, un blindé, ça peut être un théâtre qui remplit jusqu’à plus soif sa jauge. On est donc heureux que la grande première au théâtre de l’Île Saint-Louis de « Merci pour la tendresse » soit, elle aussi blindée comme un blindé, et que cet hommage à Anne Sylvestre, porté par Ariane Dubillard et sa pianiste Isabelle Serrand, rencontre un accueil aussi enthousiaste auprès d’un public exigeant et chaleureux.

 

1.
Les gens

Dans la foule qui se presse, de nombreux personnages pimentent les dernières minutes d’avant-spectacle – car, oui, Anne, il y a une vie avant l’théâtre ! Ce 7 juin 2022, elle est incarnée par une galerie de personnages hauts en couleurs d’où surnage, dans un premier temps, la vieille aigrie qui estime que sa place est discriminante : elle s’est collée devant la scène et se scandalise de ne pouvoir pousser l’obstacle qui lui fait face – la scène, donc – afin d’étendre ses guiboles.
Il y a le fan de Léo, lettré et loufoque, qui, arrivé in extremis et parti dès que possible, croit au hasard et explique doctement qu’il ne réserve jamais car il a constaté que correspondait « presque toujours » pile poil le nombre de spectateurs et la jauge des salles – Dieu fasse qu’il ait désormais raison.
Il y a le monsieur qui décide d’aller pisser au moment précis où le régisseur annonce que ça va commencer mais, comme il a un nœud pap et une tête de membre d’un CA de grosse PME, on attend sagement qu’il soit revenu à sa place pour vraiment commencer. À peine si quelqu’un ne lui lance pas : « De grâce, touchez ma bosse monseigneur ! »
Il y a le bon bourgeois encostumé qui, parlant fort à ses comparses, admet avoir lu Le Canard enchaîné « juste parce qu’il y a des infos qu’on ne voit nulle part ailleurs, comme ces gardes payées 100 € pour les médecins titulaires et 1500 € si vous êtes un médecin roumain invité, forcément, Macron a raison, les mecs se barrent, le service public n’est pas la solution, moi, ça ne me dit pas d’aller me faire soigner là-bas », etc.
Il y a moi, aussi, for that matters, mais, comme chantait Bénabar, « moi, c’est pas pareil ». Ha, en revanche, hélas, il n’y a pas Bertrand, en tout cas pas celui que le lecteur du Canard attendait : dix minutes après l’heure officielle du spectacle, le débiteur de décibels admet que Bertrand a peu de chance d’arriver, il est « bloqué dans des bouchons à cent bornes de Paris ». Les vieux chic ayant pris leurs pertes, le show can go on.

 

2.
Le spectacle

Spectacle hommage dont le titre reprend un vers des « Gens qui doutent », « Merci pour la tendresse » affronte un dilemme. Faut-il résumer en 1 h 20 la diversité d’Anne Sylvestre en

  • s’arrêtant par les passages obligés (tels « Les Blondes », la « Lettre ouverte à Élise », « Les cathédrales », pourquoi pas les « Impedimenta« ),
  • empruntant des chemins de traverse pour faire remonter à la surface des chansons moins connues (des débuts comme des derniers temps, comme ce « Bruges » à notre connaissance jamais enregistré en studio) ou en
  • adoptant un prisme forcément réducteur mais, a minima, cohérent ?

