Claudio Zaretti, Ze Artist’s, 6 août 2017

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Claudio Zaretti, lailleve @Ze Artist’s le 6 août 2017. Photo : Rozenn Douerin.

Claudio Zaretti revient sur les scènes parisiennes qu’il ne quitte jamais vraiment, et, comme toujours, il revient surtout pour toi qui écoutes.

Les ceusses qui, sporadiquement, me font l’amabilité de glisser des zeuillesses sur ce site savent tout le bien que nous serinons au sujet de Claudio Zaretti, par exemple quand il chante au Petit théâtre du bonheur ou au Clin’s 20. (Non, rien sur son grand concert à l’Espace Jemmapes : je forfantais en première partie, on aurait trop vu que je flattais le zozo pour le remercier de son invitation, de sorte que ma critique louangeuse aurait eu l’effet inverse.)

Le voici donc de retour sur les scènes parisiennes, cette fois au théâtre Ze Artist’s… où, c’est vrai, il m’est arrivé de faire vraiment n’importe quoi sur scène, grâce au public, à la fin de tel ou tel spectacle.

Pour revenir au vrai sujet et résumer, Claudio Zaretti ne fait pas de la « chanson à textes » proprement dite, même s’il agence avec art des mots bien trouvés sur des mélodies gourmandes. Efficace et modeste, il ne cherche pas à éblouir par son écriture, il ne quête pas une chute ironique pour emporter l’adhésion, il ne traque pas l’intertextualité franceculturelle censée faire frisotter la moustache ou le zeuye du Konnaisseur. Il décrit, avec des chansons solides et euphorisantes, aux rythmes variés, un univers positif, coloré et intimiste… mais pas nombrilisé : les dictatures sud-américaines planent comme le condor sur telle tune, les rêves utopiques se frayent un chemin et sèment des graines de culture sur le terreau d’une nostalgie lucide, et son home, quelque part dans le douzième, est avant tout un endroit où l’on partage « temps de parole équitable » quand on n’y va pas au marché craindre l’anthropophagie (non, on ne s’ennuie pas chez Claudio). Battant dans cet artisanat de précision, les diastoles et les systoles du chanteur enchantent l’auditeur et le soukoussent.

Le récital associe donc la personnalité souriante, discrète, vaguement nostalgique et finement observatrice de l’auteur-compositeur, au savoir-faire du musicien-chanteur roué, affichant quatre albums qualitatifs et plusieurs centaines de dates au compteur, en solo, duo, groupe ou quintette jazzy.

Guillaume Antonini et Claudio Zaretti, lailleve @Ze Artist’s le 6 août 2017. Photo : Rozenn Douerin.

Le résultat ? De la feel good song, assurément, et de la plus belle eau. En égrenant une set-list parfaite pour les néophytes et les habitués (valeurs sûres, raretés, inédits, nouveautés, reprises, surprise du dialogue improvisé avec son complice violonissse…), Claudio Zaretti offre, avec ses cinq dates au Ze Artist’s, une occasion parfaite pour les curieux de chanson de qualité ou les franciliens cherchant une idée pour passer un beau dimanche (ou mercredi) soir, dans un théâtre adapté à ce spectacle (bancs confortables, jauge d’une trentaine de spectateurs, sono et éclairage gérés par un technicien dédié)… et pour un tarif raisonnable (11 à 12 €). Certainement, dès dimanche prochain, l’artiste prendra le soin de demander que soient mieux canalisées les ardeurs pénibles dont certains de ses vieux fanatiques, malpolis incluant force personnes du sexe, faisaient montre lors de la première (insupportable secouage de bracelet, iphones et iPad de sortie en permanence, chant trop fort au-dessus de l’artiste pour laisser croire que t’as une jolie voix – eh, connaud, reprends une gorgée de ta fiole d’alcool et laisse Claudio faire, il chante très bien, lui).
Bref, pour applaudir un très bon musicien aux chansons plaisantes et entêtantes, dans une ambiance ad hoc, toutes les infos sont ici.