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Après un concert à Gerstheim, avec Pierre-Marie Bonafos, Figus et un choupisson. Photo : Jean-Baptiste Cilio.

 

Ce dimanche, à 16 h pétaradantes, concert sax – piano – orgue en l’église Saint-Marcel (Paris 13) autour du répertoire de Pat Metheny et Lyle Mays. Demandez l’programme !

 

I. Le concept

A. Pat Metheny
Quasi indissociable de feu le claviériste Lyle Mays, Pat Metheny est actuellement le plus grand guitariste et compositeur de jazz vivant. C’est pourtant par la trompette que Patrick Bruce M., né en 1954, apprend à apprivoiser la musique avant que la compo et la guitare ne le happent. Cinq ans après ses débuts à la gratte, il affronte un problème symptomatique du bonhomme : à chaque fois qu’il veut prendre un cours, on lui propose plutôt d’être prof. Ainsi, à 20 ans, il enseigne au prestigieux Berklee College of Music. Dès 1975, il ne se contente plus d’accompagner des pointures et claque un album qui fera date : Bright Size Life, dont la composition-phare sera jouée lors de ce récital.
Incroyable technicien, harmoniste génial, mélodiste époustouflant, Pat Metheny se révèle être aussi un compositeur d’une créativité folle. En solo, duo, trio, quartet et en groupe, il frotte son talent d’inventeur et d’arrangeur à une multitude de styles musicaux, toujours placés sous le signe plus ou moins évident du jazz. Intenable, il manipule au fil des ans environ mille sortes de guitares, ses instruments pouvant être dotés de 6 à 42 cordes, adopter différentes tessitures, se présenter dans le plus simple appareil acoustique ou s’associer à des synthétiseurs. Pour lui, le son n’est pas une fatalité (tel instrument étant contraint d’émettre tel type de vibration) mais un choix, une sculpture et une proposition qui s’adaptent en fonction de ce qui doit être exprimé.

B. Pat Metheny au saxophone et à l’orgue… dans une église !
J’ai donné de nombreux concerts de « musique classique » avec Pierre-Marie. Dès l’abord, nos programmes, inspirés par le travail fomenté par Pierre-Marie et Alexandra, sa compagne organiste, laissaient sa place au jazz. Le zozo surgissait dans une coda, une composition de « PMB », une réinterprétation d’un classique. Puis, laissant parler notre admiration commune pour Pat Metheny, nous avons osé proposer un titre de ce génie à chaque récital. Enfin, j’ai suggéré à Pierre-Marie de faire « un concert tout Metheny ». Nous savions que c’était impossible (Pat est guitariste, pas saxophoniste !), donc nous avons mené le projet à son terme.
L’idée n’est ni de « faire du jazz dans une église » par goût de la provocation (qui a son charme…), ni d’imiter les disques studio ou pris sur le vif de Pat Metheny. Il s’agit plutôt de proposer une expérience sonore qui fusionne à la fois la spécificité des instruments convoqués (le saxophone, l’orgue, le piano, la résonance du lieu) et les trouvailles géniales du compositeur. Pas de copie, donc, pas de souci d’exhaustivité, mais une envie de jouer la musique que nous aimons et admirons en proposant une nouvelle couleur à quelques titres glanés au fil des ans, de 1975 aux années 2000, puis assemblés pour former un voyage dans notre monde methenyen qui, nous l’espérons, embarquera les fans du musicien intrigués par cette proposition décalée, et les curieux prêts à se risquer en ces terres palpitantes !

 

 

 

II. Le concert

A. Hémisphère piano
1. « Sur le quai de départ » (prélude improvisé) | 3’
suivi de « Travels » (Pat Metheny + Lyle Mays) | 1983 | 7’
2.
« Letter from home » (Pat Metheny) | 1992 | 4’
3.
« Either Ornette » (Lyle Mays) | 1993 | 4’
4.
« Bill Evans » (Lyle Mays) | 1993 | 6’
5.
« James » (Pat Metheny + Lyle Mays) | 1982 | 4’
suivi de « Entre deux gares » (interlude improvisé) | 4’

B. Hémisphère orgue
1. « A map of the world » (Pat Metheny) | 2000 | 8’
2.
« Question and answer » (Pat Metheny) | 1982 | 5’
3.
« Are you going with me? » (Pat Metheny + Lyle Mays) | 1982 | 5’
4.
« Farmer’s Trust » (Pat Metheny) | 1983 | 6’
5.
« Bright Size Life » (Pat Metheny) | 1975 | 3’
6.
« Last train home » (Pat Metheny) | 1991 | 6’

Durées données à titre indicatif. Fin du concert vers 17 h 15.

 

 

 

III. Les concertistes

A. Pierre-Marie Bonafos, saxophone
Après avoir obtenu le diplôme supérieur de concertiste de l’École Normale de Musique de Paris, Pierre-Marie Bonafos s’est consacré à ses passions : la musique (il maîtrise tous les saxophones, la clarinette basse et une flopée d’autres instruments), la composition et les arrangements (pendant le confinement, il a écrit et enregistré une version jazz des Tableaux d’une exposition de Moussorgski : un prodige délicieux en vente ici et à la sortie du concert !) et l’enseignement (il a été professeur de saxophone, de jazz et d’improvisation au Conservatoire à Rayonnement Départemental de Gennevilliers pendant 22 ans…). Fan de jazz, passionné de big band, celui qui a été le saxophoniste préféré de l’Orchestre philharmonique de Radio-France a aussi exploré avec sa compagne organiste les merveilles de la musique savante-mais-pas-toujours-si-sage – audaces qui ont eu l’honneur d’être invitées à l’église de la Madeleine à Paris…

B. Bertrand Ferrier, piano et orgue
Jadis organiste-conférencier du musée national de la Renaissance d’Écouen, Bertrand Ferrier est organiste de Saint-André de l’Europe (Paris 8) depuis plus de vingt ans et organiste adjoint aux grandes orgues de la collégiale de Montmorency (Val-d’Oise) depuis presque dix ans. En tant que concertiste, il s’est notamment produit aux grandes orgues de Saint-Eustache, de Saint-Augustin, du Val-de-Grâce, de la cathédrale de Gap, des collégiales d’Eu et de Pézenas, de l’abbaye de Royaumont, de l’église Sainte-Julienne de Namur… Dans les jours prochains, à Paris, il sera l’organiste d’une messe-concert célébrée le 25 novembre à Saint-André puis, le mercredi 29 novembre, à 19 h 30, chanteur-pianiste à l’occasion d’un spectacle intitulé « Chanter ensemble », au théâtre du Gouvernail (Paris 19, réservations : ici).

 

Au plaisir de vous croiser ce dimanche !