La réponse se trouve dans les quatre-vingt minutes qui suivent… enfin ! Enfin, car cette première saint-louisienne, reportée pour cause de Covid de la chanteuse, commence par une menace : « Normalement, on fait pas le début, annonce Ariane Dubillard, rouge de la robe au vernis d’orteils. Ça sert à rien, les gens n’écoutent pas la première chanson. » Pourtant, Ariane Dubillard a « Tant de chose à [n]ous dire » qu’elle les glisse entre chant et parlando, n’hésitant pas à jouir d’effets d’attente oxymoriques – oxymoriques dans la mesure où l’artiste peut laisser une seconde de suspension avant de lâcher le mot suivant, alors que le spectacle est surtout destiné à un public de fans n’ayant pas encore fait leur deuil de la dame qui n’est pas zen. D’emblée, l’interprète trouve la juste distance entre la gourmandise de la rumination et la personnalisation du plat proposé aux convives. Pas question de faire du Anne Sylvestre, plutôt d’organiser un échange métissé entre l’Anne des chansons et l’Ariane qui les profère.
Tapant – et c’est heureux – dans les tubes obligés, Ariane Dubillard dégaine en deuxième position « Lazare et Cécile », où elle déploie son art de comédienne via des jeux d’yeux et de regards captivants. « La femme du vent » lui permet d’aller plus loin en incarnant deux personnages pour le prix d’un, sans que jamais le fil ne se perde ni ne s’éparpille. La fille et la mère bénéficient d’une seule et différente interprète, qui avoue n’avoir pas toujours été une sylvestrolâtre. Elle l’a découverte « après 40 ans de carrière » et affirme avoir trouvé la réponse à la question : « Comment ai-je pu passer tant de temps sans la connaître, alors que je ne venais pas d’une famille culturellement défavorisée ? » Nous ne connaîtrons pas l’explication, et c’est pas mal aussi, dans un spectacle, de laisser des points d’interrogation folâtrer dans l’imagination des spectateurs qu’ils nourrissent.
L’affirmation suivante nous surprend, qui prétend que les chansons d’Anne Sylvestre ont ceci de spécifique qu’elles se terminent toujours bien. Curieux pour décrire une chanteuse qui a évoqué tant de fois la noyade, de « Mon mari est parti » à « Maumariée » ! Cette erreur doit être mise au crédit de l’enthousiasme, cette pulsion humaine où l’influx et l’énergie priment sur le frein que serrerait la rigueur de l’objectivité. L’interprète a sa vision d’Anne, et ce n’est certes pas un reproche à lui adresser. Elle va donc son chemin, promet une « Chanson dégagée », s’en dégage aussi sec pour exiger en réalité qu’on lui fasse plutôt la cour – chanson de l’album Écrire pour ne pas mourir, dont la chanson-titre est habilement escamotée, Ariane Dubillard n’ayant pas écrit les chansons qu’elle interprète ce soir. Pour autant, fine comédienne et auteur de spectacles, elle n’esquive pas la question du rapport entre le réel et l’art, qui nous pousserait presque, comme Higelin, comme les copains, à « vivre dans les chansons d’amour / rien que dans les chansons d’amour ». Le public la suit dans ses foucades et sa fougue avec force applauses , au point que la chanteuse conclut : « Finalement, on a eu raison de faire le début. »
À sa manière, Ariane Dubillard rend vocalement hommage à Anne Sylvestre en parvenant à détacher des prononciations très spécifiques – jamais imitatives, toujours bien vues et réparties dans le texte avec un sens de l’équilibre admirable. Ainsi, dans « Maman, elle est pas si bien qu’ça », elle savoure l’insultant « Tu as la santé, c ‘est une chance » et claque le révolté « C’est pas mamie, c’est pas Doudou ». Le métier scénique de l’interprète – qui avouera, après le concert, n’avoir jamais eu autant la trouille de toute sa vie artistique – lui permet de donner une fluidité et un naturel confondants aux moindres cahots du direct. Intertexte à retrouver ou verre d’eau à partager, voilà de quoi installer le public dans l’impression tranquille que le concert est maîtrisé comme à la parade, jusque dans ses minimes soubresauts.
« Gulliverte » creuse la veine de l’interprétation charnelle. Les quatre ou cinq « r » ajoutés à « vos prrrrivautés » font écho à « J’ai froid jusqu’au bout des rémiges / et j’emploie des mots étonnants », ces moments où l’auteur se moquait du spectre large de son idiolecte, parfois justifié par le besoin amusant de la rime. De même, la « mooooocheté » de la géante n’a jamais été aussi misogyne que dans la bouche d’Ariane Dubillard : c’est convaincant, bien troussé et ragaillardissant (je savais pas que ce mot existait, c’est chouette de le découvrir). Surtout, le parallèle créé avec « Maman » qui précédait est judicieux, montrant combien deux chansons en apparence très éloignées peuvent être, sur le fond, très similaires.
« Xavier », cet éloge de la housse automobile, remporte alors son succès attendu. Ce moment de rigolade signifiante détend le public avant que l’interprète ne rappelle le passé politique du père d’Anne Sylvestre pour expliquer « Roméo et Judith ». Peut-être cet aspect didactique qui pointe çà et là n’est-il pas ce qui nous séduit le plus ; mais reconnaissons, d’une part, qu’il est ponctuel et, d’autre part, qu’il convient de s’adresser à l’ensemble du public, y compris à la moitié de la salle potentiellement tractée au concert par la moitié déjà sylvestrolâtre. Libre à nous de préférer la concaténation brute des chansons sans qu’un géologue nous explique le paysage défilant sous les yeux, mais laissons l’interprète guider, çà et là, ses autres clients ! Dans les minutes qui suivent, nous pouvons tous jouir de l’association entre la « sorcière comme les autres » puis la colombe et la louve. Les paroles insistent sur cet effet boîte de chocolats qui marque le répertoire d’Anne Sylvestre comme il caractérise pas mal de zozos nous entourant, voire nous-mêmes : « Sait-on, sait-on jamais ce qu’on trouve ? »
Ce qui se cache sous la surface est exploré dans la partie aquatique du tour de chant. Dans l’iconique « T’en souviens-tu la Seine ? » (les amis du passé vont se rappeler…), Ariane Dubillard creuse la pâte de sa voix en laissant résonner particulièrement son art du quart de ton. Cet art de chanter à la fois juste et un peu à côté de la note capte l’attention et transforme les « rengaines » dont parle la chanson en mélodies acidulées. « Le lac Saint-Sébastien », pris au fil de l’eau, coche toutes les cases de la chanson bienséante (« le texte est tiré des carnets d’une féministe très engagée pour l’environnement ») ; ceux qui s’agaceront d’une réduction de la chanson à un consensualisme bon teint n’auront plus qu’à se défaire de leur prévention pour profiter de cette ballade tirée de l’album liquide Partage des eaux, défendu jadis à l’Auditorium-Saint-Germain. En se jetant à l’eau, l’interprète cherche à communiquer sa flamme au public, quitte à brûler pour des « Lettres d’amour » rebelles aux nouvelles technologies – si on en parlait de « ces pratiques quasi magiques », « ça va si vite / [la chanson] serait démodée ». On pense aux « courriers d’amis, lettres d’amour / [qui] se font de plus en plus rares » de Jacques Serizier… et au « Fax » de Barbara, chanson démodée mais pas forcément inintéressante dans la mesure où elle capte un moment d’ivresse, une urgence d’amour et un sentiment de fulgurance… La capacité que révèle Ariane Dubillard à changer d’humeur, de physionomie, d’énergie rend raison de la versatilité subtile et dramatique que cèlent les paroles en apparence parfois sages et lisses d’Anne Sylvestre.
« L’enfant qui pleure » est un choix audacieux pour précéder une sortie de scène, mais l’absence d’applaudissements ne traduit pas le manque d’enthousiasme du public – simplement une partie de piano mal adaptée pour accompagner ce mouvement. On se réjouit donc de voir réapparaître la chanteuse de son propre chef, même si, verre de kir à la main, elle nous lance : « Je suis pas bien, je suis morose » coupant la chanson par : « Et ça s’voit ? Tant mieux ! » L’occasion de claquer « Ça va m’faire drôle », pilier du répertoire presque tardif d’Anne Sylvestre. Pour le reste, admettons-le, « Tout s’mélange » comme dans les épiceries de village, l’éloge du bordel et de la scroutch attitude s’encastrant dans une petite déclaration d’intention chantant la bedaine et l’alopécie (« Que vous êtes beaux ») afin de chercher « avec qui on va boire un verre, vu qu’on arrive à la fin du spectacle ». L’affaire se conclut sur « Les hormones, Simone », ironiquement dédiée à Simone de Beauvoir « qui n’y a rien compris ». Ce dernier titre officiel concentre l’attention aux mots de l’interprète (« hypersensssssible ») et lui permet de lâcher une joyeuse chorégraphie capillaire-et-pas-que. En bis, annoncé par la « Lettre [ouverte] à Élise », « Le mari de Maryvonne » préfigure le départ en colonie de vacances d’Anne Sylvestre. En attendant, nous, incontestablement, on s’est bien amusés.

 

 

 

 

3.
Les réserves

Ce moment roboratif, qui nous émoustille et qui éblouit l’assistance, n’a-t-il donc rien qui nous disconvienne ? Heureusement si.
Nous nous chafouinons un brin, avouons-le, pour quelque chose qui n’a presque rien à voir avec Ariane Dubillard ou qui, en tout cas, dépasse largement le cadre de son spectacle. S’y déploie, en effet, par bribes, un discours didactique sur Anne Sylvestre la féministe éternelle. Discours infondé ? Pas entièrement, mais constitué d’éléments de langage devenus exclusifs alors qu’ils sont très partiellement représentatifs de la réalité artistique qu’ils sont censés décrire. La vision téléologique – au sens où elle s’impose en exclusivité a posteriori – d’une Anne Sylvestre obsédée par le sort de la femme a été seccotinée sur l’artiste par des palanquées de banalités charriées via des organes du type Télérama, France Q et France Inter aux premiers chefs, copiant-collant encore et encore les mêmes topoi.
L’étiquette de « féministe » est si facile à dégainer que l’on oublie volontiers combien elle peine à tenir sur l’ensemble de l’œuvre d’Anne Sylvestre. Le concept fourre-tout – pour ainsi écrire – de « féministe » a certes assuré une aura médiatique à la fin de carrière d’Anne Sylvestre, mais elle est infiniment réductrice. L’y cantonner, sans insister sur ses libertés, ses contradictions, son onirisme, c’est lui enlever sa charge poétique, sa science d’écriture et cet art de la diversité qu’elle a bien été obligée de développer durant tant de décennies de carrière. De même, s’en tenir à la fille-du-collabo-restée-du-bon-côté-de-la-force, c’est aussi oublier d’autres luttes menées par l’Anne, par ex. face aux majors qui lui ont fait tonner contre les « robins » dans l’album du dinosaure, zoreuh zoreuh, zore. Les chansons d’Anne Sylvestre défrisent aussi, entre tant d’autres champs,

  • la religion,
  • le rapport aux autres artistes (de Georges Brassens à Pauline Julien, par ex.),
  • la passion du Bourgogne qui pousse à être monogame,
  • la relation aux auditeurs (de « Thérèse » aux « Rescapés des fabulettes »),
  • les métachansons (« Il me manquait une chanson / Je sais, je vous l’ai déjà faite »),
  • les fredonneries libérées en apparence de projets sociopolitiques, etc.

Bref, profitons de cette notule pour marteler que le répertoire sylvestre vaut plus, mieux et autrement que la vision consensuelle, donc sclérosante, naphtalineuse et étriquée qui la catégorise dans la (presque seule) défense de la femme, inadaptée pour rendre raison de ce que fut l’artiste. Pour autant, un tel commentaire est-il une critique valable de cet hommage ? Certes pas si l’on vise le récital en tant que tel, car Ariane Dubillard le construit autour

  • de chansons qui la touchent,
  • d’un narratif qui la meut et
  • d’un personnage qui la séduit.

Ce choix est donc plus que valable, dans la mesure où il est personnel, incarné et assez charpenté pour porter le spectateur de la première à la dernière note. Ce qui peut chiffonner est extérieur à « Merci pour la tendresse », et c’est la tendance à chercher dans un artiste non pas ce qui nous enthousiasme mais ce qui est actuel, dans l’air du temps, consonant avec le discours ronronnant et les révoltes emperruquées d’aujourd’hui. Quelle folie de vouloir considérer que, ce qui fait la grandeur de l’art en général et de la chanson en particulier, n’est rien d’autre que son actualité ! Le regret ici exprimé est donc lié à ce qui entoure et transforme la mémoire d’Anne Sylvestre en gommant les tensions passionnantes d’une artiste partagée entre volonté de se dégager « des grands sujets, des grands machins » tout en étant capable – elle n’était ni cruche, ni fanfreluche – de crier : « Me v’là ! »
Le vrai bémol que nous apporterions à ce spectacle gorgé de dièses épanouissants (je suis pas sûr de ce que ça veut dire, mais je tente quand même) est lié à l’accompagnement pianistique. Ne faseyons pas, allons droit au but : Isabelle Serrand nous déçoit du tout au tout.

 

 

[Ici, j’expliquais pourquoi j’étais déçu mais l’on m’a supplié de censurer ce passage. Par gentillesse, je laisse donc un espace blanc, même si je pense qu’il est toujours préférable d’expliquer en quoi une prestation artistique peut décevoir au lieu de laisser le jugement en suspens. Puisse le blanc permettre à chacun de prendre le temps de s’en échafauder une idée.]

 

 

 

La conclusion

Il est juste et bon de sortir d’un théâtre avec des sentiments contradictoires. Par exemple

  • en admirant une chanteuse-comédienne tout en ayant un doute sur le casting de l’accompagnatrice,
  • en se réjouissant que des choix fermes et clairs aient été faits dans les chansons pour éviter un saupoudrage de genres différents ou offrir un collier de golden hits très réussis mais trop entendus, tout en regrettant que des choix aient dû être tranchés (la mauvaise foi n’a pas de limite ou si peu), ou
  • en admettant que certains aspects de la présentation ne résonnent pas avec « notre » Anne Sylvestre… alors que l’on a passé 1 h 20′ (ça peut être super long, 1 h 20′) avec intérêt, plaisir et gourmandise.

En somme, le spectacle d’Anne Dubillard sur Ariane Sylvestre séduit même les ronchonchons de notre espèce par la capacité qu’a l’interprète à

  • incarner,
  • rendre présent et
  • mobiliser l’ensemble de ses ressources artistiques

pour saluer le répertoire d’une artiste admirée. Résultat, la performance offre aux spectateurs une traversée spécifique, personnelle, soignée et souriante de l’œuvre d’Anne Sylvestre ; or, 80′ qui finissent avec la sensation que, malgré une pianiste qui ne nous a guère emballé, on a bien kiffé, ce n’est certes point négligeable par les temps qui en-marchent, et ça justifie que l’on recommande ce spectacle aux sylvestrophiles comme aux curieux qui auraient attendu Ariane Dubillard pour découvrir, enfin, les bienheureux, quelle chance, on les envie, ce répertoire ébouriffant.

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